Vieux-Port de Marseille : contrôle, arrestation, déportation, expulsion

Kontrollen am Vieux Port Januar 1943

La rafle de Marseille s’est déroulée les 22, 23 et 24 janvier 1943. Accompagnés de la police nationale, les Allemands organisent une rafle de près de 6 000 personnes. 1 642 personnes sont déportées, dont 782 Juifs (3 977 personnes sont relâchées). Le quartier est vidé de ses habitants en vue de sa destruction : environ 20 000 personnes sont évacuées de leur logement.

À la suite de l’invasion allemande de la zone libre (opération Anton), les troupes allemandes occupent Marseille à partir du 12 novembre 1942. Plusieurs attentats touchent les forces allemandes, dont deux attentats le 3 janvier 1943 tuant des officiers et soldats allemands. Des opérations de représailles sont décidées par l’autorité allemande, et confirmées par la directive secrète de Heinrich Himmler du 18 janvier 1943 imposant :

l’arrestation des criminels de Marseille et leur déportation vers l’Allemagne, avec « un chiffre rond de 8 000 personnes environ » ;
la destruction du « quartier criminel » ;
la participation de la police française et de la « garde mobile de réserve » à ces opérations.
L’opération allemande vise à remodeler le quartier du Vieux-Port, dont les ruelles sont considérées comme dangereuses par les autorités allemandes.

Les 22 et 23 janvier 1943, en deux jours, une des plus vastes opérations de police sur le territoire français conduisit au contrôle de plusieurs dizaines de milliers de personnes. 6 000 furent raflés et internés à Fréjus.
1 642 Marseillais furent envoyés à Compiègne avant d’être déportés. Parmi eux, 782 juifs déportés au centre de mise à mort de Sobibór en Pologne.

La rafle a été étendue au quartier de l’Opéra où vivent de nombreuses familles juives, en raison de la proximité avec la grande synagogue de la rue Breteuil. Deux cent cinquante familles sont raflées, tôt le matin, avec brutalité, les gens emmenés dans la tenue dans laquelle ils sont au moment où les policiers franchissent la porte, sans bagage ni objet personnel ; les familles sont séparées dès le moment de l’arrestation. Ce quartier était aussi celui de la pègre et du grand banditisme, dont des truands employés par la Gestapo, ce qui peut expliquer la violence des sbires.

Jacques Delarue, un jeune gardien de la paix assiste à l’évacuation et témoigne : « Le spectacle de ces familles, soudain misérables, avait quelque chose de vraiment poignant. Les vieillards et les enfants pleuraient et grelottaient dans le matin glacial. Tout ce monde, surchargé de paquets hétéroclites s’interpellait, interrogeait les agents, cherchant à comprendre les causes du malheur qui les frappait si brutalement ».

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