Château-Thierry

  • 11 janvier 2015
Localisation

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Histoire

Le blason de la ville est de fond azur. On peut y voir trois fleurs de lys de couleur or, représentant la royauté et les seigneurs de la ville. Au centre se trouve un château composé de cinq tours et de murailles, représentant aussi la seigneurie et la puissance que de la ville dans le passé.
Nul ne si frotte est la devise de la ville. Traditionnellement, la devise est affichée avec le blason de la ville.

Protohistoire et période romaine

Les premières traces de civilisation datent de l’âge du fer. Des artefacts et une sépulture de cette période ont été découverts lors de fouilles archéologiques. Ces indices d’occupation se situent sous l’actuel quartier des Vaucrises et sur le plateau au nord de la ville, au nord du quartier des Blanchards. À ces premières occupations, succède un habitat groupé d’époque romaine ; une véritable agglomération secondaire prend place à partir du ier siècle et perdure jusqu’au iiie siècle. Ce vicus est implanté au croisement de la Marne et de la route Soissons-Troyes, profitant probablement de la présence d’un passage à gué du cours d’eau. Il se situe sur la colline dites des Vaucrises. De nombreux vestiges de cette agglomération ont été mis au jour par des érudits locaux depuis le xixe siècle, puis par les fouilles archéologiques menées sur le territoire de la ville depuis 1986. Déjà observé en 1889, une opération d’archéologie préventive menée en 2000 a identifié et caractérisé les vestiges d’un théâtre. Toutes ces découvertes permettent d’estimer la surface de cette ville antique a environ 50 hectares.

Cette agglomération se situe sur le territoire des Suessionnes, et il s’agissait probablement d’un chef-lieu de pagus. Ce pagus a été identifié au xixe siècle comme le pagus otmensis. De là vient le nom d’Otmus, qui serait la contraction du nom Odomagus. Cette hypothèse provient de monnaies mérovingiennes portant la mention ODOMO FIT.

Période mérovingienne

D’après les fouilles, la ville antique est abandonnée au iiie siècle ou au ive siècle. L’hypothèse communément admise est une rétractation de la ville sur le versant sud de la colline des Vaucrises, autour de l’ancienne église Saint-Martin. Lors de la construction de l’école Jules Maciet, en 1934, à l’emplacement de cette ancienne église, des sarcophages en plâtre ont été découverts. Ces sarcophages témoignent d’une occupation pouvant remonter à l’époque mérovingienne.[réf. souhaitée]

Des monnaies portant la mention ODOMO FIT, dont quatre ont été découvertes à Château-Thierry témoignent peut-être de la pérennité d’une importante occupation à l’époque mérovingienne.

Au nord-est de l’ancienne église Saint-Martin, au lieu-dit les Chesneaux, une nécropole mérovingienne a été découverte et détruite en 1862, lors de la réfection de la route Château-Thierry-Soissons et en 1883 lors de la construction de la voie ferrée reliant Amiens à Dijon. Le mobilier découvert situe cette nécropole entre le vie et le viie siècle. La question de la localisation de l’habitat correspondant à cette nécropole reste ouverte. Plusieurs hypothèses ont été avancés par les érudits locaux. Cependant, il faut écarter l’hypothèse d’un lien avec la ville antique puisque les datations ne correspondent pas. Certains ont voulu rapprocher cette nécropole de la présence supposée d’une résidence aristocratique située au toponyme le Montmartel. Cependant aucune preuve historique ou archéologique n’est venue étayer cette légende locale. La seule occupation connue à proximité et daté de l’époque de l’utilisation de cette nécropole est la butte sur laquelle le château médiéval fut construit.

