Deux châteaux : Babon et Joli

Au-dessous de la place Saint-Laurent s’élevait un château dont on a faussement attribué la construction à Jules-César. César, prodige de puissance intellectuelle et d’activité ambitieuse, ne perdit pas de temps devant Marseille dont il confia le siège à son lieutenant Trébonius, et courut en Espagne pour y combattre les généraux de Pompée. Il retourna dans son camp de Marseille au moment même où cette ville, réduite à la plus affreuse détresse, allait se rendre à discrétion. César n’abusa pas du droit de la victoire. Cédant, comme Alexandre, à la noble passion des lettres et des arts, il épargna une cité qui en était le foyer glorieux, et lui montra généreusement qu’elle avait eu raison de ne pas désespérer de sa clémence. César laissa en garnison deux légions dans la citadelle de Marseille qui n’eut jamais rien de commun avec le château de Joli.

Le château de Joli ne pouvait pas avoir une date si ancienne. C’est le nom fort exact d’une famille marseillaise qui existait au XIV e siècle. Je vois dans son sein un notaire (1) et un avocat (2), et, selon toutes les vraisemblances, c’est à cette famille opulente que le château de Joli doit son nom (3) qu’il donna à la rue où il était situé.

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