Abbeville

  • 4 novembre 2014

Localisation

Histoire

Préhistoire
Paléolithique

Le sous-sol renferme de nombreux vestiges du Pléistocène. On doit à Jacques Boucher de Perthes la découverte d’une industrie lithique datant de l’Acheuléen. Cette découverte passe pour être un élément fondateur de la préhistoire en tant que science.

Antiquité

Bien que les recherches de Jacques Boucher de Perthes aient mis en évidence une occupation du site d’Abbeville (quartier du Menchecourt-les-Abbeville) d’époque acheuléenne, il faut s’imaginer l’endroit à l’époque romaine comme une succession de marécages, semblables aux marais de Saint-Gilles qui subsistent aujourd’hui. Plus au nord, tout le plateau entre l’Authie et la Somme était couvert d’une forêt primaire. Les Romains avaient dû entamer ce massif forestier pour le passage de la grande voie d’Amiens au village de Ponches d’une part, et d’autre part à l’Ouest par la chaussée reliant le Beauvaisis à Boulogne-sur-Mer. Le couple Abbeville / Saint-Valery-sur-Somme constitue la clef de l’énigme historique du débarquement de Maxime et de ses troupes britto-romaines au printemps 383 (St-Valery = Leuconos > Pors Liogan ; Abbeville = Talence > Tolente). La route en direction de Paris passe tout près du Vieux-Rouen-sur-Bresle, où a été identifié le personnage Himbaldus (Château-Hubault).

Moyen Âge
Haut Moyen Âge

Au VIIe siècle, les bénédictins de Saint-Valery, Saint-Josse, Saint-Saulve de Montreuil, de Forest-Montiers, de Balance et de Valloires défrichèrent les bois qui avoisinaient leurs monastères. Le roi des Francs Dagobert Ier attribua alors à Riquier une partie de la forêt de Crécy, dont l’ermitage devint l’abbaye de Saint-Riquier : c’est l’acte de naissance du domaine abbatial d’Abbeville. Le nom, Abbeville, vient d’ailleurs du latin et signifie « ville (ou plus exactement) domaine des abbés » (de Saint-Riquier).
La première mention que l’histoire fasse d’Abbeville, dans la chronique d’Hariulphe, date de 831. C’était alors une petite île de la Somme, habitée par des pêcheurs qui s’y réfugiaient avec leurs barques et s’y étaient fortifiés contre les invasions barbares venues du Nord. L’abbé Angilbert y aurait fait bâtir un château pour défendre cette île qui dépendait de l’abbaye de Saint-Riquier.
En 992, Hugues Capet fait fortifier la ville et la donne à sa fille, Gisèle, lors de son mariage avec Hugues Ier comte de Ponthieu qui résidait alors à Montreuil.

Moyen Âge classique

Dès le XIIe siècle, l’abbé ouvrit aux lépreux un hospice, la maladrerie des Frères du Val, déplacée à Grand-Laviers au siècle suivant, devant l’extension urbaine. Désormais accessible aux bateaux, Abbeville devint un port de la Manche sous la dépendance des abbés de Saint-Riquier. Par la suite, l’ensablement de la baie de Somme a repoussé la mer (12 km), mais la ville continua d’être un port de commerce. Abbeville devint alors la capitale du Ponthieu et s’étendit rapidement sur les deux rives de la Somme, à droite sur la pente des coteaux et à gauche dans les marais.
En 1095, Gui Ier comte de Ponthieu fonde l’abbaye Saint-Pierre d’Abbeville et le 24 mai 1098, il y adoube chevalier Louis le Gros.
À l’occasion de la première croisade, Abbeville fut le point de rencontre des nombreuses troupes venues des provinces du Nord. Godefroy de Bouillon les passa en revue sur l’emplacement actuel de l’église du Saint-Sépulcre.
Avec le développement rapide du commerce du sel (depuis Rue), de la guède (waide en picard) et de l’industrie du drap de laine, les bourgeois augmentent en nombre et en importance politique : ils demandent une charte accordée dans le courant du XIIe siècle et qui fut confirmée en 1184 par le comte Jean Ier de Ponthieu qui mourut en Palestine. Pour commémorer l’événement, ils édifient un beffroi en 1126. Un siècle plus tard, Jeanne de Dammartin, comtesse de Ponthieu (1220-1278), permet aux religieux de convertir une partie supplémentaire des forêts en terres labourables, permettant le développement de l’économie locale.
En 1214, la milice d’Abbeville prend part à la bataille de Bouvines.
Au milieu du XIIIe siècle, Abbeville était « une des bonnes villes des rois de France ». Son port était un des premiers du royaume et son commerce considérable.
En 1259, les États généraux du royaume se tinrent à Abbeville et Henri III d’Angleterre s’y rencontra avec Louis IX de France pour y signer le traité de Paris qui réglait la question des conquêtes de Philippe Auguste.
En 1272, le Ponthieu avec Abbeville, passe par mariage aux rois d’Angleterre, mais Philippe le Long reprend la ville, prétextant qu’Édouard II d’Angleterre n’avait pas rempli son devoir de vassal. Édouard II s’étant conformé à la loi féodale, Abbeville retombe sous domination anglaise. Toutefois de nombreuses contestations s’élèvent entre les bourgeois et leurs nouveaux maîtres.

