L’équipement du fantassin
Les soldats français commencent la Première Guerre mondiale avec les mêmes uniformes que lors de la guerre franco-prussienne. Si ces uniformes convenaient à la guerre de mouvement, pour des batailles rangées ponctuelles, ils se révèlent rapidement bien trop visibles, notamment le pantalon garance de 1867 ce qui fait des soldats français des cibles faciles. En plus de cela, la capote bleue de 1877 est inadaptée à la vie dans les tranchées, elle ne protège pas du froid l’hiver et se révèle beaucoup trop chaude l’été. L’uniforme est complété par un képi bleu et rouge modèle 1884 qui sert de cible aux tireurs ennemis et ne protège pas des éclats d’obus. De nombreux soldats mourront à cause de cet uniforme inadapté dans les premiers mois du conflit.
Cela pousse l’État major à changer les uniformes des hommes de troupe en 1915. Le brêlage est composé de bretelles de suspension et d’un ceinturon sur lequel sont fixées les cartouchières. Le soldat porte une paire de brodequins modèle 1912 (dits « godillots » du nom de leur fabriquant) recouverts par des jambières en cuir, un havresac, un bidon d’eau d’un litre et une musette modèle 1892.
Le casque
Avec la nouvelle tenue apparut le premier casque d’infanterie appelé casque Adrian du nom de l’intendant qui l’avait créé. Sa fabrication se faisait à partir d’une plaque de 33 cm de diamètre et de 7 dixième de mm d’épaisseur emboutie à froid.
Ayant obtenu ainsi la bombe on y rivait le cimier, la visière et le couvre-casque découpés à l’emporte-pièce.
Le casque Adrian existait en 3 tailles pesant entre 670 et 750 grammes. Il était peint à l’aide d’un vernis gris bleuté, dit gris artillerie la couleur du fameux canon de 75.
Distribué dans les gars régulatrices aux détachements partant du dépôt le casque était doté sur le devant d’un emblème distinctif :
une grenade pour l’infanterie de ligne, un cor pour les chasseurs, une ancre pour l’infanterie coloniale, une cuirasse et un pot de tête pour le génie, deux canons croisés pour l’artillerie.
Avant le casque Adrian on avait distribué aux hommes des calottes métalliques sans coiffe ni bordure destinées à se porter sous le képi.
Ces “cervellières” fort incommodes servirent le plus souvent comme ustensiles de cuisine.
L’uniforme bleu horizon
À partir de avril 1915 apparu la célèbre tenue bleue horizon, dont le drap dit tricolore était constitué de laine blanche (35 %) de laine bleu foncé (15 %) et de laine bleu clair (50 %).
C’est à peu près à cette même époque (été 1915) que les troupes coloniales adoptèrent la tenue kaki.
Le numéro du régiment était or pour les officiers, argent pour les sous-officiers.
En même temps, les galons étaient supprimés au képi et réduit à 35 mm de long sur les manches.
Avant la fin de 1915 on supprimait l’argent à nouveau réservé à la cavalerie.