Suzanne TILLIER, Sous-lieutenant, médecin auxiliaire dans les commandos d’Afrique

J’étais sous-lieutenant aux commandos d’Afrique comme médecin auxiliaire au commando d’accompagnement.
Nous avons embarqué vers 9h, nous avons foncé vers la côte. A mi course, j’ai vu un avion nous survoler et j’ai pensé qu’il nous voyait et qu’il allait nous signaler, et que nous serions très mal reçu. Plus la cote s’approchait plus je m’inquiétais qu’il n’y ai rien et je pensais sans arrêt au mazout enflammé qu’on nous avait dit pour exister au débarquement. Il ne s’est rien passé.
Nous avons débarqué, nous avons grimpé la colline avec un peu de pagaille, nous sommes arrivés sur la route et nous avons rejoint le premier commando au cap Nègre (Var). Alors que le jour n’était pas encore levé, la confusion était telle que les soldats se tiraient dessus sans savoir qui ils visaient. C’était vraiment la pagaille, à un point tel, c’est que le médecin auxiliaire du premier commando a crié, reconnaissant ma voix, "Suty, c’est nous, arrêtez de tirer !" . C’est à ce moment-là d’ailleurs que nous avons été, mon infirmier et moi, pris par un Allemand qui était derrière un arbre. Il nous a tiré dessus. Mon infirmier a été tué et il m’a fait tomber en tombant sur moi, ce qui d’ailleurs, je crois, m’a sauvé la vie. Après cet épisode, je commence à soigner les blesser, à les emmener au tunnel ferroviaire du Canadel où aurait dû se trouver le poste de secours. Mais il avait été transporté au mont Biscare (sur les hauteurs de Pramousquier, point de ralliement des commandos). En retournant à la compagnie, nous avons été pris en rase-motte par trois avions américains successivement, qui nous ont mitraillé, qui ont tué un des types qui était avec moi. Nous étions une dizaine, deux autres ont été très gravement blessés. Après çà, il y a eu une contre-attaque allemande contre le CA. Inférieur en nombre, nous avons arrêté les deux compagnies qui nous attaquaient grâce au soutien de l’artillerie navale. En fin de journée, le capitaine Farret m’a demandé d’aller avertir le Colonel Bouvet de notre position. Je me suis rendu au mont Biscarre.
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