Bas Moyen Âge

Pendant toute la guerre de Cent Ans, la ville eut pour maîtres tantôt les Anglais, tantôt les Français causant aux habitants de la ville des souffrances considérables. Ils furent éprouvés par les impôts excessifs et de terribles épidémies. Au cours de ces décennies, la région est dévastée par les pillages, les épidémies et les loups. La ville fait ainsi appel au roi de France par deux fois, en 1406 puis en 1415.

Touchée de près par l’expédition anglaise de 1346, Abbeville résiste aux armées anglaises, et sert de port d’attache à Jean Marant ravitaillant les Calaisiens assiégés par les Anglais.

En 1360, elle est cédée, avec le comté de Ponthieu dont elle est la capitale, à la couronne d’Angleterre par le traité de Brétigny. Cette même année, Jean le Bon revenant de captivité y séjourne.

En 1361, Abbeville, redevenue anglaise, accueille mal ses nouveaux maîtres. Ringois, bourgeois de la ville, refusant de prêter le serment d’obéissance à Édouard III d’Angleterre, fut emmené sur le sol anglais et précipité du haut de la tour du château de Douvres dans la mer en 136821. Durant cette période, une révolte de Jacques fut défaite par la milice abbevilloise aux abords de Saint-Riquier. Les soldats de Charles V s’emparèrent par surprise de la ville, mais les Anglais la reprirent peu après et elle resta en leur possession jusqu’en 1385.

Comme les autres villes picardes, elle passe ensuite sous domination bourguignonne au terme de la bataille de Mons-en-Vimeu en 1421.

En 1430, Henri VI d’Angleterre est reçu à Abbeville.

En 1435, la ville est cédée à Philippe le Bon par le traité d’Arras.

Louis XI rachète Abbeville au duc de Bourgogne en 1463 et visite la ville le 27 septembre de la même année. En décembre, par ses lettres patentes, il confirme les privilèges de la ville, attachés par ses prédécesseurs, mais en 1465, Charles le Téméraire revient sur cette cession en prenant la tête de la Ligue du Bien public.

En 1466, la municipalité édicte des règlements de sécurité recommandant de réduire ou de ne plus utiliser les matériaux inflammables (comme murs en pan de bois ou toits de chaumes) dans la construction, afin de limiter le risque d’incendie. Mais elle se heurta à l’hostilité générale, et les règlements sont finalement peu appliqués.

Louis XI échoue devant Abbeville en 1471, mais recouvre toute la Picardie à la mort du duc de Bourgogne en 1477.

En 1480, puis 1483, une épidémie de peste ravage Abbeville.

Temps modernes

En 1493, Charles VIII visite la ville.

