Croix-Rouge

  • 24 avril 2020

Histoire

Le Mouvement Croix-Rouge arrive en France le 25 mai 1864, avec la création, sous la présidence du Maréchal-Duc Montesquiou-Fézensac et sous l’impulsion d’Henri Dunant lui-même, de la Société française de Secours aux Blessés Militaires (SSBM). Cette société est reconnue par le Comité Internationale de Secours aux Blessés, créé l’année précédente par Henri Dunant et dépositaire de l’emblème (première Convention de Genève du 22 août 1864). Comme son nom l’indique, son but est d’abord de prendre en charge les militaires mis hors de combat lors de conflits sur le territoire français. Elle réunit sa première assemblée générale le 11 mars 1865 et est reconnue d’utilité publique le 23 juin 1866. Elle recevra malheureusement très vite son « baptême du feu », puisque la guerre franco-prussienne éclate en 1870 et est suivie en 1871 d’une période insurrectionnelle à Paris d’abord puis dans différentes villes françaises ("la Commune").

Une première scission a lieu en 1879, quand est créée l’Association des Dames de France, dirigée par le Professeur Duchaussoy. Son but est la formation d’infirmières. En 1881, une nouvelle bipartition fait naître, sous l’impulsion d’Emma Koechlin-Schwartz, l’Union des Femmes de France (UFF), qui a la particularité d’être exclusivement dirigée par des femmes. Ces deux associations interviennent principalement auprès des civils, et ce même en temps de paix. Elles sont également reconnues par le Comité International comme faisant partie du « Mouvement Croix-Rouge », et peuvent donc utiliser l’emblème.

À partir de 1907, à l’initiative de Suzanne Pérouze, alors Présidente de l’UFF, est créé un organe commun de direction aux trois associations. Il prend pour nom Comité Central de la Croix-Rouge française (CCCRF). Il est composé de quatre délégués de la SSBM, deux de l’ADF et deux de l’UFF. Le directeur de la SSBM en prend de droit la présidence.

Les crues de la Seine et de la Loire de 1910 seront l’occasion des premières opérations d’envergure en temps de paix et au profit des populations civiles, des centres d’hébergements sont mis en place, de l’aide alimentaire et des vêtements distribués.

Première Guerre mondiale

Mais bientôt éclate la Première Guerre mondiale, et la SSBM reprend le chemin des champs de batailles. Sur le front, elle met en place des « ambulances chirurgicales ». À l’arrière, les deux ADF et UFF ne sont pas en reste : organisation d’hôpitaux militaires (environ 1 400 à la fin du conflit), formation et encadrement de 68 000 infirmières, mise en place de péniches-ambulances pour la partie soins médicaux, mais aussi création de sanatoriums, de cantines de gares, d’ouvroirs, aides aux soldats (colis), ouverture d’une agence des prisonniers de guerre (1,5 million de fiches recensées), et aussi souscription pour aider les départements de l’Aisne et de l’Oise libérés en 1917.

La Première Guerre mondiale a marqué le « passage à l’âge adulte », tant pour le CICR que pour la Croix-Rouge en général. Intervenant sur une échelle encore jamais imaginée, les Sociétés nationales ont mis à disposition des volontaires pour les services d’ambulances et autres activités menées derrière les lignes de front, tandis que le CICR étendait son action de protection des prisonniers de guerre.

Le CICR a ouvert l’Agence internationale (AIPG)– un bureau central pour les listes de prisonniers et l’envoi de colis d’articles de secours. Il a aussi étendu son action afin d’inclure les messages destinés aux civils (très nombreux à se trouver derrière les lignes ennemies et coupés de leurs proches).

Dans le cadre de son action visant à s’assurer que le droit humanitaire reste adapté aux nouvelles réalités, le CICR a lancé un appel en février 1918, demandant aux belligérants de cesser d’utiliser des gaz toxiques.

Fin 1918, la paix revient, et l’entre-deux-guerres commence. La France doit panser ses plaies, le CCCRF décide donc de faire porter ses actions sur l’aide à la reconstruction, mais aussi sur les fléaux de l’époque : la tuberculose, les maladies vénériennes, la mortalité infantile. Les infirmières devront également lutter contre l’épidémie de grippe espagnole. En 1938, un organe consultatif, le Conseil National de la Croix-Rouge Française, est chargé d’étudier les questions relatives au rapport entre la Croix-Rouge et l’État.

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