Saint-Laurent (rue)

La rue Saint-Laurent tire son nom de l’église vers laquelle sa ligne assez prolongée se dirige directement, de la rue Lanternerie à la place qui est devant l’édifice religieux. Comme la rue Saint-Laurent est un peu plus grande que la plupart de celles du voisinage, on l’appelait quelquefois la Grande rue Saint-Laurent.
Vers le haut de la rue se dessine, dans un enfoncement, une ancienne fontaine adossée aux maisons. On y voit un lavoir très fréquenté par les gens du quartier. Rien de plus utile et de plus populaire que ce genre d’établissements, et pourquoi l’administration locale ne les a-t-elle pas multipliés dans l’intérêt des classes laborieuses ? C’est bien de travailler pour les convenances du riche ; mais pour le pauvre, c’est encore mieux, et les lavoirs sont réclamés par l’hvgiène publique et par des besoins de propreté, si nécessaires en tous lieux, mais surtout dans les pays chauds.
La ville répara en 1681 la fontaine de Saint-Laurent qui tombait en ruine. Elle y dépensa 195 livres 5 sous. Elle fit, en 1716, une autre réparation à cette fontaine ornée, dans une niche, de la statue de Saint-Pierre qui fut détruite en 1794, lorsque les hommes de la terreur se ruèrent sur tous les emblèmes du christianisme sacrifiés au culte de la raison.

Une autre fontaine dite de Saint-Pierre, ou fontaine des Prud’hommes, se dressait dans la rue Saint-Pierre qui avait porté fort anciennement le nom propre de Datelier et qui formait la continuation de la rue Fontaine-Rouvière. La fontaine Saint-Pierre était appliquée au mur de la maison des Prud’hommes. On l’a démolie en ces derniers temps, lorsqu’on a rogné l’extrémité des rues qui aboutissaient à la montée Saint-Laurent.
Quant à la Fontaine-Rouvière , elle se trouvait au milieu de la rue de ce nom et formait un obstacle à la circulation publique. On a donc bien fait de l’enlever et il n’y a eu dommage pour personne, car les eaux abondent dans tout le quartier.
Le nom de Rouvière était celui d’une honorable famille qui habitait la rue dès le XVe siècle. Cette famille venait d’Italie et portait le nom de Roveri ou rovere qui exprime, dans la langue italienne, ce qu’on appelle chêne en français et roure en provençal. Ce nom de Rovère, en se francisant, fut changé en celui de Rouvière. Antoine Rouvière était l’un des prieurs de Notre-Dame-de-la-Garde quand on sacra cette chapelle, le 5 octobre 1544. Cet Antoine Rouvière, ou l’un de ses auteurs, n’aurait-il pas fait construire à ses frais la fon
taine qui porte son nom ? J’incline à le croire, mais ce n’est là qu’une conjecture de ma part.
Un citoyen recommandable du nom de Rouvière figure sur la liste des commissaires-généraux, pour la désinfection de la ville, nommés le 5 septembre 1722 par ordonnance du bailli de Langeron, commandant à Marseille. Le 1er octobre suivant, ce Rouvière fut aussi nommé pour présider à la désinfection des navires marchands dans le port de Marseille.

Source : Gallica

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