Gefechtsstand IIe Jagdkorps - Gouvieux-Chantilly

Idéalement placé entre Paris et la Manche, c’est à Gouvieux que l’Oise abrita le PC de la Luftwaffe en France, entre 1942 et 1944.

Dissimulé à flanc de pente sous les arbres, à cent mètres à peine du château, et invisible du ciel, voilà soixante-deux ans que le bunker dresse sa masse imposante. En fait, depuis qu’il servit entre 1942 et 1944
de poste de commandement opérationnel à la Luftwaffe, autrement dit à l’aviation allemande, pour toute la France et le sud de la Belgique.

Situé sur la commune de Gouvieux au cœur du domaine des Fontaines, aujourd’hui propriété de la société Cap Gemini, il fait figure de monstre dans sa catégorie :
28 mètres sur 22 mètres, 3 étages, 9 mètres de hauteur, 510 m2 de surface intérieure, 3 000 m3 de béton et une carapace de 2 mètres d’épaisseur.

Pourtant, trois mois seulement ont suffi à le faire sortir de terre grâce aux réquisitions de main-d’œuvre avant qu’il n’entre en service le 1er décembre 1942.

Si la Luftwaffe n’a utilisé l’aérodrome des Aigles que pour des escales techniques et comme terrain de liaison, préférant développer les plates-formes de Creil et de Persan-Beaumont, c’est bien à Gouvieux qu’elle a regroupé ses moyens de décision en matière de défense aérienne.

Clos de hauts murs, relativement facile à protéger et largement boisé, le domaine des Fontaines, abandonné par la famille de Rothschild, se prêtait évidemment à cette installation discrète.

Directement relié dès 1943 à l’état-major de la Luftwaffe, à Berlin, le bunker, dont les habitants de Gouvieux et de Chantilly ignoraient en majorité l’existence, abritait ainsi un organisme
de commandement d’une importance capitale : le IIe Jagdkorps, « chargé de gérer les aérodromes, les stations radars, les alertes, et de coordonner de jour comme de nuit les actions
de l’aviation de chasse sur son territoire de compétence ». De toute la France comme du sud de la Belgique, parvenait à Gouvieux grâce à un réseau de transmissions sophistiqué, l’ensemble
des informations relatives aux mouvements aériens et aux attaques alliées. Collectés auprès des stations radars et des différents échelons de commandement, « ces éléments, portés en temps réel sur une carte géante, perpétuellement remise à jour » par un personnel largement féminin,
et complétés de données météorologiques essentielles au déploiement des avions, étaient ensuite transmis à Berlin. Puis le IIe Jagdkorps répercutait en retour les ordres reçus jusqu’aux escadrilles de base.

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Place Neuve (côte Ouest de Victor Gelu)