Mortier de 280 mm Schneider

JPEG - 2.5 Mio

Le mortier de 280 TR modèle 1914 Schneider était un mortier de siège construit en petite série par Schneider et Cie. Utilisé principalement par la France durant la Grande Guerre, une quarantaine d’exemplaires fut vendue par la suite à la Russie pour servir durant la guerre civile russe et la guerre russo-polonaise sous la dénomination de 11 дм. осадная мортира обр. 1912 г. (« mortier de siège de 11 pouces modèle 1912 ») ou plus communément 280-мм мортира Шнейдера образца 1914/15 гг. (« mortier Schneider de 280 mm modèle 1914/15 »). Une version chambrée en calibre 24 cm fut créée à la demande de l’US Army, désignée M1918 240 mm Howitzer, mais ne fut pas terminée avant la fin de la Guerre.

Contrairement à sa dénomination officielle, il conviendrait plutôt d’utiliser le terme d’« obusier » au lieu de « mortier » en raison de ses caractéristiques techniques (chargement par la culasse au lieu de la bouche et longueur en calibre inférieure à L/20).

Conception

PNG -

Le mortier de 280 modèle 1914 Schneider était un obusier de siège de conception classique pour son époque, avec culasse à filetage interrompu type de Bange. Afin de compenser le fort recul induit par le calibre, un système d’absorption hydropneumatique, existant sur les autres pièces d’artillerie françaises, était monté sur le canon. Ce canon de 12 calibres de longueur (L/12) autorisait une vitesse de sortie initiale des projectiles de 418 m/s pour une portée maximale de 10 950 m. Contrairement aux autres armes de siège contemporaines, dont les pivots étaient positionnés très haut sur le tube pour permettre d’absorber le recul lors des angles de tir élevés, le 280 mm modèle 1914 nécessitait de creuser une fosse sous la plaque de base pour accueillir la course de recul du canon. En contrepartie, cette pièce d’artillerie n’avait pas besoin d’une large plaque de base pour sa stabilité mais seulement d’une paire de bras articulés terminées par des plaques carrées. Optionnellement, un bouclier pouvait être monté.

Première Guerre mondiale

Au début, ces armes furent déployées en batterie de deux mortiers, puis trois par la suite.

Mortier de 280 mm français ouvrant le feu sur les positions allemandes (Aspach (Haut-Rhin), 23 février 1918).
Le Schneider 280 mm fut utilisé pour la première fois au combat à Verdun en avril 1916, contre les fortifications allemandes et pour des tirs de contre-batterie. La contre-attaque sur le fort de Douaumont en mai 1916 démontra que ses obus de 280 mm étaient incapables de pénétrer des fortifications modernes, comme l’avait déjà démontré les essais de 1912. Néanmoins, même la Grosse Bertha (Dicke Berthe) avec ses projectiles de 420 mm n’eurent pas plus d’effets.

Avant la fin de la guerre, 126 mortiers Schneider de 280 mm furent livrés à l’Armée française et 26 aux Russes avant la Révolution de 1917. En addition, 25 exemplaires furent installés sur des châssis chenillés Saint-Chamond pour être désignés « Saint-Chamond mortier de 280 sur chenilles », ouvrant ainsi la voie de l’artillerie automotrice.

Cette pièce d’artillerie fut un atout précieux durant la phase statique de la Guerre mais devint vite moins utile lorsque la guerre plus mobile à la fin 1918.

Seconde Guerre mondiale

Toujours présent dans l’inventaire français au déclenchement de la bataille de France en 1940, le mortier Schneider de 280 mm était en dotation au sein du 166e régiment d’artillerie de position (sur la ligne Maginot) et mis en œuvre au sein des 171e et 172e régiments d’artillerie lourde à grande puissance (RALGP), organisés lors de la mobilisation avec quatre groupes à deux batteries de quatre pièces soit un total de 32 mortiers en ligne.

Le Schneider 280 mm fut employés avec succès contre les Italiens durant les combats contre le fort du mont Chaberton. En 1940, le fort italien du Chaberton, perché à 3 130 m d’altitude au-dessus de Briançon fut une des préoccupations majeures du commandement français. Le Chaberton fut construit à partir de 1891. Il comprenait une caserne de 13 × 18 m, surmontée de huit tours d’artillerie. Chaque tour était armée d’un canon de 149 mm/35 (longueur officielle de 35 calibres, mais réellement 36 calibres pour augmenter la portée et atteindre Briançon}.

Les Français construisirent un observatoire cuirassé dans l’ouvrage du Janus ainsi que deux observatoires de campagne pour surveiller le Chaberton. Quatre positions de campagne pour mortier de 280 mm furent établies à contre-pente. Deux pièces étaient installées au Poët Moran et les deux autres à l’Ayrette sous les ordres du lieutenant Miguet, hors de vue des observateurs italiens.

Dans l’après-midi du 21 juin 1940, les quatre mortiers de 280 mm ouvrirent le feu sur le Chaberton. Le temps était nuageux, profitant de chaque éclaircie, les observateurs réglèrent le tir sur les tourelles du fort. Le premier tir fut trop court mais le deuxième détruisit le téléphérique du Chaberton et tous les autres atteignirent leur but. Les Italiens tentèrent de riposter mais les tourelles furent très vite endommagées.


Voir en ligne : wikipedia

Contenu associé :

Le quartier Saint-Jean de Marseille : destin tragique

12 Avril 1871 - chute de la colonne Vendôme

Second siège de Paris :
La commune décide la destruction de la colonne Vendôme.
« La Commune de Paris, (…)

MATHURIN HENRIO, plus jeune compagnon de la libération (à titre posthume). Tué à 14 ans

16 Avril 1929 - Baud (56150 MORBIHAN FRANCE) Décédé le 10 Février 1944 - Baud (56150 MORBIHAN FRANCE) Compagnon de (…)