Canon de 155mm GPF
Histoire
Le canon a été conçu pendant la Première Guerre mondiale par le lieutenant-colonel Filloux pour répondre aux besoins urgents de la France pour l’artillerie lourde moderne, et est devenu le canon de campagne lourd standard de l’armée française de 1917 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale dans l’armée française en 1940. Le canon de 155 mm GPF, est caractérisé par son affût biflèche (les flèches ouvrantes sont une nouveauté dans les matériels français de cette époque) qui permet d’obtenir un champ de tir horizontal de 60°, par sa faible hauteur de genouillère (1,38 mètre) et par la largeur de sa voie (2,7 mètres). En concurrence dès 1917 avec le canon de 155 L modèle 1917 Schneider, il fut réalisé conjointement à Puteaux et aux ateliers Renault. Engagé dès 1917 sur le front des Flandres le 155 GPF a été aussi adopté par l’armée américaine.
En 1918 l’atelier de Puteaux mit au point le canon de 155 GPF à chambre agrandie qui permet une augmentation substantielle de la portée évoluant de 16000 m à 19500 m. La bouche à feu se compose d’un tube canon renforcé par plusieurs manchons et frettes, porté par un bloc d’acier appelé glissière reposant sur l’affût. Ce dernier, en acier moulé, repose sur un châssis portant à l’avant sur l’essieu et les roues et est relié à l’arrière à deux flèches permettant d’ancrer la pièce. Chaque canon possède comme appareil de pointage, un niveau à vis globique portant un goniomètre, qui permet d’effectuer le pointage en direction et en hauteur grâce au niveau porté par le pied du goniomètre. Seul canon portant des inscriptions incitant à l’entretien : " Un canon bien entretenu en vaut deux " sur le boîtier de commande de la direction. "Soyez bons pour vos freins ! " sur la glissière du frein (la première inscription n’existe pas sur les canons U.S.A.). Ce canon demande en effet une surveillance particulière et un entretien rigoureux.
Par la suite certaines des pièces utilisées par la Wehrmacht ont été complétées soit par un bloc lunette placée à droite, permettant ainsi un pointage rapide sur le but à atteindre, soit d’un cadran du coté gauche permettant une mise en batterie rapide lors du calcul en site. Autre modification notable effectuée par la présence d’un volant sur la flèche de droite, permettant une rotation rapide de la pièce sur son chemin de roulement circulaire. D’autre par le 155 GPF employé en cuve nécessite une ouverture, dans le plancher ou le béton, pour pouvoir faire évoluer le bloc culasse lors du tir.
A la veille de la Seconde Guerre mondiale, le parc d’artillerie français disposait de 440 pièces de 155 mm GPF mais seulement 352 pièces d’artillerie furent mobilisées en avril 1940.