Prise de la Batterie de Mauvanne par les commandos d’Afrique

Le 18 Août 1944, le groupe des commandos d’Afrique franchit le Pansard, investit le château de la Pascalette siège de la Kommandantur abandonné par les allemands et atteint le passage à niveau où les chars américains essuient les premiers tirs des batteries de 15 cm de la KRIEGSMARINE de la batterie de Mauvanne.

Extrait de"LES COMMANDOS D’AFRIQUE" du général Bouvet, article paru en 1966 dans la revue HISTORIA MAGAZINE 2EME GUERRE MONDIALE N°74 :

"..j’apprend la présence à quelques centaines de mètres au de la route, sur un terrain appartenant à l’actrice de cinéma Simon Berriau (le terrain de Mauvannes), d’un batterie côtière de la Kriegmarine, entièrement sous béton et entourée d’un champ de mines. Elle serait fortement occupée et est dominée par la crête que doivent enlever les américains.

Il est donc normal, avant de poursuivre l’exploitation, de la faire reconnaitre par Ducourneau. Ce dernier ne devra, en aucun cas, l’attaquer.

Or, à 15 heures, mon bouillant capitaine entrainé dans son élan, l’attaque par surprise. Avec son remarquable sens du terrain et son intrépidité, il la contourne, évite miraculeusement les mines avec une soixantaine d’hommes qu’il a pris avec lui.

Il surprend la première casemate, enlève la deuxième, mais, un instant surpris, les allemands du poste de tir et des deux dernières casemates se ressaisissent.

Le combat est violent, les corps à corps ne sont pas rares. Vers 17 heures, la situation de Ducourneau devient critique. Les chars maéricains me refusent l’appui que je sollicite (...).

Je fonce pour le féliciter et l’attraper en même temps pour cette imprudence... Mes commandos, déchainés, poussent devant eux une centaine de colosses blonds, les mains derrière la nuque. C’est la moitié de la garnison de mauvannes. L’autre est morte...

Chez Ducourneau, une trentaine de pertes, dont 15 morts, mais les pièces d’artillerie de gros calibres sont tombées intactes entre nos mains et leurs gueules puissantes, sortant des embrasures, ne sont plus dangereuses pour l’escadre alliée.

Je sà l’intérieur des ouvrages, au milieu des éclats de mortiers que ces messieurs d’Hyères nous jettent à la figure et qui me tuent, non loin de moi, un photographe américain.

Je pénètre dans une casemate. Un grand corps allongé se soulève à peine à mon entrée. C’est le commandant allemand de l’ouvrage, un capitaine de frégate, étendu avec une horrible blessure au ventre...Il me demande alors un dernier service : faire dire à sa fille en allemagne que son honneur de marin est sauf. il me félicite sur la valeur de la troupe que je commande et qui l’a vaincu.

Je ne peux me défendre d’une profonde émotion devant cet ennemi qui sait mourir en soldat et en gentleman, et je lui fais rendre les honneurs devant ses hommes lorqu’il s’éteint sans une plainte, quelques minutes après ma visite.

Comme je l’avais promis, je lui ai rendu le service demandé. quelques 7 années plus tard, passant à Mauvannes, je n’ai pu résister au désir d’aller me recueillir sur la tombe de cet adversaire et, en entrant dans la batterie abandonnée et sans canon, j’ai recherché vainement, dans la végétation qui en couvre les pentes, la tombe du capitaine de frégate de la Kriegmarine..."

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