Spahis

  • 24 avril 2020

Historique

Spahi est un mot d’origine turque, (mot provenant du persan سپاهی sipâhi signifiant « soldat » qui nous a aussi donné cipaye ou sepoy) dont la traduction la plus acceptée est celle de « cavaliers ». À l’origine, les « sibahis » sont des cavaliers fournis par les tribus inféodées à l’Empire ottoman qui viennent renforcer les effectifs de Mamelouks (troupes régulières) lorsque l’ampleur des opérations le nécessite.

Ils se payent sur le terrain en pillant les lieux où ils interviennent et, une fois l’opération terminée, rejoignent leurs tribus d’origine.

Le dey d’Alger, destitué lors de l’arrivée des Français, dispose de « Sibahis », turcs en grande majorité. Se trouvant sans emploi, ils se rangent en 1830 sous la bannière de Yusuf (Youssouf) qui se met au service de la France et en fait des troupes efficaces et redoutées, contribuant à la conquête de l’Algérie. Le mot, déformé par la prononciation française, devient Spahi.

Première Guerre mondiale

En 1914, existent quatre régiments de spahis algériens encasernés à Médéa, Sidi-bel-Abbès, Batna et Sfax (en Tunisie). Un 5e régiment de spahis algériens est créé lors de la mobilisation générale d’août 1914 ; et, un mois plus tard, en septembre, est constituée une brigade de marche à l’aide d’escadrons provenant de toutes les unités. Cette brigade, commandée par le colonel Martin de Bouillon se compose des 1er (lieutenant-colonel Schneider) et 2e (colonel Couverchel) régiments de marche des spahis qui, en août 1915, sont renommés 6e et 7e spahis algériens. Les spahis algériens combattent dès le début des hostilités.

Pendant ce temps-là, au Maroc, les autorités françaises réunissent quatre escadrons auxiliaires de chasseurs marocains et les dirigent sur la France, où, aux ordres du commandant Dupertuis, ils forment le régiment de marche de chasseurs indigènes à cheval qui devient, le 1er janvier 1915, le Régiment de marche des spahis marocains (dépôt à Arles). Quant aux escadrons auxiliaires restés au Maroc, ils donnent naissance au 2e régiment de spahis marocains, lequel sert d’unité de relève au 1er régiment de spahis marocains alors en première ligne en France, puis, à partir de mars 1917, à l’armée d’Orient où il mène force combats qui, en 1918, l’entraînent jusqu’au Danube et à Budapest. Dans cette ville, le 31 décembre 1918, soit un mois après l’armistice, lors d’un raid sur le château de Foth, il capture le maréchal von Mackensen et tout son état-major.

Décorations

Les régiments suivants furent décorés de la croix de guerre 1914-1918 :

 Régiment de Marche Spahis Marocains (RMSM), avec cinq palmes : il est le régiment de cavalerie le plus décoré de l’armée française. Son étendard est le seul des emblèmes des unités de cavalerie à être décoré de la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire.
 4e régiment de spahis tunisiens (4e RST), avec une palme et une étoile vermeil.

Spahi célèbre : Henri de Bournazel

Henri, comte de Lespinasse de Bournazel, dit l’Homme Rouge, militaire français né à Limoges le 21 février 1898, mort le 28 février 1933 dans les montagnes du Jbel Saghro, région berbère du Sud du Maroc, lors des guerres de pacification du Maroc. Il fit l’objet dans les années 1930 à 1950 d’un véritable culte patriotique, devenant pour certains le modèle du jeune officier.

La Première Guerre mondiale éclate alors qu’il n’a que seize ans, frustré de ne pouvoir s’engager à son âge, il se jette dans les études et prépare assidûment l’école militaire de Saint-Cyr. Lorsque son père, colonel, part avec son unité, le 1er régiment de chasseurs d’Afrique, vers le front d’Orient en janvier 1916, il lui arrache l’autorisation de s’engager pour le 4e régiment de hussards à Brissac-Quincé (près d’Angers).

La vie en casernement, à l’arrière, est loin de lui apporter toutes les joies qu’il attendait. Son âge lui interdit de monter au front, jusqu’en juin 1917 où son régiment emmène le jeune brigadier dans la région de Reims. Toujours volontaire pour les patrouilles de reconnaissance, il découvre enfin la « vie rêvée », avant d’aller se ressourcer quelques jours au château de Bournazel, en Corrèze, lieu idyllique de son enfance, puis d’entrer à Saint-Cyr. Malgré les attraits de la vie d’école, il n’a qu’un désir : aller au combat.

En mars 1918, promu au grade d’aspirant, il retrouve enfin la « vie rêvée », au 4e hussards qui fait bientôt mouvement vers la zone de Château-Thierry. Mais, atteint de la grippe espagnole, il passe quelques semaines de convalescence au château de ses pères, avant de rejoindre le front en septembre restant jusqu’à l’armistice à l’extrême pointe du combat, obtenant brillamment la croix de guerre pour une action audacieuse le 10 novembre, et faisant encore trois prisonniers le matin du 11 novembre.

La vie en garnison dans la zone allemande occupée fait retomber son enthousiasme. Puisqu’on se bat au Maroc, il parvient à obtenir, en même temps que le grade de lieutenant, son affectation à la disposition du général en chef commandant les troupes françaises au Maroc et il embarque le 20 juin 1921 sur le Volubilis.

Portfolio

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