32e R. I.

  • 13 novembre 2014

Première Guerre mondiale

En 1914, son casernement se répartit toujours de la même manière entre la caserne De Laage (ancienne neuve) de Châtellerault pour un bataillon et le dépôt, et Tours pour deux bataillons et l’état-major.

Affectations : 35e brigade d’infanterie (avec le 66e RI), 18e DI, 9e corps d’armée.

Le 32e RI est formé à Châtellerault à la mobilisation. Il subit de lourdes pertes lors de cette guerre (plus de 4000 tués). Il participe aux batailles de Fère-Champenoise (bataille de la Marne) où le colonel Mézière est tué à la tête d’une poignée d’hommes, l’Artois, Verdun, la Somme, Loos, Craonne, Metz et la reprise de Dormans. Sa brillante conduite lui vaut d’être cité quatre fois à l’ordre de l’armée. À la fin de la guerre, il est le seul survivant des 8 régiments actifs d’infanterie du 9e corps d’armée.

Le 232e, régiment dérivé du 32e RI, composé de deux bataillons mobilisés à Châtellerault, part lui aussi pour la Lorraine, au sein de la 59e division d’infanterie et du 2e groupe de divisions de réserve. Aux ordres du lieutenant-colonel Paul Coquelin de Lisle (17 novembre 1914-16 juin 1915), Il combat surtout en Lorraine mais on le trouve également à Verdun en 1917, sur la Somme et dans l’Aisne en 1918. Il obtient 2 citations à l’ordre de l’Armée et la fourragère verte.

1914

2 août 1914. Sous les ordres du colonel Mézière, la composante tourangelle quitte la caserne Meusnier de Tours en direction de Châtellerault, par le rail, où le régiment est réuni en totalité le 3 août, jour anniversaire de Lonato, pour partir au front. Il fournit un noyau actif au 232e régiment d’infanterie de réserve constitué par les mobilisés, des hommes de 25 à 32 ans, augmentés d’engagés volontaires (moins de 20 ans, réformés ou exemptés, étrangers). Il fournit aussi un support administratif au 69e régiment d’infanterie territorial également mobilisé à Chatellerault. Le 5 août, il rejoint la zone de concentration en Lorraine par le train1. Durant l’année 1914, d’août à novembre, les pertes sont de 1 900 hommes ;
secteur de Nancy (août), il participe à la bataille du Grand Couronné : Saint-Nicolas-de-Port, Mont Toulon, Mont Saint Jean, forêt de Champenoux (24/08), combat d’Erbéviller pertes : 400 h, Seichamps, bois Morel ;
Launois, Béthoncourt (3e bat. fin août) pertes : 700 h ;
Première bataille de la Marne (5 au 13 sept.) : Le Petit Morin, Bannes (3e bat.) pertes : 600 h, bois de Connantray, cote 162, Fère Champenoise, Saint-Hilaire (13/09), Baconnes, cote 147 secteur de Reims : ferme des Marquises, Wez ;
Bataille des Flandres (oct.-nov.) sur l’Yser, Ypres, Paschendaele, Nonne, Veldoek, Langemarck, Zonnebecke

1915

Belgique : les Flandres (janv.-mars) sud de la route de Menin, Hérentage, château d’Hérentage puis combat de Pilkem ;
Artois (mai-fév. 15) : Berthonval (9/05), cote 123 (23/05), cote 140 (juin), Chemin Creux, talus des Alvéoles, boyau de Kiel, crête de Vimy (juin) puis Loos (sept.), fosse Calonne, Bully (oct.-déc)16. Le 19 mai il reçoit avec le 66e RI les félicitations du général Putz commandant le détachement de Belgique pour les attaques vigoureuses qui ont assuré les succès les plus importants. Citation au drapeau Ypres-Artois 1914-1915.
Le 3 juillet il est à Neuville-Saint-Vaast quand il est relevé par le 5e RI18.

1916

Au pied de la colline 304 (Bataille de Verdun - 1916)
Bataille de Verdun (mars-mai) côtes 304, bois Camard, cote 287, Avocourt, Jubécourt ;
Le 30 avril à Jubécourt une centaine de soldats du 32e RI périssent suite à un bombardement aérien, attaque assez rare à l’époque ;
Champagne (juin-sept.) : Somme-Py, nord de Suippes ;
Bataille de la Somme : ferme Bronfay, Maricourt, Hardecourt, Maurepas, Combles, ravin de Morval (oct.) pertes : 500 h, Morval, tranchée de Bukovine (nov.), Bouchavesnes, bois l’Abbé (déc.-fév. 17).

1917

Prosnes (mars) ;
Aisne : engagée dans l’offensive Nivelle (bataille du Chemin des Dames), sur Craonne (avril), crête de la Faite, Plateau de Californie (avril), puis Chevreux (mai) ;
En mai 1917, le régiment connaît des actes de mutinerie : le 17 mai à Chevreux, le 3e bataillon, qui sort d’une rude série d’épreuves fort éprouvé, reçoit l’ordre de rejoindre le bois des Couleuvres pour attaquer à nouveau à la place du 77e RI20. La 11e compagnie se répand dans le cantonnement en demandant aux autres compagnies de ne pas monter en ligne. Les officiers interviennent et obtiennent des hommes qu’ils obéissent. Cinq hommes sont jugés, deux sont acquittés, deux condamnés à 5 ans de travaux forcés, et le dernier condamné à mort puis gracié).
Le bataillon reste en ligne 3 jours, puis part en seconde ligne. L’ordre est donné d’engager une nouvelle attaque le 22 mai. De nouveaux incidents éclatent et les hommes obéissent à nouveau mais 8 hommes passent en conseil de guerre (2 condamnations à mort, 2 grâces). Il semblerait que des promesses vagues, ou imprudentes, leur avaient été faites d’une semaine de repos ;
Après quelques semaines de repos à Romain et Meurival, engagé de nouveau au Chemin des Dames en juillet : Craonne, cimetière de Craonne (juil.), bois de Beaumarais, plateau de Californie, plateau des Casemates, carrières de Craonne pertes : 500 h.
15 août 1917 : il reçoit le droit de porter la fourragère aux couleur de la croix de guerre (ordre général no 47 F). Citation au drapeau : Aisne 1917 ;
Lorraine (oct.-nov.) : secteur de Lunéville.

Drapeau de la garde du 32e régiment d’infanterie

1918

Lorraine, bataille de Compiègne : sa résistance héroïque sur le Matz lui vaut une citation au drapeau : Le Matz 1918 ;
Seconde bataille de la Marne (juil.) pertes : 600 h, ferme des Pozarts, bois du Clos-Milon, Sainte Croix, ferme de Champaillet, Dormans, Chassins (25/07), bois Tronqué, Vincelles (27/07) ;
Reprise de Dormans le 20 juillet ;
Verdun (août) : Fleury, cote 320, cote 267, Bezonvaux, bois La Chaume, puis en oct. : bois des Caurières, bois d’Haumont ;
Après la signature de l’armistice, le régiment est à Saint-Nicolas-de-Port où il avait commencé la guerre. On lui donne la mission de surveiller le Rhin. Le 19 septembre 1918, il reçoit du maréchal Pétain la fourragère aux couleurs de la médaille militaire, distinction accordée aux régiments qui ont obtenu 4 citations dans l’ordre de l’Armée8. Citation au drapeau : Matz 1918 ; La Marne 1918. Le drapeau du régiment est alors versé au service historique des Armées. Un nouveau drapeau porte désormais les citations de la Grande Guerre.