La Bonne Mère

Notre-Dame de La Garde Marseille IGN novembre 1949

La basilique Notre-Dame-de-la-Garde ou plus simplement Notre-Dame-de-la-Garde, souvent surnommée « la Bonne Mère » (en provençal Nòstra Dòna de la Gàrdia/Nouesto-Damo de la Gardi), est une basilique mineure de l’Église catholique datée du XIXe siècle. Emblème de Marseille, dédiée à Notre-Dame de la Garde (protectrice de Marseille avec saint Victor), elle domine la ville et la mer Méditerranée depuis le sommet de la colline Notre-Dame-de-la-Garde. Elle est considérée par la population marseillaise comme la gardienne et la protectrice de la cité, d’où son appellation courante de « la Bonne Mère », également le surnom populaire de Marie (mère de Jésus).

Une chapelle au XIIIe siècle

Par sa situation en bordure de rivage et son élévation, la colline de la Garde était au temps de la navigation à l’estime, un point d’observation et un amer. En 1302, Charles II d’Anjou intime l’ordre de veiller à ce que des signaux se fassent le long des côtes méditerranéennes provençales ; parmi les points désignés figure la colline Notre-Dame de la Garde.

En 1214 un prêtre de Marseille, maître Pierre, a l’idée de construire sur la colline de la Garde une chapelle dédiée à la Vierge Marie. Cette colline appartenant à l’abbaye Saint-Victor, maître Pierre demande à l’abbé l’autorisation d’entreprendre les travaux. L’abbé l’autorise à planter des vignes, à y cultiver un jardin et à y bâtir une chapelle. Quatre ans plus tard cette chapelle est terminée comme nous l’apprend le fait que, dans sa bulle du 18 juin 1218 où il énumère les possessions de l’abbaye, le pape Honorius III cite l’église Notre-Dame-de-la-Garde.

Après la mort de maître Pierre en 1256, Notre-Dame-de-la-Garde est constituée en prieuré. Le prieur du sanctuaire de la Garde est en même temps un des quatre prieurs claustraux de Saint-Victor. Dès la fondation de cette chapelle des donations, qui nous sont connues par les testaments, sont faites en faveur de l’église Notre-Dame de la Garde. Elles démontrent une dévotion populaire qui va se développer au cours des siècles suivants. En effet les marins qui avaient échappé à un naufrage allaient faire leurs actions de grâce et déposer des ex-voto à l’autel de Notre-Dame de la Mer situé dans l’église Notre-Dame-du-Mont ; cette pratique se détourna vers la fin du XVIe siècle au profit de Notre-Dame-de-la-Garde.

Cette première chapelle est remplacée au début du XVe siècle par un bâtiment plus important qui comprend une chapelle richement dotée dédiée à saint Gabriel.

Place forte et lieu de culte du XVIe au XVIIIe siècle

Le 3 janvier 1516, la mère de François Ier, Louise de Savoie, et sa femme la reine Claude, fille de Louis XII, descendent dans le midi de la France pour y retrouver le jeune roi, auréolé de sa victoire à Marignan. Le 7 janvier 1516, elles montent au sanctuaire Notre-Dame-de-la-Garde. Quelques jours plus tard, le 22 janvier 1516, François Ier les rejoint et se rend également à la chapelle. Au cours de cette visite, le roi constate que la ville de Marseille est mal défendue. La nécessité d’un renforcement du système défensif deviendra encore plus évidente en 1524 après le siège de la ville par le connétable Charles III de Bourbon qui s’est rallié à Charles Quint. Il s’en était, en effet, fallu de peu pour que la ville soit prise. François Ier décide alors de faire construire deux forts : l’un sur l’île d’If, qui deviendra le fameux château d’If, l’autre au sommet de la Garde qui englobera la chapelle.

Le fort de Notre-Dame-de-la-Garde ne sera terminé qu’en 1536 pour résister à l’arrivée des troupes de Charles Quint. Pour la construction du fort on utilise des pierres du cap Couronne et des matériaux de récupération provenant de la démolition d’édifices situés en dehors des remparts de la ville et susceptibles de fournir un abri aux troupes ennemies. Parmi ces monuments détruits ayant servi à la construction du fort figure notamment le couvent des frères Mineurs où était enterré saint Louis d’Anjou et qui était situé à proximité des cours Belsunce et Saint-Louis.

