Fort Saint-Jean - Marseille

édifice du XVIIe siècle

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En 1660, voulant réaffirmer son autorité sur Marseille, Louis XIV décide d’ériger deux ouvrages militaires placés à l’entrée de la ville : les forts Saint-Nicolas et Saint Jean. Il en confie la réalisation au chevalier de Clerville, qui décide d’intégrer la commanderie Hospitalière dans les plans de la nouvelle citadelle. Les importants travaux entraînent la disparition du cimetière, la transformation du palais du commandeur en logement pour les officiers et la disparition d’une partie de la chapelle sous les talus de la fortification moderne.

La commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem

Le fort Saint-Jean doit son nom à la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem établie sur cet éperon, prolongement de la butte Saint-Laurent, vers la fin du XIIe siècle.
À cet emplacement, des vestiges de la toute première occupation grecque au vie siècle av. J.-C. ont été découverts.
Faisant pendant à l’ordre religieux et militaire des Templiers établi à l’extrémité orientale du port (à proximité de l’actuelle église Saint-Ferréol les Augustins), les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem s’installent à l’entrée de la ville dans la seconde moitié du XIIe siècle. Grâce à de nombreux legs, la commanderie se développe aux XIIIe et XIVe siècles : elle comprend alors plusieurs bâtiments parmi lesquels l’hôpital, le palais du commandeur et la chapelle, bordée du cimetière.

La chapelle reste l’édifice le mieux documenté de par son état de conservation. En partie insérée dans les remblais du fort, elle se compose d’une nef unique scandée de trois travées. Celles-ci, soulignées par des arcatures aveugles, sont supportées par des demi-colonnes ornées de chapiteaux à décor végétal.

Des chapelles latérales ont été progressivement ajoutées. L’orientation, comme la forme du chevet originel, pose problème car les façades ont été modifiées à partir du XVIe siècle. À cette époque, la chapelle, qui fait alors office d’église paroissiale, est pourvue d’une abside semi-circulaire et d’un portail ouvrant sur la ville.

Le fort Saint-Jean, édifice du XVIIe siècle

Au milieu du XVe siècle, la puissante tour carrée est construite par le roi René pour garder la passe du port à l’emplacement de l’ancienne tour Mauber (tour de la chaîne, qui barrait l’entrée du port). La tour ronde du fanal est construite en 1664. La construction du fort, exigée par Louis XIV, est réalisée de 1668 à 1671 par le chevalier de Clerville après expropriation des Hospitaliers et de nombreuses maisons. Sur instruction de Vauban, le creusement en 1679 d’un large fossé l’isole totalement de la ville.

De 1655 à 1660, Marseille traverse une période d’agitation et de troubles, et entre en pleine rébellion, ce qui est intolérable pour Louis XIV. Le roi décide de punir les Marseillais et vient en personne réaffirmer son autorité. Le 2 mars 1660 il entre dans Marseille par une brèche ouverte dans les remparts. Afin de rappeler et imposer aux Marseillais l’obéissance mais également pour renforcer le port, deux ouvrages sont construits à l’entrée du port : au sud la citadelle Saint-Nicolas et au nord le fort Saint-Jean dont l’enceinte s’appuiera sur la tour du roi René et englobera la tour du fanal. Un arsenal des galères sera également construit.

La citadelle Saint-Nicolas et l’arsenal des galères sont mis en chantier rapidement tandis que la construction du fort Saint-Jean est plus lente car elle nécessite le départ des Hospitaliers et la démolition d’une partie des maisons du quartier. Ainsi le corps des pêcheurs est obligé de vendre au roi leur maison commune qu’ils possédaient près de l’église Saint-Jean21.

À l’intérieur du fort on peut distinguer deux parties :

  • au sud, une partie basse peu élevée, composée de la tour du roi René qui est conservée en l’état et de l’ancienne commanderie qui est transformée pour servir de logement au premier commandant du fort, Henri de Beringhen à partir de 1664. L’église des Hospitaliers est partiellement recouverte de remblais ;
  • au nord, une partie haute, probablement déjà commencée lorsque le premier président du parlement Henry de Maynier d’Oppède pose la première pierre, sur laquelle sont construites des casernes22.
    Ces deux niveaux sont reliés par un tunnel qui permet le passage des canons depuis la partie basse pour les hisser à la partie haute.

En 1671, à la mort de Louis Nicolas de Clerville, les travaux sont pratiquement terminés. Vauban, son successeur, est nommé en 1677 commissaire général des fortifications ; il vient à Marseille en 1679 et estime insuffisant le système de défense du fort. Il fait creuser dans la dépression topographique dont il a été question au paragraphe 1, un large fossé inondable entre le fort Saint-Jean et l’église Saint-Laurent. De plus il fait également construire de l’autre côté du fossé une fortification triangulaire, appelée demi-lune, située face à l’entée principale du fort qui se trouvait à hauteur de l’actuel mémorial des camps de la mort.

Pendant la Révolution française, le fort sert de prison pour Philippe Égalité et à deux de ses fils. Des Jacobins arrêtés à Marseille et à Aubagne seront enfermés dans le fort et massacrés le 5 juin 1795 par des royalistes. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes y entreposent un dépôt de munitions dont l’explosion à la libération de Marseille provoque la destruction de nombreux bâtiments anciens.


Voir en ligne : Wikipedia

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