XVIe siècle

Le 3 octobre 1514, Louis XII épouse à Abbeville Marie, fille d’Henri VII d’Angleterre.
Le 23 juin 1517, François Ier vint à Abbeville avec la reine et y rencontra le cardinal Wolsey, représentant le roi d’Angleterre dans le but de former une ligue contre Charles Quint.
En 1523, les Anglais se rangent finalement aux côtés de Charles Quint dans les guerres de François Ier et la ville eut beaucoup à souffrir des fréquentes réquisitions. Cette même année, une épidémie de peste ravage Abbeville.
En 1531, François Ier effectue une nouvelle visite dans la ville.
Le coup le plus sérieux porté à Abbeville est la série de raids anglais menés par le duc de Suffolk sur les côtes de l’estuaire en 1544, après la chute de Boulogne-sur-Mer et Montreuil.
Le roi Henri II y est reçu en 1550.
Durant les Guerres de religion, le gouverneur qui était protestant fut massacré avec sa famille par le peuple.
En 1568, François Cocqueville, un chef de guerre protestant, pénètre dans le Ponthieu avec 3 000 soldats. Il pille et saccage l’abbaye de Dommartin, les villes, les églises et châteaux la région d’Authie et de Saint-Valery-sur-Somme. Pourchassé par le Maréchal de Brissac, Cocqueville est capturé avec plusieurs des siens et ils sont décapités sur la place du marché d’Abbeville.
La Saint-Barthélemy n’y fit aucune victime grâce à la modération de Léonor d’Orléans duc de Longueville gouverneur de la Picardie. Toutefois, la ville qui avait embrassé le parti de la Ligue souffrit beaucoup des Guerres de religion et elle ne fut soulagée que lorsqu’elle eut reconnu, en avril 1594, Henri IV, malgré le clergé qui persistait dans sa résistance.
Le 18 décembre 1594, le roi de France Henri IV visite Abbeville.
En 1582, une nouvelle épidémie de peste sévit à Abbeville.

XVIIe siècle

Au début du XVIIe siècle une épidémie de peste exerça des ravages. Plus de 8 000 personnes personnes périrent, dépeuplant ainsi Abbeville.
Le 21 décembre 1620, le roi Louis XIII visite la ville. Sa sœur Henriette y vint plusieurs fois.
En 1635 et 1636 la ville souffrit de la guerre contre l’Empire et l’Espagne. Ceux-ci détruisirent de nombreux villages situés aux environs. Richelieu séjourna dans la ville en octobre.
Une épidémie de peste sévit de nouveau durant les années 1635, 1636 et 1637.
En 1656, 6 000 soldats, qui avaient participé à révolution d’Angleterre débarquent en France et prennent leurs quartiers à Abbeville qu’ils quitteront pour aller renforcer l’armée de Turenne en route pour Valenciennes. Peu de temps après, Balthazard Fargues vendit la place à Don Juan d’Autriche et après avoir touché le prix, il refusa de la lui livrer, leva des troupes pour son compte et se répandit dans le Ponthieu pour rançonner les habitants. Finalement arrêté il fut jugé et pendu sur la place Saint-Pierre le 17 mars 1665.
En 1657, Louis XIV vint deux fois à Abbeville avec sa mère, Anne d’Autriche.
Vers le milieu du XVIe siècle, le commerce de la waide recule devant la promotion du pastel des pays du midi, et il fallut restructurer l’artisanat. Colbert s’y emploie, et sous Louis XIV, la ville se développe grâce à l’installation des Van Robais, fabricants de draps et de tapisseries venus des Pays-Bas, qui créent en 1665 la Manufacture royale des Rames (ateliers de draperie).
En 1685, à la révocation de l’édit de Nantes, le temple des protestants est détruit et les ouvriers de Van Robais, persécutés, émigrent ; la population décroit alors fortement.
En 1693, le Ponthieu devient le refuge d’un nombre considérable de bretons et de normands qui avaient quitté leur pays à cause de la famine, mais ils périrent presque tous de misère.

XVIIIe siècle

À la fin du règne de Louis XIV le pays était couvert de troupes. La ville encombrée de malades et de blessés. En 1708, après la prise de Lille, les troupes du duc de Marlborough et d’Eugène de Savoye s’avancèrent fréquemment aux portes d’Abbeville, rançonnant les fermes et les villages. L’hiver 1709 est terrible ; le peuple périt de froid, de faim et de misère. À cette époque l’industrie est complètement tombée et l’État doit secourir les fabricants de draps.
En 1717, Pierre le Grand passe à Abbeville.