Du comté de l’Empire carolingien au comté de Champagnemodifier
À l’époque carolingienne le territoire de l’actuelle ville de Château-Thierry est étroitement lié à la puissante famille des Herbertiens. Herbert Ier est un descendant de Charlemagne par Pépin d’Italie et par sa mère, il est l’héritier de la puissante famille des Thierry2. La famille des Herbertiens est à l’origine de la formation du comté de Champagne. Herbert Ier a reçu le pagus otmensis, dont Château-Thierry est le chef-lieu. Cela lui est probablement confirmé par Charles le Chauve en 877, à Quierzy.[réf. souhaitée]

En 910, Herbert II de Vermandois hérite de son grand-père. En 918, il reçoit par son mariage avec Adèle le comté de Meaux. C’est de l’époque d’Herbert II que date la première attestation d’un site fortifié et du nom de Château-Thierry dans les Annales de Flodoard. En effet, en 923, le comte y enferme Charles III, dit le Simple, pendant quatre ans. Mais après un incendie de la tour, où il est enfermé, le roi est transféré à Péronne. Entre 933 et 936, lors d’un conflit avec Raoul, roi de Bourgogne, la forteresse est assiégée par deux fois. Elle revient à Herbert II, en 936, à la mort de Raoul.

À la mort d’Herbert II, son fils Herbert III dit le Vieux, comte de Troyes et de Meaux hérite de la forteresse de Château-Thierry avec le comté d’Omois et l’abbaye Saint-Médard de Soissons.

Herbert III meurt en 980/984 sans héritiers. Le roi Lothaire partage le domaine entre les neveux d’Herbert III, Eudes, Herbert le Jeune et son frère Albert. Eudes Ier reçoit le comté de l’Omois et l’abbaye Saint-Médard.

À la mort d’Eudes Ier, en 996 c’est son fils Eudes II qui lui succède. En 1004, il hérite du comté de Blois avec Tours et Chartres en plus de Provins, Château-Thierry, Reims et du Tardenois. En 1021, il est fait comte de Troyes et de Meaux par Robert le Pieux.

Étienne II, son fils cadet lui succède à sa mort en 1037.

Étienne meurt entre 1044 et 1048, léguant à son fils mineur Eudes III ses possessions. Thibaud III, son frère et comte de Blois assure la régence. Eudes III épouse, en 1060, la sœur de Guillaume le Conquérant, Adélaïde. Pendant qu’il participe à la conquête de l’Angleterre en 1066, son frère Thibaud III s’empare de ses comtés champenois. Guillaume le Conquérant pour compenser ses pertes lui donne le comté d’Aumales en Normandie et celui d’Holderness en Angleterre.

Hugues Ier hérite du comté de Champagne de son père Thibaut III, à la mort de ce dernier en 1089. Hugues est le premier à porter le titre de comte de Champagne. En 1125, il se fait templier et c’est son neveu Thibaud II qui reçoit la Champagne. Entre 1064 et 1124, Château-Thierry est tenu en fief par une dynastie de chevalier nommés Hugues. Mais à partir de l’arrivée de Thibaud II de Champagne, le château et la ville qui l’entoure dépendent directement du comte.

Château-Thierry demeure une ville et une forteresse du comté de Champagne jusqu’en 1285, date à laquelle ce dernier passe au domaine royal par le mariage de Jeanne de Navarre avec Philippe IV le Bel.

Époque moderne

xixe et xxe siècles

Château-Thierry était l’origine d’une ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique vers Mareuil-sur-Ourcq avec embranchements vers Verdelot et Neuilly-Saint-Front, exploitée de 1910 à 1942 par la Compagnie des chemins de fer du Sud de l’Aisne.

Elle devient chef-lieu de district en 1790. En 1800, elle devient chef-lieu d’arrondissement qui est supprimé en 1926 et restauré en 1942.

Le chemin de fer (ligne Paris-Strasbourg dessert la ville dès 1849 et favorise son développement.

Château-Thierry a été le site d’une importante bataille en 1814. Le 12 février, les armées russes et prussiennes qui ont été repoussées par Napoléon à Montmirail, effectuent leur retraite vers le nord, tentent d’empêcher les troupes françaises de franchir le pont sur la Marne. Les combats se déroulent dans les rues de la ville, les Russes et les Prussiens sont repoussés vers Soissons. Au matin du 13 février, Napoléon établit son logement à l’auberge de la poste qu’il quitte dans la nuit5.

