Rosie Force, 15 août 1944

Photographie de Justin Bergogne le 14 août 1944 à Bastia, veille du débarquement de Provence

Le groupe naval d’assaut français du capitaine Seriot, la "Rosie Force" composée d’une soixantaine de marins a pour mission d’empêcher une éventuelle contre-offensive des troupes allemandes à l’est et de contrôler les voies de communication entre Cannes et Fréjus. Le débarquement sur la pointe de l’Esquillon à Théoule-sur-Mer ne se passe pas comme prévu. Ils tombent sur un champ de mines non repéré. Bilan : 10 morts, 19 blessés. L’un des échecs majeurs de l’opération Dragoon.

Le groupe Naval d’Assaut

Il a été constitué en Corse par le capitaine de frégate SERIOT. Ce groupe a reçu pratiquement la même mission que le groupe de Commandos d’Afrique, c’est-à-dire isoler la tête de pont vers l’Est en empêchant les renforts allemands d’arriver de Cannes et de Nice par la RN 7 traversant l’Estérel.

Le G.N.A fort de 47 fusiliers marins sous les ordres du capitaine de corvette MARCHE et les 25 marins placés sous le commandement du lieutenant de vaisseau LETONTURIER doivent débarquer de nuit à la pointe de l’Esquillon.

Le groupe Naval d’Assaut embarque à Bastia à bord de quatre vedettes rapides, puis arrivé à proximité des côtes est transbordé sur des rubbers boats à un mille du rivage et se dirige vers la pointe de l’Esquillon, au Sud du village de Théoule.

Pour couvrir cette action, d’autres opérations de diversions sont effectuées vers Antibes et Nice, de même qu’en baie de la Ciotat, où sont lâchés dans l’arrière-pays 300 mannequins parachutistes, tandis que deux grands navires de guerre simulent l’arrivée d’un grand convoi au large de ce port.

Calanque minée par les Allemands

Le Groupe Naval d’Assaut aborde la côte vers 1 heure 30, mais lors du débarquement se heurte immédiatement à un champ de mines non connu, et l’O.R.I.C AUBOYNEAU saute sur une mine ; le détachement va essayer pendant très longtemps de sortir de ce mauvais pas, car 26 hommes sont mis hors de combat et la rage au cœur les survivants tentent de regagner leurs embarcations, mais sont mitraillés au petit jour par des avions Beaufighters alliés au moment où ils embarquent ; les pneumatiques coulés, il ne leur reste plus qu’à se rendre aux allemands qui les mitraillent du haut de la falaise.

Le détachement perd dans cet accrochage deux officiers, deux officiers mariniers et six matelots tués, dix sept marins dont deux officiers sont également blessés-28 autres sont faits prisonniers. Ils seront libérés quelques heures plus tard.

Le seul échec

La pointe de l’Esquillon fut le seul échec enregistré le 15 août 44. Plus à l’Ouest, au Dramont, ou au Cap Nègre, les alliés débarquent avec succès et c’est donc par les voies terrestres qu’ils entrent le lendemain dans Théoule et libèrent la ville. Théoule, théâtre de vifs échanges d’artillerie et de nouveaux bombardements massifs.

Le pont de la Rague une fois maîtrisé, la voie était ouverte vers Cannes, libérée 8 jours plus tard.

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