Le monument La Barre.

En juillet 1766, le Chevalier de La Barre, accusé d’avoir, un an plus tôt, manqué au respect dû à une procession religieuse en refusant d’ôter son chapeau et d’avoir chanté des chansons impies, fut exécuté sur la place du Grand-Marché pour blasphème. Soumis à la question, ses jambes furent broyées. La main droite et la langue tranchée, son corps décapité fut finalement livré aux flammes, avec le Dictionnaire philosophique de Voltaire, sur ce même lieu. Aujourd’hui, un pavé, gravé de son nom et de la date de son exécution, est visible sur la place de l’exécution (place Max-Lejeune), près de l’hôtel de ville.
Le martyre du chevalier de la Barre servit à Voltaire de bannière dans son combat contre le fanatisme religieux.
Le 2 novembre 1773, la poudrière explosa tuant 150 personnes et endommageant près de 1 000 maisons.
Sur le plan administratif, l’Abbevillois formait une subdélégation dont les ressorts se confondaient avec ceux de la délégation du même nom (située dans la généralité d’Amiens). À la veille de la Révolution, Abbeville fut le chef-lieu d’un bailliage électoral principal (sans bailliage secondaire).

Époque contemporaine
Révolution française

Il n’y eut pas d’excès notable durant les périodes de la Révolution et de la Terreur.
En 1793, on brûla sur la place Saint-Pierre des meubles d’églises, des images et des titres féodaux. L’église Saint-Vulfran devint le temple de la Raison.
Le 8 juin 1794 on y célébra une fête en l’honneur de l’Être suprême. Abbeville souffrit de la disette en 1794 et 1795.
Le 5 janvier 1795, l’hôtel de la Grutuze construit sous Charles VII, où siégeaient les administrateurs du district, est détruit par un incendie.
En 1797, création de la Société d’émulation d’Abbeville, une des plus anciennes sociétés savantes de France.
En 1798 et 1799 l’hiver est rigoureux et une partie de la ville28 est inondée.

Consulat et Empire

Le 18 brumaire An X, il y eut un terrible ouragan qui causa pour plus de 1 300 000 Francs de dégâts dans l’arrondissement
Le 29 prairial An XI Bonaparte passe pour la 1re fois dans la ville. Pendant les préparatifs de l’expédition qu’il projetait contre l’Angleterre, le Premier Consul passa souvent à Abbeville en allant au camp de Boulogne.
En 1813, dans le cadre de la réorganisation de la cavalerie qui avait été décimée en Russie, l’arrondissement offrit au gouvernement 43 hommes montés et équipés.
Début 1814 l’invasion devenant chaque jour plus imminente, la garde nationale urbaine fut réorganisée dans l’ensemble de l’Empire. 30 pièces d’artillerie furent placées sur les remparts, et pour compléter le système de défense de la place on abattit les arbres des environs pour confectionner 30 000 palissades et 14 000 blindages. Le 20 février, on apprend qu’une colonne de cavalerie formant l’avant-garde du 3e corps de l’armée prussienne, commandée par le baron de Geismar arrive à Doullens, devant se diriger sur Abbeville. Aussitôt, les Abbevillois courent aux armes. 800 fusils sont mis à disposition et une vigoureuse résistance commence à se mettre en place lorsque la population apprend que cette prétendue avant-garde de l’armée prussienne comptait au plus dans ses rangs 1 500 à 2 000 hommes, tant Cosaques que lanciers saxons, qui se dirigèrent finalement en direction de Paris.
Début avril, après la Bataille de Paris et l’abdication de Napoléon, 2 000 lanciers et cuirassiers prussiens commandés par le général Roeder (de) arrivèrent de Paris et dans les campagnes voisines et y commirent toutes sortes d’excès durant leur séjour.

