Gondran E - Ouvrage d’infanterie

L’ouvrage du Gondran E est une fortification faisant partie de la ligne Maginot, située sur la limite entre les communes de Montgenèvre et de Cervières, dans le département des Hautes-Alpes.

Il s’agit d’un ouvrage d’infanterie construit pendant les années 1930 en compléments des autres fortifications plus anciennes construites sur le Gondran, datant du système Séré de Rivières (construite en 1886-1893) : les ouvrages d’infanterie de Gondran A, Gondran B, Gondran C et Gondran D, formant la « ligne du Gondran ». Le rôle de ces ouvrages est d’assurer la continuité entre l’ouvrage du Janus et celui des Aittes.

L’ouvrage du Gondran E fut difficilement financé : il fallut avoir recours à la main-d’œuvre militaire, ainsi qu’à un équipement et à un armement de récupération.

Secteur Fortifié

SFD - SF Dauphiné

Sous Secteur

Haute Durance, Cerveyrette

Quartier

Gondran - Aittes

Année

1935

Commune

CERVIERES (05100)

HISTOIRE

L’ouvrage est occupé par son équipage à partir d’août 1939, juste avant la mobilisation générale. Le commandant de l’ouvrage était l’adjudant Douillard en décembre 1939, puis le sous-lieutenant Gandermer en 1940. De novembre 1939 à mai 1940, l’ouvrage est évacué dans le cadre du dispositif d’hiver, une petite partie de l’équipage cantonnant au Gondran C et le reste à Briançon9. Lors de la bataille des Alpes, les combats contre les Italiens se limitant aux avant-postes et l’ouvrage ne disposant pas d’artillerie, le Gondran E n’eut pas à intervenir.

SOUTERRAINS

Comme tous les autres ouvrages de la ligne Maginot, celui du Gondran E est conçu pour résister à un bombardement d’obus de gros calibre. Les organes de soutien sont donc aménagés en souterrain, creusés sous plusieurs mètres de roche, tandis que les organes de combat, dispersés en surface sous forme de blocs, sont protégés par d’épais cuirassements en acier et des couches de béton armé.

La galerie principale fait environ 100 mètres de long, dont une portion plus large sert de casernement (avec 40 places couchées). Des bouts de galerie perpendiculaires abritent le poste de commandement, les magasins, la cuisine, la citerne d’eau, les réservoirs de gazole et l’usine. D’autres tronçons mènent aux différents blocs.

Le chauffage était assuré par une chaudière à charbon et des radiateurs à circulation d’eau. L’électricité utilisée pour l’éclairage et la ventilation était fournie par une petite usine avec un groupe électrogène comprenant un moteur Diesel3. L’alimentation en eau est garantie par le captage d’une source et le stockage en citernes.

CONSTRUCTION, Description

L’ouvrage du Gondran E est un ouvrage d’infanterie à cinq blocs de conception CORF, construit par la MOM

Bloc 1 : Entrée
L’emprise du bloc est de 100 m2 pour une épaisseur protectrice de 2m50.
Son armement est le suivant :
 1 cloche GFM (Fusil mitrailleur et mortier de 50)
 1 créneau pour jumelage de mitrailleuses Reibel MAC 31, orienté vers la cote 2232 et les AITTES (que l’ouvrage ne voit pas).
 1 créneau pour Fusil Mitrailleur 24/29
 2 créneaux pour Fusil Mitrailleur sur porte blindée.
 2 goulottes à grenades.
Le bloc flanque en direction du versant sud du Chenaillet et de la replate du Lac Noir.

Bloc 2 : Casemate d’infanterie
L’emprise du bloc est de 10 m2 pour une épaisseur protectrice de 1 m. L’accès intérieur au bloc est protégé par une porte blindée.
Son armement est constitué d’une mitrailleuse de campagne (Hotchkiss) remplaçant le jumelage de mitrailleuse Reibel initialement prévu mais non monté.
Il tire pratiquement frontalement sur le plateau des sources de la Durance, dans l’axe du Chaberton.

Bloc 3 : Observatoire
L’emprise du bloc est de 30 m2 et l’épaisseur protectrice est de 2 m à 2m50. Il est équipé d’une cloche Digoin grand modèle prélevée sur l’ouvrage de Boussois (n° 172 mise en place en 1914) en remplacement de la cloche GFM rejetée et d’une cloche type Héron-Fontaine rejetée elle aussi.

La mission du bloc est l’observation des 3 axes de pénétration que sont les cols de Gimont, Bousson et Chabaud.

La base du B3 contient une amorce de galerie vers ce qui aurait dû être un autre bloc de combat. La galerie a été laissée brute de déroctage – Les travaux ne seront jamais achevés par manque de crédits.

Bloc 4 : Cheminée
Ce ’bloc’ réduit à sa plus simple expression est constitué de trois tuyaux métalliques servant à l’évacuation des gaz du groupe électrogène et des fumées de la cuisine et du poêle de chauffage.

Bloc 5 : Sortie de secours
L’emprise du bloc est de 15 m2 et il ne possède ni armement ni cuirassements.

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