Château-Thierry a été l’un des points clés durant les batailles de la Première Guerre mondiale en 1918, entre les troupes américaines et les troupes allemandes. Le 1er juin 1918, durant la Troisième bataille de l’Aisne, la 10e division d’infanterie coloniale et la 2e division d’infanterie (États-Unis) arrêtent de l’offensive allemande6.

La ville était située sur le front de 1918, matérialisé par les bornes Vauthier. Le peintre officiel de armées françaises François Flameng y a réalisé de nombreux croquis et dessins sur ces douloureux événements qui seront publiés dans la revue L’Illustration.

La ville a aussi été le théâtre de combats lors de la Bataille de France (1940) durant la Seconde Guerre mondiale. Le pont principal de Château-Thierry a été défendu par les hommes de l’Aspirant de Rougé. Le nouveau pont construit à la place porte son nom.

Lieux et monuments

La porte Saint-Jean de l’ancien château.

La porte Saint Pierre, ancienne entrée de la ville, qui fait partie des remparts

Liste des monuments de Château-Thierry classés aux monuments historiques :

Les ruines de l’ancien château en 1932.
Ancien couvent des Capucins en 1988.
Église Saint-Crépin en 1957.
Maison « Jean de la Fontaine » en 1910.
Porte Saint-Jean en 1921.
Porte Saint-Pierre en 1886.
Hôtel au 68, rue Saint-Martin en 1943.
Hôtel particulier au 10, rue Saint-Martin en 1996
Tour et fragments des anciens remparts, rue de la Barre en 1927.
Temple protestant de l’Église réformée, place de l’hôtel de Ville, de style néogothique, construit de 1922 à 1924.
Tour Balhan en 1926.
La Médiathèque Jean-Macé en 1995.
Ville fleurie : 3 fleurs attribuée en 2007 par le Conseil des Villes et Villages Fleuris de France au Concours des villes et villages fleuris.

De plus, le nouveau rond-point construit en 2007 à l’entrée nord de la ville a gagné en 2008 le titre de plus beau rond-point de France. Ce rond-point est composé au milieu d’une reproduction miniature du vieux-château avec autour des pieds de vignes représentant les coteaux alentour. La ville a remporté pour la seconde fois le prix du plus beau rond-point de France en 2012 pour l’aménagement des anciens carrefours de l’avenue Paul-Lefebvre. Le prix récompense les nouveaux carrefours réalisés sur le thème de La Cigale et la Fourmi, Le Lièvre et la Tortue, La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf…

Le château

Point d’origine de la ville moderne, le château domine la vallée de la Marne. Construit à partir du ixe siècle, il a été profondément remanié au fil du temps. Aujourd’hui, le vieux château est un lieu de promenade et héberge un spectacle de fauconnerie.

Église Saint-Crépin

L’église Saint-Crépin est la seule église de Château-Thierry, qui en comptait pourtant trois sous l’Ancien Régime (détruites après la vente des biens nationaux, en 1793). Elle était initialement (au xve siècle) implantée hors des murs de l’enceinte, mais est maintenant située un peu à l’est du centre-ville. La tour du clocher, haute de 36 m, reste visible depuis les rives de la Marne.

Tour Balhan

La tour Balhan est un vestige d’un hôtel urbain : l’hôtel du mouton d’or (construit par Jean Balhan en 1480). Elle est classée monument historique depuis 1926. La tour renferme une cage d’escalier à vis, une ancienne chapelle et une salle de guet.

Ce qui reste, ou ce qui a été restauré du Fort Saint-Jacques, résidence des comtes de Champagne qui le préféraient au château lorsqu’ils venaient, de Provins, passer quelques jours chez nous.

Une tour carrée de 33 mètres de haut, surmontée d’un toit en forme de flèche octogonale couvert d’ardoises. À l’est, deux tourelles rondes, pourvues de toits hexagonaux. À l’ouest, deux petites pyramides triangulaires fixées sur la tour.

Un escalier intérieur bien conservé conduit à une chapelle gothique puis à l’ancienne chambre du guet et enfin, au pied de l’échelle qui permet d’accéder à la plate-forme du campanile.

