La batterie dite de 340 de Cépet - Saint-Mandrier

Tor 069 114 116, MKB 4./682, Cépet 340 mm (St Mandrier, 83)

Bombing over batterie de Céret Saint-Mandrier Toulon 16 août 1944

La batterie dite de 340 de Cépet, au sud-est de la presqu’île de Saint-Mandrier, est une extension indépendante et déconnectée, réalisée de 1928 à 1934, de la batterie de côte dite "fort" de Cépet.

Au lendemain de la première guerre mondiale, la marine envisage la refonte de la défense des côtes, dont elle a hérité en totalité à la fin de la guerre. Le programme, élaboré de 1920 à 1926, prévoit des batteries fixes avec artillerie provenant de navires de guerre désarmés. Une batterie de quatre grosses pièces de 340mm, dont le projet est élaboré à partir de 1923, est prévue dans le secteur de Toulon-Hyères, et le choix se porte sur le site de Cépet. L’artillerie arrêtée pour la batterie est constituée par quatre tubes de calibre 340mm, modèle 1912, rayés à 6°, longs de 16m, pesant 66 tonnes, issus des fonderies de Ruelle et de Saint-Chamond, provenant de cuirassés du programme 1912 (Normandie et Béarn), dont la construction a été suspendue puis arrêtée. La portée de ces canons est d’environ 40.000 mètres. Ils sont montés dans deux tourelles doubles, sur affût CT modèle 1924, fournies par l’entreprise Schneider et Cie.

Après des reconnaissances de terrain sur les hauteurs de Cépet, à mi-distance et à mi-hauteur entre le "fort" de Cépet et celui de la Croix des Signaux, l’appel d’offres est lancé en octobre 1927. Les travaux, confiés à l’entreprise Ballot commencent en novembre 1928. Ils comprennent la construction de deux gros ouvrages bétonnés souterrains (le blindage et les canons de la tourelle seule étant émergents) séparés par une distance de 380m, destinés chacun à recevoir les tourelles, les magasins de stockage ou soutes, les casemates et locaux de service pour le personnel, nommés ouvrage C (ouest) et ouvrage F (est) ; à ces deux ouvrages actifs s’ajoute un poste central (PC, aussi nommé ouvrage D ) et poste de direction de tir (PDT, aussi nommé ouvrage E ) jointifs, à proximité est du "fort" de Cépet. Sont également construits un tunnel de 372m de long et 6,5m de large pour la desserte de la batterie, une galerie de liaison de 380m assurant les communications entre C et F, et les réseaux d’évacuation. La distance séparant les deux tourelles est trop importante pour qu’une force ennemie, navale ou aérienne, puisse cibler ses frappes sur l’ensemble de la batterie : cet espacement impose une attaque séparée de chaque ouvrage.

La mise en œuvre des ouvrages de béton armé commence en février 1929, la réception des travaux a lieu en décembre de la même année pour l’ouvrage C et en mai 1930 pour l’ouvrage F. Le montage des tourelles a lieu entre avril 1930 et juin 1931.

En 1940, la démilitarisation de la place navale de Toulon stipulée par la convention d’armistice franco-italienne, impose le désarmement des batteries de côte, mais l’amirauté obtient une exception pour la batterie de 340 de Cépet, la plus forte du secteur. Le 27 novembre 1942, les deux tourelles et le matériel du PS et du PDT sont sabotés par le chef de poste sur ordre du commandant de la DCA française, pour empêcher sa réutilisation par l’occupant allemand. Celui-ci remplace les deux canons de la tourelle F dite Turm Friedrich en janvier 1944 par des pièces provenant du cuirassé Provence. La batterie est bombardée intensivement par les alliés du 12 au 26 août 1944, trois bombes seulement allant au but ; elle se rend le 28.

Après guerre, un rétablissement de la batterie est envisagé jusqu’en 1954, puis abandonné. L’ancien poste à calcul du P.C. , plus près du "fort" de Cépet, est en revanche effectivement affecté à un Centre de Renseignement et de Direction de Tir (C.R.D.T.), à partir de 1957. Les ouvrages C et F, un temps utilisés, en partie pillés, sont abandonnés et leurs issues condamnées en 1969, ils sont intégrés au parc du C.I.N. (Centre d’instruction naval) de Saint-Mandrier. En 1991, l’ouvrage F est rouvert et mis à disposition du "commando Hubert".

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