Fontaine Sainte-Geneviève - Nanterre (92) France
Une eau miraculeuse
L’un des puits de Nanterre, celui de sainte Geneviève, a connu une grande renommée car son eau était réputée miraculeuse. En effet, Geneviève aurait guéri la cécité de sa mère en lui humectant les yeux avec l’eau de ce puits.
Vénéré avec certitude depuis le XVe siècle, ce puits était inclus dans une chapelle installée, selon la tradition, à l’emplacement de la maison natale de sainte Geneviève, à côté de l’église.
De nombreux souverains, parmi lesquels Charles VI et Louis XIII y sont venus faire leurs dévotions.
En 1635, lorsque le père Beurrier, nommé prieur-curé de Nanterre par l’abbaye Sainte-Geneviève, arriva dans sa paroisse, il commença par faire exécuter des travaux dans la chapelle : il fit relever de trois pieds (environ un mètre) le tour du puits avec du marbre et fit poser une espèce de dôme de fer au-dessus. Le 3 janvier 1636, il reçut la reine Anne d’Autriche qui, se recueillant au puits de sainte Geneviève, lui demanda de joindre ses prières aux siennes pour qu’elle donne un dauphin au royaume. La souveraine vint également le 16 mars 1642 poser solennellement la première pierre du collège de Nanterre, non sans s’être auparavant rendue au puits de sainte Geneviève.
Selon les mémoires du père Beurrier, ce lieu « attirait de nombreux pèlerins ». Au XVIIIe siècle, la fréquentation était maximale lors des deux pèlerinages, qui se déroulaient le 3 janvier pour la Sainte-Geneviève et le 14 septembre pour la Sainte-Croix. Pendant la Révolution, la chapelle Sainte-Geneviève fut démolie.
Mais le puits de sainte Geneviève était loin d’être le seul du village. Il en existait de nombreux autres, comme le prouve le plan détaillé du bourg, datant de 1778. Grâce à ce document, on sait que le nombre de puits s’élevait à 160 pour 283 propriétés. Une seule d’entre elles disposait de trois puits. Il s’agissait du prieuré-cure des chanoines de l’abbaye Sainte-Geneviève, comprenant le collège royal, l’église Saint-Maurice et la chapelle Sainte-Geneviève.
Source : Jeannine Cornaille de la Société d’histoire de Nanterre, histoire-nanterre.org