Fort Est du Coudon, dit fort Lieutenant Girardon

Vue du mont Coudon

Historique

La défense terrestre éloignée de la place de Toulon fait l’objet d’un rapport rédigé en mars 1873 par le colonel Le Masson, directeur des fortifications, qui renouvelle un précédent projet général de camp retranché. Il préconise d’occuper les points hauts principaux d’où l’ennemi pourrait opérer un bombardement, et de rendre plus difficiles les attaques par l’est et par l’ouest. Parmi les points hauts que le comité des fortifications d’avril 1873, propose d’occuper, jusqu’à 6 km de distance de Toulon, figurent, à l’est, le Mont Coudon et La Colle Noire, les deux forts prévus pouvant croiser leurs feux.

Actualisé en 1877, ce projet est associé à un nouveau programme général concernant les batteries de côte, mis en œuvre à partir de 1878, en appliquant les normes du « système Séré de Rivières », complétant les forts déjà réalisés selon ces normes à la Croix-Faron et à Six-Fours. La route d’accès militaire fait l’objet d’un projet approuvé en mars 1876, précédé de l’expropriation de plus de 11 hectares. Le projet définitif de fortification du Coudon, rendu en mars 1878 et approuvé en décembre par le ministre de la Guerre, comporte un fort, dit fort Est, une batterie extérieure attenante au fort, dite batterie du Gros Rocher, deux batteries annexes ouvertes distantes, dites batterie nord et batterie sud, et un fortin dit du Bau Pointu.

L’ensemble du chantier de construction de ces ouvrages du Coudon est confié à l’entreprise Andreoli et réalisé entre 1879 et 1884, en commençant par le Fort Est, de 1879 à 1882, et en finissant par le fortin du Bau Pointu, de 1882 à 1884. L’effectif total de la garnison au service du fort de l’Est et des batteries annexes est fixée à 270 hommes, et l’armement, en 1883 à 8 canons de 155mm.

Les batteries du fort se répartissent sur deux des trois fronts, nord et est. La caserne casematée, au sud-ouest, est parallèle à la majeure partie du front de gorge, en contrebas des batteries, et semi enterrée sous une masse couvrante formant parados à la gorge des batteries. Un important magasin à poudres de 155.200 kg est enterré sous la batterie nord. Le fort comporte deux issues, une porte principale dans un rentrant du front de gorge, près de la caserne, et une poterne à l’extrémité droite du même front, ouvrant sur un chemin desservant en cul de sac la batterie annexe du Gros Rocher.

En 1893-1894, dans le cadre d’une remise au normes générale face à la crise de l’obus-torpille, le fort du Coudon est équipé de souterrains en caverne, creusés dans le roc, soit le classique magasin à poudre (62.900 kg) et, plus original, une grande "caserne de siège" de six casemates creusées dans le roc sous la cour de la caserne.

En 1894-95, le sieur Schmuk, entrepreneur, construit un bâtiment en partie bétonné pour le poste optique, l’observatoire de télégraphie optique électrique du Coudon, étendant ses communications jusqu’à Nice (fort du Mont Alban) et la Corse (Mont Cinto).

En 1943, le fort est occupé par la kriegsmarine allemande, qui y installe une garnison permanente ; il est pris par surprise, le 21 août 1944, par le capitaine Ducournau, à la tête du 1er commando de choc des Commandos d’Afrique. En 1946, le fort est rebaptisé du nom du lieutenant Girardon, tué lors de cette opération. Il est réaffecté en 1959 à une base d’expérimentation de l’armement, actuelle dépendance de la D.G.A.

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