Fort de la GRANDE MAYE
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Intérêt stratégique
Dès l’origine, on avait prévu de prolonger en avant la position de la Croix de Bretagne par des batteries établies sur l’arête rocheuse de la Grande Maye, à défilement de crête, batteries orientées surtout face à l’est et tirant sur le versant sud du Gondran, la vallée du Bletonnet, le pied de l’Izoard etc.
Armées à l’origine de canons de 95 mm système Lahitolle, ces batteries pouvaient cependant recevoir des pièces plus puissantes, lorsqu’on constata, en août 1908, qu’on pouvait hisser à la Grande Maye une pièce de 155 long 1877, de 6 tonnes de masse, avec 8 chevaux. Le fort constituait la base arrière de ces avancées.
La route s’arrête en cul de sac à la batterie de la Tour et, au-delà, la crête devient impraticable. Toutefois, après 1885, on jugea plus prudent de construire un blockhaus de surveillance au sommet de la Grande Maye, deux baraquements pour loger le personnel au plus près des batteries, et de doubler les magasins à munitions par deux autres en béton, à l’épreuve (1892).
Garnison prévue (1899) :
infanterie : 3 officiers - 250 hommes. Artillerie : 1 officier 100 hommes + 20 auxiliaires - 2 télégraphistes.
Les organisations se détaillent comme suit :
Batterie n° 5, des Trois Mélèzes (2342 m) : 3 pièces, dont une braquée sur l’Infernet et deux sur les pentes sud du Gondran.
Batterie n° 6, de la Croix : pas d’armement indiqué en 1899 (cote 2400).
Batterie n°7 (fig. 2-3) ou « grande batterie » à 6 pièces, dont 2 braquées sur l’Infernet et le Gondran sud et 4 sur la Cerveyrette, Cervières et les débouchés des cols de Gimont et Bousson (cote 2420).
Batterie n°8, du Col (cote 2424) : 3 pièces dont 2 battant la zone Infernet-Gondran et une le pied de l’Izoard.
Batterie n° 9, de la Lauze (cote 2459) : 2 pièces braquées sur la vallée du Bletonnet et le Laus.
Batterie n° 10, de la Tour (2517 m) : 2 pièces braquées sur le Laus et la vallée du Bletonnet (près du roc du même nom).
Toutes ces batteries sont à parapet en terre, à talus de revers en pierres sèches ou coulant, avec traverses pleines en terre ne dépassant pas le parapet. Vestiges de coffres à munitions en planches de coffrage. La route d’accès, passant à la gorge du fort de la Croix de Bretagne, a, depuis le fort, un développement de 4,800 m (15,800 de Briançon). Elle est tracée sur le versant sud-ouest de l’arête, et échappe donc aux vues dangereuses.
Blockhaus : construit de 1886 à 1888 au sommet de la Grande Maye (2417 m) comme ouvrage de surveillance de l’ensemble de la position.