Ce fort a la forme d’un triangle dont deux côtés mesurent environ 75 mètres, le troisième étant de 35 mètres. De ce fort d’importance assez modeste, subsiste l’éperon royal bien visible à l’ouest de la basilique.

Au-dessus d’une porte, on voit encore, bien que très abîmé, l’écusson de François Ier, c’est-à-dire les armes de France aux trois fleurs de lys avec au-dessous la salamandre. Près de celui-ci, du côté droit, se trouve un rond de pierre rongé par le temps où l’on aperçoit quelques vestiges d’une sculpture qui représentait l’agneau de saint Jean avec la banderole.

Dernière visite royale

Louis XIII durant son séjour à Marseille, se rend à cheval malgré la pluie à Notre-Dame-de-la-Garde le 9 novembre 1622. Il est reçu par le gouverneur du fort, Antoine de Boyer, seigneur de Bandol. À la mort de ce dernier survenue le 29 juin 1642, Georges de Scudéry, surtout connu comme romancier, est nommé gouverneur ; il ne rejoindra son poste qu’en décembre 1644, accompagné de sa sœur, Madeleine de Scudéry femme de lettres.

Le seul évènement important qui se soit passé sous le gouvernement de Scudéry est l’affaire de Caze en 1650. Pendant la fronde, le gouverneur de Provence, le comte d’Alais, s’oppose au parlement de Provence et veut réprimer la révolte marseillaise. Estimant que le fort de la Garde constitue une position désirable, il soudoie le sergent Nicolas et le 1er août 1650 fait installer au fort un de ses partisans, David Caze. Il comptait ainsi offrir un appui à une attaque qui aurait pu être faite avec des galères venant de Toulon, ville qui lui était fidèle. Les consuls de Marseille réagissent à cette menace et David Caze est obligé de quitter le fort.

Au XVIIIe siècle

En 1701 les ducs de Bourgogne et de Berry, petits-fils de Louis XIV, montent au sanctuaire.

Vauban qui a succédé à Clerville, le constructeur du fort Saint-Nicolas, étudie la possibilité de renforcer encore la défense de Marseille. Le 11 avril 1701 il présente un projet grandiose qui envisage la construction d’une vaste enceinte qui relierait le fort Saint-Nicolas à celui de Notre-Dame-de-la-Garde et se poursuivrait jusqu’à la plaine Saint-Michel, actuellement place Jean-Jaurès, pour aboutir au quai d’Arenc. Ce projet n’a eu aucune suite.

Durant la peste qui touche Marseille en 1720, l’évêque Henri de Belsunce se rend par trois fois à pied à la chapelle Notre-Dame-de-la-Garde les 28 septembre 1720, 8 décembre 1720 et 13 août 1721 pour bénir les habitants de la ville.

Période révolutionnaire

Le 30 avril 1790 le fort est envahi par des patriotes qui, sous prétexte d’assister à une messe dans la chapelle, franchissent le pont-levis, utilisant un stratagème similaire à celui adopté par les ligueurs en 1594. Le 7 juin 1792, jour de la fête Dieu, la grande procession traditionnellement organisée ce jour-là, est troublée par des manifestations. Durant le trajet du retour au sanctuaire, la statue de la vierge est ceinte d’une écharpe tricolore et l’enfant Jésus coiffé du bonnet phrygien.

Le 23 novembre 1793 les édifices religieux sont désaffectés et le culte cesse. Le 13 mars 1794, après inventaire, la statue en argent de la Vierge à l’Ostensoir, réalisée en 1661, est envoyée à l’hôtel des Monnaies de Marseille17,18 pour y être fondue, et les objets de valeur, soit les objets de culte, tableaux — même la centaine d’ex-votos, répartis par lots de 20 pièces — vendus aux enchêres.

