Chine

  • 4 janvier 2015

Histoire

Dès le Néolithique existaient en Chine des sociétés organisées sédentaires qui pratiquaient l’agriculture et l’élevage. La culture du riz apparaît vers 5000 av. J.-C. Bien que des objets de bronze aient été trouvés sur le site de la culture de Majiayao (entre 2300 et 2700 av. J.-C.), il est généralement admis que l’âge du bronze en Chine a commencé aux alentours de 2100 av. J.-C., durant la dynastie des Xia13,14. Mais c’est sous la dynastie des Shang (de 1766 à 1122 av. J.-C.) que le travail du bronze atteint tout son développement.

La Chine est un foyer majeur de civilisation. Elle est devenue dès la fondation de l’empire par la dynastie Qin une vaste zone relativement unifiée politiquement et linguistiquement, avec une culture avancée, devançant le reste du monde dans de nombreux domaines tels que les arts, la médecine et les techniques.

D’un point de vue historique, la Chine a longtemps été une société très avancée. D’ailleurs c’est l’une des plus anciennes civilisations du monde et ils sont également à la base de quatre grandes inventions qui ont autrefois changé la face du monde : il y a tout d’abord eu la boussole, l’imprimerie et le papier, puis finalement la poudre à canon. Les débuts de la Chine sont principalement caractérisés par une succession de dynasties. Ce n’est que vers le xixe siècle que la Chine se transforme et connaît une période marquante pour son histoire. En effet, au début de ce siècle, la Chine se voyait comme le pays le plus puissant du monde, puis soudainement elle s’est retrouvée confrontée à des peuples étrangers qui les surpassaient en matière de technologie. En fait, le xixe siècle marque le début de la domination étrangère en Chine. Au cours de ce siècle, des peuples tels que les Japonais, les Portugais, les Espagnols et les Russes, s’immiscent dans ce pays détournant ainsi les bases même de l’économie de la Chine. Ces bases qui reposaient autrefois sur l’autosuffisance du pays sont maintenant conçues en faveur des occupants étrangers au détriment du peuple chinois. Durant la Seconde Guerre mondiale, la Chine a subi une brutale occupation japonaise. Ce n’est qu’à la fin de cette guerre qu’elle a enfin pu se libérer des interventions étrangères qui étaient la cause même des instabilités économiques et politiques du pays. La Chine va se reprendre en main grâce au mouvement révolutionnaire de Mao. Cet homme politique proposait en fait de donner le pouvoir au peuple, aux ouvriers, aux paysans, mais également de rendre au peuple chinois leur fierté et leur indépendance d’autrefois. Désormais, on rejettera toute influence étrangère ce qui va forcer le pays à se refermer sur lui-même. Puis, de 1950 à 1970, la Chine devient un pays mystérieux à l’écart des autres et surtout mal connu . Durant cette période, on remet en question les traditions chinoises et on éprouve de la difficulté à nourrir la population. Ce n’est qu’à la mort de Mao, avec l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping que le pays prend un tournant bien différent. L’économie qui sous Mao était à la base communiste commence petit à petit à se tourner vers une économie de marché. Ces derniers se multiplient et les paysans peuvent vendre leur surplus de récolte. Les commerces commencent à apparaître dans les villes, l’entreprise privée est autorisée et on accepte même les investissements étrangers. L’idée est de profiter du savoir-faire étranger pour accélérer le développement du pays. La Chine passe alors de l’isolement à l’ouverture, et ce principalement grâce à l’ouverture de tous les ports maritimes chinois.

Changements dynastiques en Chine

Temple du Ciel(天壇).
Durant deux millénaires, la Chine a subi l’influence alternée de forces centrifuges et centripètes. Lorsque le pouvoir central de la dynastie impériale se délitait et que la cour était la proie des factions rivales et des intrigues, que l’administration ne pouvait plus remédier aux famines et aux catastrophes naturelles et qu’elle ne parvenait plus à contenir la pression des « barbares » qui opéraient de vastes razzias dans les régions frontalières, des mouvements de révolte de paysans affamés déchiraient le pays, des sectes voyaient le jour, et les provinces lointaines se retrouvaient sous la coupe de chefs de guerre ne reconnaissant plus l’autorité de l’empereur. Enfin, ceux-ci se proclamaient eux-mêmes Fils du Ciel, divisant l’empire en royaumes rivaux se livrant à des guerres incessantes et montrant ainsi que l’empereur avait perdu le Mandat du Ciel (Tianming).

Quand un chef de guerre, parfois issu de la paysannerie comme Ming Hongwu, le fondateur de la dynastie Ming, se révélait plus habile que les autres et parvenait à reprendre le contrôle de l’intégralité du pays, on considérait qu’il avait reçu un nouveau Mandat du Ciel et qu’il était légitime qu’il fonde une nouvelle dynastie. En près de deux millénaires, plusieurs royaumes furent fondés sur le territoire chinois par des ethnies non-Han ou mixtes, tels que les Liao ou les Jurchen. Enfin, deux grandes dynasties ont régné sur l’ensemble de la Chine, bien qu’étant d’origine étrangère : celle des Yuan, mongole, et celle des Qing, mandchoue.

