Ville de Dunkerque

Vue de Dunkerque côté mer vers 1700-1710 avec les fortifications construites par Vauban au travers du banc de sable

Le 13 juillet 1338 éclate la guerre de Cent Ans. Le comte de Flandre Louis de Nevers reste fidèle au trône de France, et décrète l’arrêt du commerce avec l’Angleterre, mais les villes flamandes, y compris Dunkerque, en vivent. Elles se soulèvent et la Flandre se rallie à l’Angleterre, dont les bateaux accostent à Dunkerque. Son port est déjà important.

Ce rapprochement avec les anglais ne dure pas, la région se range du côté français. En 1382, le comte Louis II de Flandre est en lutte contre la ville de Gand et demande l’aide du roi de France Charles VI. Celui-ci intervient, ce qui provoque une violente riposte de l’Angleterre : le 17 mai 1383 débute la chevauchée foudroyante de l’évêque de Norwich, Henri Despenser, qui partit de Calais s’empare de dix villes, dont Dunkerque. Une contre-offensive débute le 1er septembre, s’achève le 17 après avoir récupéré toutes les villes sauf Calais. L’armée française est alors licenciée, seuls Olivier V de Clisson, Jean II Le Meingre et quelques troupes restent en protection dans la région.

En 1395, Robert de Bar autorise la construction d’une nouvelle muraille autour de Dunkerque. La seule trace qui en reste aujourd’hui est le Leughenaer.

Au milieu du XVe siècle est construit un amer, qui est l’actuel beffroi. Dix ans après, l’église Saint-Éloi l’utilise comme clocher.

En 1520, Charles Quint fait une entrée triomphale dans la cité, en tant que trente-et-unième comte de Flandre. Dunkerque est impliquée dans la guerre que l’héritier des Habsbourg mène contre le roi de France François Ier. En représailles, ses pêcheurs sont attaqués par les corsaires français, ce qui conduit la ville à armer des bateaux en course afin de protéger ses bateaux de pêche.

En 1646, la ville après 17 jours de siège devient française, grâce à Condé. Le 16 septembre 1652, Dunkerque est à nouveau espagnole. Elle est de nouveau assiégée le 25 mai 1658 par Turenne. Le 14 juin, c’est la bataille des Dunes. Le 25 juin est une date symbolique pour la ville, soumise à de multiples convoitises : au cours de la « folle journée », la ville est espagnole le matin, française au cours de la journée et anglaise le soir.

Le 27 octobre 1662, elle est achetée par Louis XIV au roi d’Angleterre, et devient définitivement française. Le 28 novembre, dix troupes de cavalerie viennent prendre officiellement possession de la ville. Le 2 décembre, le Roi Soleil y fait une entrée triomphale. Vauban l’entoure d’une nouvelle enceinte et réaménage son port, qui devient le plus grand port de guerre du royaume.

En 1666, le Gouverneur Sirach de Chambellé se distingue notamment, lors de l’épidémie de peste qui frappe la ville.

En 1670 est encouragée la course, et apparaît le corsaire Jean Bart. Le 29 juin 1694, il sauve la France de la famine lors de la bataille du Texel.

Le 22 septembre 1694, les Anglais et les Hollandais sont repoussés lors d’une défaite humiliante. Quand les Français ne perdent aucun homme, la flotte ennemie a deux vaisseaux pulvérisés avec tout leur équipage.

Au cours de l’hiver 1788-1789, un hiver très rude, les bateaux ne peuvent accoster dans le port, la ville est alors affamée et la révolte gronde.

La France est en guerre contre l’Autriche, et le 24 août 1793, le duc Frederick assiège la cité, jusqu’au 8 septembre et l’intervention du général Jean Nicolas Houchard. Le 8 septembre a lieu la bataille de Hondschoote.

Durant les Guerres mondiales

Le 1er août 1914 à 18 h 00 les cloches du beffroi sonnent le tocsin, la France vient de décréter la mobilisation générale face à la déclaration de guerre du Kaiser Guillaume II à la Russie, alliée de la République. Le 2 août 1914, Dunkerque est déclarée en état de siège, à la suite de l’invasion de la Belgique. Le général Bidon, commandant du camp retranché ordonne l’inondation des poldersa. À la suite de la bataille de l’Yser, la ville évite l’occupation, mais elle est bombardée plusieurs fois par des zeppelins. Son port sert de centre de ravitaillement, les chantiers navals lancent des cargosa, les établissements encore debout accueillent les blessés. La ville reçoit plusieurs distinctions à la fin du conflit, mais 1213 de ses enfants sont tombés au champ d’honneur.

En mai 1940 les forces franco-britanniques battent en retraite, ce qui conduit à la bataille de Dunkerque et à l’opération Dynamo. L’évacuation de la "poche de Dunkerque" permet de sauver 300 000 soldats de l’emprisonnement, mais la ville est durement bombardée par la Luftwaffe et tombe le 4 juin 1940. Elle l’est de nouveau en septembre 1944, mais, cette fois, par la Royal Air Force, et, entre autres, l’usine de production d’arachide Lesieur est anéantie. Cependant, en vue d’un possible débarquement allié dans le secteur, sous le commandement de l’amiral Friedrich Frisius la garnison allemande s’était préparée au choc, et n’eut pas de difficulté à se transformer en Festung à la suite de l’avance anglo-américaine en France. Bloquée par le général Alois Liška, elle capitule seulement le 9 mai 1945 après 1799 jours d’occupation, la plus longue sur le territoire national.

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