Famille Marcel Nassi 31 rue des Ferrats

Dans Du Vieux-Port à Tamanrasset, Guy Nassi raconte son 24 janvier :
C’est un matin, il fait encore sombre, on frappe à la porte, ma mère va ouvrir, c’est un garde mobile casqué, il nous demande de partir : « Nous évacuons le quartier, dit-il, votre maison doit être démolie, emportez ce que vous pouvez et partez !!! »
Des cris, un bruit sourd ; notre voisin du dessus s’est jeté par la fenêtre, suicidé.
Nous voilà, ma mère, enceinte de plusieurs mois, mon frère de quatre ans et moi dans la rue des Ferrats. Guidés, nous descendons vers le vieux port et croisons quelques soldats allemands. Arrivés au bâtiment des douanes, ma mère, fatiguée, s’assied sur une bitte d’amarrage.
Le jour s’est levé. Par tous les coins de rue, sur le quai du port, la colline dégobille un cortège d’évacués.
Conduite par les gardes mobiles, la foule se dirige vers la mairie. Ma mère s’arrête encore, au bord de l’eau, épuisée ; un gendarme s’approche et lui parle. il s’éloigne vers un groupe de militaires, revient avec un collègue et nous accompagne pour prendre le ferry-boat. Nous traversons et nous voilà jetés sur le quai de Rive-Neuve. C’est à pied que nous rejoignons la rue d’Aubagne, où mon grand-père paternel nous met à l’abri !
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