On célébra la messe dans la chapelle jusqu’à la Révolution. La tour Balhan, qui tient son nom de Balchan ou Balhan, maître du grenier à sel de Château-Thierry à la fin du xve siècle et sans doute, donateur d’une cloche, a joué dans l’histoire de la ville bien plus le rôle d’un beffroi que celui d’un poste de défense.

Depuis 1874, deux cadrans extérieurs complètent bien l’ensemble « horloge communale » dont la tour s’est acquise le privilège au cours des siècles.

Hôtel-Dieu

Ancien hôpital de la ville, aujourd’hui transformé en musée. Il a été fondé 1304 par Jeanne de Navarre.

Mémorial américain Aisne-Marne

Construit en 1933 sur la Cote 204, à 3 km à l’ouest de Château-Thierry, ce monument domine la ville et la vallée, et offre une vue étendue de celle-ci.

Maison « Jean de La Fontaine »

Le musée Jean-de-La-Fontaine est consacré au fabuliste et situé dans sa maison natale. L’auteur de La Cigale et la Fourmi y naquit en 1621.

Hôtel de ville et sa place

Construit par l’architecte Jean Bréasson, il fut achevé en 1893 et inauguré le 15 mars 1893 par Raymond Poincaré, qui était ministre de l’Instruction Publique. Architecture d’inspiration Renaissance, il remplace une bâtisse beaucoup plus petite, qui était partagée entre l’autorité publique et judiciaire. Il se situe sur la place de l’Hôtel de Ville, là où se trouvent le cinéma-théâtre, le marché couvert, le temple protestant, les imposants escaliers montant jusqu’au vieux château. C’est aussi sur cette place que se rejoignent la Grand Rue, allant vers la maison natale de Jean de la Fontaine, et la rue du Château, se dirigeant vers la Porte Saint-Pierre.

Temple protestant

Pendant la Première Guerre mondiale, une Église méthodiste américaine a créé un fonds pour le soutien moral des soldats engagés sous la bannière étoilée. Le solde des sommes récoltées a servi à construire ce temple inauguré en 1924. L’un des vitraux du temple représente La Fayette, Foch, Joffre, Pétain et Nivelle17.

Porte Saint-Pierre

Anciens remparts.

Cette porte construite dans la première moitié du xiiie siècle est la seule rescapée d’une série de quatre qui était incluses dans les fortifications de la ville. Les autres furent détruites pendant la Révolution.

Porte Saint-Jean

Cette porte est l’entrée principale du château médiéval.

Médiathèque Jean-Macé (ancien couvent des Cordeliers)

La médiathèque est située dans l’ancien couvent des Cordeliers. Construit en 1496 le monastère est consacré par l’évêque de Soissons. À la Révolution, les moines sont chassés et le couvent est ensuite réquisitionné en 1792 par les autorités révolutionnaires : il devient le tribunal du district de Château-Thierry.

En 1804, la municipalité y ouvre une école d’enseignement secondaire. Dans les années 1980, l’école est fermée, et devient le centre culturel Jean-Macé.

Inaugurée le 24 janvier 2004, la Médiathèque Jean-Macé a pris le relais de la bibliothèque municipale.

Autres lieux

L’actuel collège Jean-Racine se trouve dans les bâtiments de l’ancien couvent des Capucins (avec son église) datant du xviiie siècle.
De nombreux hôtels particuliers datant du xviie et xviiie siècle, dans la Grande Rue.
La villa d’Églantine datant de la fin du xixe siècle.
Au 18 rue du Faubourg-de-la-Barre, il existe encore quelques fragments de l’ancienne église Notre-Dame du Châtel, qui fut démolie pendant la Révolution.
Une statue de Jean de la Fontaine se trouve place Jean-de-La-Fontaine, œuvre du sculpteur Laitié, en 1824.
Le monument aux morts réalisé par le sculpteur Achille Jacopin18.

Lieux touristiques à proximité

Bords de Marne

Le château de Condé (15 km au sud-est de Château-Thierry).
Château-Thierry est traversée par la route touristique du Champagne, circuit appelé
vallée de la Marne reliant Château-Thierry à Épernay. Ce circuit à une distance de 90 km.

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