Restauration

Le 27 avril 1814, Louis XVIII entre dans la ville et y est reçu avec de grandes démonstrations de joie. Il logea à l’abbaye de Saint-Pierre.
Durant la première Restauration, de nombreux personnages de marque et environ 10 000 hommes de troupes anglaises passèrent par Abbeville, pour retourner dans leur pays. Le duc de Berry, accompagné des 10e régiment de cuirassiers et du 108e régiment d’infanterie de ligne, y séjourna.
Le 21 mars 1815, le roi Louis XVIII, sur le chemin de l’exil, passe la nuit dans ville.
En 1815, après la bataille de Waterloo, la ville fut de nouveau mise en défense. Toutefois à la suite de nombreuses désertions la garnison se trouva réduite à 400 hommes.

Monarchie de Juillet, Seconde République, Second Empire

Victor Hugo fut trois fois de passage à Abbeville, en touriste :
 en 1835, il y séjourna successivement à partir du 26 juillet (après être descendu à "L’Écu de Brabant"), puis les 4 et 5 août (en étant hébergé à "L’Hôtel d’Angleterre") ;
 en août et septembre 1837, arrivé d’Amiens après avoir descendu la Somme en bateau à vapeur ;
 en 1849, quittant la ville sous la pluie le 11 septembre.

1847, arrivée du chemin de fer à Abbeville avec l’ouverture de la section Amiens-Abbeville de la Ligne de Longueau à Boulogne-Ville.
1856, inauguration de la gare d’Abbeville, toujours en service.

Fin du XIXe siècle et Belle Époque

17 août 1890, inauguration du monument à l’Amiral Courbet.
1896, le socialiste Jules Guesde vint faire une conférence à Abbeville. Dans la foulée, un groupe du Parti ouvrier français et une Maison du Peuple sont créés.
1899, le téléphone est déjà arrivé à Abbeville mais son fonctionnement ne donne pas toute satisfaction.
en 1899, l’industrie abbevilloise comptait : une filature, une fabrique de linge de table, des corderies, une fabrique de poidset balances, trois fonderies, une chaudronnerie, une serrurerie pour la bâtiment, une râperie, une distillerie…
7 juillet 1907, inauguration du Monument La Barre rassemblant de nombreux républicains et des délégués de la Libre-Pensée et des groupes socialistes.

La Première Guerre mondiale et les conférences d’Abbeville

Lors de la Première Guerre mondiale, la ville ne fut jamais occupée par les troupes allemandes (comme l’atteste le monument édifié sur le mont de Caubert).

En 1916, lors de la Bataille de la Somme, elle accueillit un hôpital militaire (le 3rd Australian General Hospital). Comme Amiens et Beauvais, la commune fut partiellement détruite et les séquelles de guerre sont nombreuses aux environs, notamment en raison des munitions non explosées que l’on retrouve encore dans le sol.
En 1918, elle fut le siège de deux conférences franco-britanniques (conférences d’Abbeville) : celle du 25 mars, entre le maréchal Haig et les généraux Wilson et Foch, prépara la conférence de Doullens. Au cours de la seconde le 2 mai, Foch réclama l’autorité sur le front italien mais n’obtint qu’un pouvoir de coordination. C’est à la conférence d’Abbeville (1er et 2 mai 1918) alors que les armées s’affaiblissent que Foch face à Clemenceau et Lloyd George aurait envisagé un repli vers le sud pour protéger la capitale, s’il advenait que les armées françaises et anglaises soient séparées et qu’elles ne puissent plus défendre à la fois l’accès aux ports de la Manche et à Paris, l’armée anglaise devant alors se replier et résister sur la Somme. Ce qui fut évité grâce à l’aide américaine.

Entre-deux-guerres

Le 3 mai 1936, les électeurs de la 1re circonscription d’Abbeville ne dérogèrent pas au large mouvement populaire. Au 2e tour, ils choisirent pour député Max Lejeune qui, à 27 ans, fut alors le plus jeune élu de la Chambre.

Seconde Guerre mondiale

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la ville fut à nouveau en grande partie détruite par les bombardements allemands et anglais, qui firent disparaître à jamais les anciennes maisons à pans de bois et encorbellements.