Principales dynasties

Après les premières dynasties, telles que celles des Xia, des Shang et des Zhou, qui n’occupent que la partie la plus centrale du pays, le grand unificateur de la Chine est l’empereur Qin Shi Huang, fondateur de la dynastie Qin (qui a donné son nom à la Chine) en -221 av. J.-C., ainsi que de la Grande Muraille de ChineN 2. L’armée enterrée qui garde encore aujourd’hui son mausolée à côté de Xi’an a été retrouvée en 1974.

Sous les Han (de -206 av. J.-C. à 220 ap. J.-C.), les Tang (de 618 à 907), puis les Song (de 960 à 1279), le pays connait de longues périodes de paix, pendant lesquelles la Chine peut être comptée au premier rang des nations les plus importantes du monde, par sa population, sensiblement égale à celle de l’Europe, mais aussi par ses innovations, sous les Tang et sous les Song en particulier.

Entre ces brillantes dynasties cependant, la Chine connait des périodes troublées, avec des périodes de guerres civiles pendant lesquelles elle perd son unité. C’est notamment le cas de la période séparant la chute des Han, en 220 ap. J.-C. avec l’apparition des Trois Royaumes, jusqu’en 581, date à laquelle la dynastie Sui réunifie la Chine, préparant ainsi l’avènement des Tang. De même, une période de troubles, les Cinq dynasties et les dix royaumes, sépare les Tang de la dynastie Song, pendant laquelle s’épanouit la culture chinoise à son apogée.

Après le traumatisme de l’invasion mongole opérée par les héritiers de Gengis Khan, la dynastie Yuan, celle-ci prend le pouvoir dans le nord de la Chine à partir de 1234, et proclame sa souveraineté sur la Chine en 1271, en dépit de la résistance acharnée de la dynastie des Song dans le sud de la Chine jusqu’en 1279.

Une nouvelle dynastie d’ethnie Han reconquiert finalement le pouvoir en 1368 ; c’est la dynastie Ming, qui s’efforcera de retrouver la gloire du passé, sans toutefois en retrouver le dynamisme.

En 1644, une nouvelle dynastie « non-Han », mandchoue cette fois, s’empare du trône de Chine et fonde la dynastie Qing, aboutissement de l’œuvre de Nurhachi, le véritable fondateur de cette lignée qui ne s’achèvera qu’avec l’empereur Puyi, « le dernier empereur ».

Même pendant les périodes d’unité, la culture chinoise a toujours consisté en un tissu très composite, et la variété des cuisines, des dialectes, des habitudes et des modes de vie ne doit pas être éclipsée par l’étonnante unité culturelle, administrative et politique de ce pays à l’échelle d’un continent. Cette unité et continuité ne sont pas sans rapport avec l’emploi d’une écriture relativement détachée de la phonétique, qui permet de noter de la même façon des langues et des dialectes très différents.

Naissance de la Chine moderne

Lors de la Révolution industrielle inaugurée au Royaume-Uni, la Chine des Qing se ferma aux influences étrangères : cela contribua sans doute, dans un contexte d’internationalisation des échanges et de colonialisme, à son déclin économique et technique. À la suite des guerres de l’opium, les Traités inégaux forcèrent l’empire Qing à diviser son territoire en zones d’influence attribuées aux Huit armées étrangères alliées, ouvertes sans conditions au commerce étranger : l’Allemagne, par exemple, dominait le Shandong, la France le Yunnan. L’économie du pays, axée sur le commerce de l’opium, fut ruinée, son autonomie politique abolie de facto.

En 1851 commença la révolte des Taiping, alimentée par les croyances des sociétés secrètes de Chine méridionale, et prônant un mouvement de réformes radicales. Mal organisée, l’armée des Taiping fut défaite en 1864, avec l’appui des troupes franco-britanniques.

Lors de la première guerre sino-japonaise (1894-1895), le Japon vainquit les troupes impériales, et obtint l’île de Taïwan et les îles Penghu à travers le traité de Shimonoseki. En 1898, le Royaume-Uni obtint une concession de 99 ans sur les Nouveaux Territoires (y compris New Kowloon et Lantau). Le Royaume-Uni, la Russie, le Japon, la France, l’Allemagne et la Belgique tirèrent parti de l’état de déréliction croissante du pays pour élargir chacun sa sphère d’influence.

Sous la pression d’intellectuels et hommes politiques progressistes, le choix d’un régime républicain est décidé en 1911 et la République est proclamée en 1912 par Sun Yat-sen ; le dernier empereur, Puyi, abdique. Yuan Shikai, devenu président, proclame le rétablissement de la monarchie en 1915. Sa mort, en 1916, contribue au chaos économique et politique du pays : la conférence de Paris, en 1919, attribue le Shandong, revendiqué par l’Allemagne récemment défaite, au Japon. Le mouvement du 4 mai 1919 éclate en signe de protestation.