En avril 1793, le duc d’Orléans Philippe Égalité, ses deux fils le duc de Montpensier et le duc de Beaujolais, sa sœur Louise duchesse de Bourbon et le prince de Conti sont emprisonnés quelques semaines à Notre-Dame-de-la-Garde avant leur transfert au fort Saint-Jean.

La dernière vente aux enchères des objets appartenant au sanctuaire a lieu le 10 avril 1795. La chapelle étant devenue bien national, Joseph-Elie Escaramagne20,21 la prend en location. Ancien capitaine de navire, ce royaliste a échappé de très peu à la guillotine en 1794 pour avoir fourni des canons et des fusils à l’armée fédéraliste marseillaise. Cette mésaventure déclenche sa profonde dévotion pour la Vierge Marie, traditionnellement adulée par les marins marseillais ayant frôlé la mort. Escaramagne, qui habite à proximité, à l’actuelle place du Colonel-Edon, se donne ainsi pour mission de rénover et ranimer l’endroit.

Après la reprise du culte dans certaines paroisses, il écrit en septembre 1800 au ministre de la guerre, Lazare Carnot, pour demander l’autorisation de rouvrir le sanctuaire. Mais le préfet, protestant, Charles Delacroix, fraichement nommé, consulté par le ministre, émet un avis défavorable en raison de l’utilité stratégique du fort puisqu’au même moment, la guerre menace. C’est pourquoi il faudra attendre le 4 avril 1807 pour que la chapelle soit rendue au culte et ouverte au public. Toutefois, la chapelle est vide.

La veille de la cérémonie, Escaramagne achète aux enchères une statue en bois de la vierge à l’enfant du XVIIIe siècle qui provenait d’un couvent de religieux de Picpus, couvent qui se trouvait près du palais de justice mais démoli pendant la Révolution. Le sceptre que tenait la vierge, disparu sous la Révolution, est remplacé par un bouquet de fleurs, d’où le nom de la statue de « vierge au bouquet ». Le samedi 4 avril, à huit heures du matin, elle est solennellement transportée sur le site par des hommes vêtus en lévites et pieds nus selon l’antique usage accompagnés par le curé de la Major, M. Jaubert.

Une nouvelle statue d’argent sera réalisée en 1837 après la terrible épidémie de choléra. Pour lui céder la place, la vierge au bouquet sera donnée à la chartreuse de Montrieux, mais retournera en 1979 au sanctuaire. Elle est actuellement exposée sur l’autel de la crypte.

Durant cette période le fort ne fait l’objet que de peu de travaux tandis que la fréquentation de la chapelle s’accroît régulièrement. Cette augmentation est telle que la chapelle de 150 m2 est agrandie en 1833 par adjonction d’une deuxième nef, ce qui porte la surface totale à 250 m2 environ. L’évêque de Marseille, Mgr Fortuné de Mazenod, bénira cette chapelle en 1834.

Visiteurs de marque

La duchesse de Berry échappant à un naufrage en revenant de Naples, monte à la chapelle le 14 juin 1816 et dépose une statuette d’argent comme ex-voto. Cette statue fut fondue quelques années plus tard. La duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI monte à Notre-Dame-de-la-Garde le 15 mai 1823, jour de très fort mistral. Malgré un vent violent, la duchesse tient à rester sur la terrasse pour jouir de la beauté du paysage.

Grâce à un don de 3 000 F fait par la duchesse d’Orléans lors de son passage à Marseille en mai 1823 et à diverses offrandes, la confection d’une nouvelle statue de la Vierge est envisagée afin de remplacer celle qui avait été envoyée à la fonte à la Révolution. En 1829 on demande à l’orfèvre Jean-Baptiste Chanuel, artiste marseillais installé rue des Dominicaines de confectionner cette statue d’après un modèle réalisé par le sculpteur Jean-Pierre Cortot, dont l’original se trouve dans l’église du Cœur-Immaculé-de-Marie de Suresnes.

Le 2 juillet 1837 la statue est bénie par Mgr Fortuné de Mazenod sur le cours Belsunce puis apportée au sommet de la colline de la Garde. Elle remplace la statue de la vierge au bouquet que l’on donne à la chartreuse de Montrieux et qui reviendra dans la crypte en 1979.

