La famille Luongo vivait au 1er étage du 10 rue Bonneterie, au cœur du Quartier Saint-Jean.
Gennaro LUONGO, « Jean  », le papa, était piqueur de sel. Il a grandi au Panier, enfant d’immigrés napolitains, débarqués de Pozzuoli. Surnommé Scoube, du nom d’un jeu de cartes italien populaire, Jean faisait résonner sa mandoline le dimanche.
Il est mort à 31 ans d’un accident du travail en 1941, asphyxié sur un bateau. Paulette sa femme était alors enceinte de la petite dernière.
Raflée parmi 12 000 Marseillais le 24 janvier 1943, Paulette, veuve, mère de trois enfants dont un dans ses bras, est convoyée de force à Fréjus dans des wagons à bestiaux. Ils dorment sur de la paille souillée et sans vivres dans ce camp militaire désaffecté.
Par chance ou par malice, le criblage allemand ne retient pas Paul, en âge de travailler, vers la déportation en camp de concentration.
Revenus de Fréjus, leur appartement n’existe plus.
Complètement démunis, la famille gagne un petit logis au-dessus d’une école, Boulevard des Dames près de la Porte d’Aix.
Paul et Simone LUONGO se marient dans la cour de cette école en juillet 1947.
Il est dessinateur industriel puis comptable dans l’administration. Tous admirent son talent au dessin et à l’écriture.
Leurs trois enfants, Jean-Pierre, Claude et Nicole LUONGO passent une enfance joyeuse entre la Capelette, Endoume et Sainte-Marguerite, au Trioulet.
Paul décède en août 2009 à l’âge de 83 ans, transmettant son appétit de vivre et son histoire à ses petits-enfants, Romain, Pascal, Stéphane, Virginie et Mathieu.
Simone a eu 97 ans le 23 octobre 2023.