régiment
Après la défaite de 1870, l’armée est réorganisée de nouveau, en amalgamant les éléments rentrés de captivité avec l’armée levée en 1871, après la capitulation de Sedan et en 1875, la mise en place du service militaire universel et non plus par tirage au sort, 144 régiments d’infanterie sont formés, appuyés par 30 bataillons de chasseurs à pied. Ces régiments sont de quatre bataillons de quatre compagnies, mais en 1887, ils sont réorganisés en trois, donnant naissance à 18 régiments supplémentaires, portant le nombre de régiments d’active à 162, puis 163 en 1891 et 173 en 1914.
Chaque régiment reçoit l’ordre de se dédoubler en temps de guerre avec l’apport des réservistes pour donner naissance à un nouveau régiment dont le numéro est augmenté de 200. Suite à l’appel des réservistes en 1914, c’est avec ces structures que la France aborde la Première Guerre mondiale. Seuls quelques régiments supplémentaires sont créés pendant la guerre en 1915 (174e,175e et 176e RI puis du 401e au 421e), alors que d’autres régiments ont disparu après de lourdes pertes même en 1916, l’apport en nouveaux conscrits ne pouvant compenser les pertes.
On appelle Portion Principale le régiment actif, avec le Colonel et son État-major. C’est-à-dire la partie qui part en campagne sous les ordres du Chef de Corps. On appelle Portion Centrale le dépôt qui s’occupe de l’administration, de l’intendance.
ex : Le 361e Régiment d’Infanterie, régiment de réserve du 161e R.I, devait aux termes du journal de mobilisation, se constituer à Reims à la caserne Colbert, lieu de repliement, pour la mobilisation, du régiment dont la portion principale était à Saint-Mihiel. Le 2 août 1914, alors que le régiment actif va prendre ses emplacements de couverture ; le 361e R.I. se forme et se mobilise à Reims, où fonctionne le dépôt dès les premiers jours de la mobilisation.
En 1935, par décret, on réorganise la responsabilité en donnant aux chefs de corps, commandants une formation administrative, la responsabilité de l’administration de leur formation.
Régiment de marche
Généralement, une unité est dite « de marche » lorsqu’elle est formée à partir d’éléments d’autres unités ; en pratique, cela résulte le plus souvent de pertes trop lourdes dans les unités d’origine, mais cela peut aussi résulter d’un ralliement local d’unités plus petites. Le terme "marche" désigne une unité qui est formée pour un temps limité. En général, pour la durée de la campagne :
en 1870, la plupart des régiments ont été fait prisonniers. La République a alors créé des unités de marche reprenant le nom des régiments anéantis. Exemple dans l’armée de la Loire, le 53e de marche ;
en 1914, la 32e DI a été anéantie à la bataille de Morhange. Les régiments ayant eu trop de tués et ne pouvant manœuvrer en tant qu’unité constituée, on a formé un régiment de marche avec les survivants du 53e régiment d’infanterie et du 143e régiment d’infanterie, jusqu’à l’arrivée de renforts ;
les régiments de zouaves étaient constitués de trois bataillons. À la déclaration de guerre, un des bataillons est entré dans la composition des régiments mixtes de zouaves et tirailleurs et on a ajouté un bataillon de réservistes. Ceci a créé les régiments de marche de zouaves pour la durée de la guerre ;
les régiments d’infanterie de 401 à 421 sont des régiments de marche tout comme les 2 régiments de marche d’Afrique composé d’un bataillon de zouaves, un de tirailleurs et un de légionnaires.
Les régiments de marche sont normalement dissous à l’issue de leur mission, mais il existe des exceptions à la durée de vie plus longue, tels le Régiment de marche de la Légion étrangère ou le Régiment de marche du Tchad.