En 1838 la Vierge de la Garde a un autre visiteur de marque : Chateaubriand.

Construction de la basilique actuelle

Le responsable de la chapelle, le père Jean-Antoine Bernard, demande le 22 juin 1850 au ministère de la guerre, l’autorisation de reconstruire en plus grand la chapelle existante.

Grâce à l’appui du général Adolphe Niel, le comité des fortifications donne un avis favorable dans sa séance du 7 janvier 1852. L’autorisation de construire une nouvelle chapelle est donnée par le ministre de la guerre le 5 février 1852. Les études et la recherche du financement peuvent commencer.

La pose de la première pierre par l’évêque de Marseille Mgr Eugène de Mazenod a lieu le 11 septembre 1853 et Bonaventure de Chantérac, alors maire de Marseille. Les travaux commencent mais sont très pénibles à cause des fondations à faire dans une roche très dure. Les ressources financières sont insuffisantes d’autant plus que la commission du sanctuaire décide l’agrandissement de la crypte qui, au lieu de se trouver seulement sous le chœur, s’étendra sous toute la chapelle supérieure.

La générosité de citoyens de toutes confessions et de toutes conditions sociales — de l’Empereur et de l’Impératrice qui rendent visite à la Vierge de la Garde le 9 septembre 186028 au plus modeste des Marseillais — permet l’achèvement des travaux.

La consécration du sanctuaire est donnée le samedi 4 juin 1864 par le cardinal Villecourt, membre de la curie romaine, en présence de quarante-trois autres évêques. En 1866, un dallage en mosaïque est posé dans l’église supérieure et le clocher carré est terminé ; le bourdon de 8 234 kg est réinstallé en octobre de la même année.

En 1867, on construit sur le clocher carré un piédestal cylindrique ou campanile destiné à recevoir la statue monumentale de la vierge. Le financement de la statue est pris en charge par la ville de Marseille.

Les premiers éléments sont montés le 17 mai 1870 et la consécration est faite le 24 septembre 1870, mais sans éclat, la défaite face aux armées prussiennes occupant tous les esprits. Cette statue est dorée à la feuille et nécessite 500 g d’or.

En mars 1871 se forme à Marseille, à l’instigation de Gaston Crémieux, la Commune révolutionnaire. Aidés par des garibaldiens, les révolutionnaires s’emparent de la préfecture et font prisonnier le préfet. Le 23 mars 1871 le général Espivent de la Villesboisnet se replie à Aubagne, mais entreprend la reconquête de la ville dès le 3 avril. Les insurgés réfugiés dans la préfecture se trouvent sous le feu des batteries installées au fort Saint-Nicolas et à Notre-Dame-de-la-Garde. Ils capitulent le 4 avril et disent que la Vierge a changé de nom et s’appelle désormais « Notre-Dame-de-la-Bombarde ».
En 1897, on met en place les deux portes de bronze de l’église supérieure et la mosaïque qui les surmonte ; la statue de la vierge est redorée pour la première fois. L’achèvement définitif de la basilique a donc lieu plus de quarante ans après la pose de la première pierre.

Le funiculaire

En 1892, un funiculaire, dit l’« ascenseur » fut construit. La gare inférieure se situait à l’extrémité de la rue Dragon, tandis que la gare supérieure donnait directement sur une passerelle accédant à la terrasse située sous la basilique. De là il ne restait que quelques degrés à gravir pour se trouver au niveau de la crypte, à 162 mètres d’altitude. Le 11 septembre 1967 à 18 h 30, le funiculaire cessa toute activité pour cause de non-rentabilité37. Il fut détruit après avoir transporté 20 millions de passagers durant 75 années.