Le 12 septembre 1939 à Abbeville une conférence entre France et Royaume-Uni a décidé qu’il était trop tard pour envoyer des troupes pour aider la Pologne dans sa lutte contre l’Allemagne.
En 1940, Abbeville fut le théâtre d’une contre-attaque vigoureuse des blindées français (commandés par le colonel de Gaulle) et anglais. Les Allemands durent reculer d’une cinquantaine de kilomètres.
Article détaillé : Bataille d’Abbeville.
Abbeville, prise par les Allemands de la 2e Panzerdivision du Generalmajor Rudolf Veiel le 20 mai 1940.
Abbeville fut libérée en septembre 1944 par la 1re division blindée (Pologne) du général Maczek, qui entra par le faubourg de Rouvroy.

Les inondations de 2001

Au printemps 2001, la ville, comme toute la vallée de la Somme, eut à souffrir des inondations. Celles-ci durèrent plusieurs semaines, à cause de la saturation de la nappe phréatique, conséquence d’une année à l’humidité exceptionnelle. La gare fut inaccessible, les voies ferrées étant recouvertes par plusieurs centimètres d’eau.

Vie militaire

Unités ayant été stationnées à Abbeville :

 128e Régiment d’Infanterie, 1906
 3e Régiment de Chasseurs à Cheval, 1906

Quartiers, hameaux et lieux-dits

  • Le parc d’Émonville tient son nom de l’un de ses propriétaires Arthur Foulc d’Émonville, amateur de botanique qui avait acheté une partie du prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul, pour y aménager un jardin et y construire un hôtel particulier, qui abrite aujourd’hui la section étude et patrimoine de la bibliothèque municipale Robert Mallet. Les vestiges du prieuré sont l’arche d’entrée, actuelle entrée principale du jardin située sur la place Clemenceau, ainsi que certains bâtiments qui composent le lycée Saint-Pierre, dont la remarquable chapelle Saint-Pierre-Saint-Paul (aujourd’hui dans un état déplorable). Ce lieu est considéré par certains comme étant l’origine d’Abbeville, car il était l’emplacement du premier château des comtes de Ponthieu, que l’on nomme castrum. On suppose que ce lieu pourrait être l’emplacement de la ferme d’Abbatisvilla, dépendance de l’abbaye de Saint-Riquier.
  • Les faubourgs de La Bouvaque et de Thuison sont situés au nord de la ville. Le parc municipal de La Bouvaque, longé par le boulevard de la République, se compose de l’étang de La Bouvaque et des prés Collart, anciens bassins de décantation de la sucrerie Béghin-Say. On trouvait à Thuison la chartreuse de Saint-Honoré fondée en 1301 par Guillaume de Mâcon, évêque d’Amiens. Il s’agit d’une ancienne propriété de l’ordre du Temple vendue à ce dernier par Gérard de Villars, le dernier maître de la province de France. La vente fut confirmée par Hugues de Pairaud, alors visiteur de France.
  • Le faubourg Saint Gilles
  • Rouvroy à l’ouest, dont l’origine du nom vient de Rouvray (du latin roborem, moyen français robre, le « chêne ») indique la présence d’un bois de chênes ou un chêne remarquable.
  • Mautort, à côté de Rouvroy, est un ancien fief situé entre Cambron et Abbeville. Il est à l’origine du nom noble de Mautort, qui subsiste dans le nom de famille Tillette de Mautort ou, par exemple, de Georges-Victor Demautort. Le nom tort est attesté en ancien français avec le sens de détour et Mau (du latin malus, « mauvais »). L’église Saint-Silvin de Mautort, emblématique du quartier, n’est au départ qu’une simple chapelle de marins fondée au xie siècle et subit de nombreuses modifications au cours des XIVe, XVe et XVIe siècles.

Administration

Pays Drapeau de la France France
Région Picardie
Département Somme

Portfolio

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La Somme [s̻ɔm :] est un département français situé dans la région Hauts-de-France. Son nom provient de la Somme, le principal fleuve à traverser son territoire. Formant auparavant, avec l’Aisne et l’Oise, l’ancienne région Picardie, il constitue donc, depuis 2016, avec quatre autres départements (l’Aisne, le Nord, l’Oise et le Pas-de-Calais), la région Hauts-de-France.

Thézy-Glimont

Thézy-Glimont est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.