En 1921, le Parti communiste chinois est créé à Shanghai. Entre-temps, Sun Yat-sen a multiplié les contacts et demandes d’assistance auprès de la jeune Union soviétique. En 1923, il fonde à Canton l’académie militaire de Huangpu, destinée à former une armée chinoise moderne : Tchang Kaï-chek en prend la direction. À la mort de Sun Yat-sen en 1925, Tchang Kaï-chek mène avec succès l’Expédition du Nord, reprenant aux seigneurs de guerre la moitié nord du pays. En avril 1927, il proclame l’établissement de la capitale à Nankin, instaurant la période dite de la décennie de Nankin. La capitale communiste, Wuhan, est reprise en 1928 par l’Armée nationale révolutionnaire du Kuomintang : le parti nationaliste a le contrôle nominal de l’ensemble du pays et obtient une reconnaissance internationale.

Fin 1931, Mao Zedong proclame la République soviétique chinoise. Fin 1934, chassé par l’armée de Tchang Kaï-chek, il entame la Longue Marche (12 500 kilomètres), fuyant vers le Nord avec 100 000 hommes, dont 86 000 soldats de l’armée rouge. Fin 1935, il se fixe avec les quelques dizaines de milliers de survivants à Yan’an. En 1932, le royaume fantoche de Mandchoukouo dont Pu Yi était le souverain nominal avait été établi par les Japonais en Mandchourie, réduisant considérablement le support industriel du Kuomintang. À l’été 1937, l’invasion massive de la partie orientale de la Chine par le Japon déclencha la deuxième guerre sino-japonaise. Menacé par l’occupation japonaise et les mutineries de ses troupes, le parti nationaliste s’allia aux communistes contre l’envahisseur. Exacerbée par le massacre de Nankin en décembre 1937 et les multiples exactions contre les civils, la lutte antijaponaise fortifia cette alliance jusqu’en 1940, où des conflits entre communistes et nationalistes reprirent épisodiquement.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis accordèrent une aide financière massive au Kuomintang dans le cadre de l’effort de guerre antijaponais ; les traités inégaux furent abolis par les Américains et les Britanniques en 1943. En février 1945, la conférence de Yalta autorisa l’Union soviétique, avec l’accord tacite du Parti communiste chinois, à chasser l’armée japonaise de Mandchourie.

En 1947, l’aide américaine, s’avérant inefficace, prit fin. En 1948, les troupes du Kuomintang étaient démoralisées, épuisées par la guerre antijaponaise et la corruption du parti nationaliste. Dès la République soviétique chinoise du Jiangxi et surtout après son installation à Yan’an, Mao Zedong avait rompu avec les principes marxistes-léninistes traditionnels, fondés sur les révolutions urbaines à base ouvrière. Dans les territoires qu’il occupait, il poussait une réforme agraire, menant une guérilla paysanne et ralliant les masses rurales. En janvier 1949, son mouvement avait rallié la majorité du pays et Pékin fut prise sans combat par l’Armée populaire de libération ; elle redevint capitale de la Chine sous l’appellation internationale de Beijing. Entre avril et novembre, la plupart des autres villes tombèrent sans grande résistance aux mains des communistes.

Le 1er octobre 1949, Mao Zedong proclamait la République populaire de Chine à Pékin. En décembre, Tchang Kaï-chek proclamait Taipei capitale provisoire de la République de Chine.

La modernisation de l’économie chinoise est entamée avec la politique économique du Grand Bond en avant, menée à la fin des années 1950 et qui entraina une famine sans précédent, responsable de 15 à 30 millions de morts et une chute du PIB chinois. Une nouvelle révolution, économique celle-là, s’est dessinée en décembre 1978, lors de la troisième session plénière du 11e comité central du parti, sous l’impulsion de Deng Xiaoping, avec le nouveau concept d’« économie socialiste de marché »15.

Deng Xiaoping (avec le président américain Jimmy Carter)
Après 20 années de réformes et d’âpres négociations, les efforts entrepris ont été couronnés par l’adhésion de la Chine (et de Taïwan à cette même date) à l’Organisation mondiale du commerce (l’OMC), à compter du 1er janvier 2002, lui donnant les outils nécessaires à la croissance économique spectaculaire qu’on lui connaît aujourd’hui. Le bénéfice de cette croissance est certes indiscutable pour la Chine, mais ne s’ensuit pas d’évolution sociale pour les catégories ouvrières, ce qui n’est pas sans rappeler les effets négatifs de la révolution industrielle dans l’Europe du XIXe siècle. Aujourd’hui, chaque Chinois de plus de 18 ans est appelé à voter, ce qui traduit une évolution certaine des droits de l’homme 16. S’ils ne sont pas légions, les progrès sont indubitables.