La libération août 1944

Le 24 août 1944, le général de Monsabert donne l’ordre au général Sudre de s’emparer de la colline de Notre-Dame-de-la-Garde dont les rochers sont truffés de casemates allemandes. Mais ses ordres sont formels : « pas de bombardement aérien, pas d’emploi massif d’artillerie. Ce caillou légendaire devra être emporté d’assaut par des fantassins appuyés par des blindés . Sudre dispose du 1er bataillon du 7e régiment de tirailleurs algériens (7e RTA), du 2e bataillon du 3e régiment de tirailleurs algériens (3e RTA) du commandant Valentin ainsi que d’une partie du CC1 de la 1re division blindée (1re DB). L’attaque principale est confiée au lieutenant Pichavant qui commande la 1re compagnie du 7e RTA. Dès le 25 août 1944 à 6 h du matin, les troupes progressent mais très lentement car les tirs allemands qui partent de la colline gênent l’avancée des soldats. Un FFI, Pierre Chaix-Bryan, connaît parfaitement le quartier. Il sait qu’au no 26 A de rue Cherchel, (actuellement rue Jules-Moulet), se trouve un couloir qui permet de traverser l’immeuble et d’atteindre un escalier inconnu des allemands. Une plaque commémorative marque le lieu. Les tirailleurs algériens empruntent cet escalier et arrivent sous le commandement de l’aspirant Roger Audibert, au plateau Cherchel. D’autres soldats empruntent les escaliers de la montée Notre-Dame qui part du boulevard du même nom. Les assaillants de la face nord sont pris sous le feu des casemates et sont pris à revers par les tirs des batteries du fort Saint-Nicolas. L’appui des chars est indispensable.

Au début de l’après-midi de ce 25 août 1944, les chars du 2e régiment de cuirassiers de la 1re D.B. donnent également l’assaut à partir du boulevard Gazzino, actuellement boulevard André-Aune, de la rue des Oblats et de la montée de l’Oratoire. Le char « Jeanne d’Arc » atteint de plein fouet est stoppé place du Colonel Édon ; les trois occupants sont tués. Le char est toujours visible. Un deuxième char, le « Jourdan », saute sur une mine, mais protégé par un éperon rocheux, peut continuer ses tirs qui auront un effet décisif qui ne sera connu que plus tard. En effet un sous-officier allemand spécialiste des lance-flammes sera tué par ces tirs ; un jeune soldat inexpérimenté déclenchera prématurément le feu des lance-flammes qui seront inopérants, mais surtout feront repérer l’emplacement des batteries.

Autour de 15 h 30 une section de la 1re compagnie du 7e RTA commandée par l’aspirant Roger Audibert à laquelle s’était joint l’aspirant Ripoll, prend d’assaut la colline. Il est accueilli par Mgr Borel, recteur de la basilique, réfugié dans la crypte. Le drapeau français est hissé au sommet du clocher. Tous les Marseillais suivant les combats de la libération de leur Bonne Mère, une immense clameur s’éleva alors de toute la ville l’exploit accompli, augurant la liberté prochaine de la cité. Toutefois, la basilique subira alors les bombardements des troupes allemandes de l’Angelus et du Fort Saint Nicolas, avant qu’ils soient eux-mêmes pris. La Basilique porte encore les stigmates de ces combats.

Il parait presque normal pour une ville cosmopolite comme Marseille, que sa Basilique, catholique, ait été libérée en grande partie par des soldats musulmans de l’Armée d’Afrique, soignés par l’évêque de Marseille, Mgr Jean Delay.

Les ex-voto

Une religiosité toute méditerranéenne s’y manifeste avec le dépôt de nombreux cierges et ex-voto offerts à la Vierge pour la remercier d’une grâce spirituelle ou temporelle et aussi pour proclamer publiquement et rappeler que l’on a bénéficié de cette grâce. L’un des plus anciens documents concernant cette pratique est un acte notarié du 11 août 1425 dans lequel un certain Jean Aymar verse cinq florins pour l’achat d’images de cire offertes en reconnaissance à la Vierge. Au cours de son voyage dans le midi de la France effectué au tout début du XIXe siècle, Aubin Louis Millin est frappé par le nombre d’ex-voto de Notre-Dame de la Garde : « Le chemin qui conduit à l’oratoire est roide et difficile. La chapelle est petite et étroite, mais ornée partout des tributs de la piété des navigateurs : au plafond sont suspendus de petits vaisseaux avec leurs agrès et ayant leur nom inscrit sur la poupe ; ils figurent ceux que la mère du Christ a sauvés d’un cruel naufrage ou enlevés à la fureur des pirates et des corsaires ».

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