Château de Coucy - Fiche de visite - CMN
Le château de Coucy se situe dans le département de l’Aisne, à l’intérieur du triangle LaonSoissons-Chauny, au Sud du massif de Saint-Gobain. Il se trouve en hauteur sur un plateau
calcaire qui domine de 60 mètres la vallée de l’Ailette. L’enceinte fortifiée se divise en trois
parties : la ville, la basse-cour et le château-fort (ou haute-cour). De cet immense ensemble
construit en grande partie au xiiie
siècle et réaménagé dans les siècles suivants, ne subsistent
aujourd’hui que d’imposantes ruines.
Histoire
L’histoire de Coucy commencerait au Xe siècle. Vers 920, l’archevêque de Reims aurait fait édifier un premier château. C’est au XIe siècle que le titre « sire de Coucy » apparait avec Enguerrand de Boves.
Commence alors la grande période de construction du château. Au XIIIe siècle, Enguerrand III, sire de Coucy, est le grand bâtisseur du château : entre 1220 et 1240, il construit une immense forteresse, en faisant table rase des fortifications antérieures. Au XIVe siècle, Enguerrand vii transforme le château de son prédécesseur en palais seigneurial. Il fait construire une somptueuse résidence de style gothique et il crée la « salle des Preux », salle d’honneur et de réception du château pour afficher sa puissance. Au tout début du XVe siècle, le château de Coucy devient la propriété d’un Grand du royaume, le prince Louis d’Orléans. Bâtisseur des châteaux de Pierrefonds et de la Ferté-Milon, il fait achever les travaux d’Enguerrand VII. La salle des Preuses et la chapelle sont parées de vitraux d’une valeur exceptionnelle.
Le château de Coucy passe ensuite entre les mains de nombreux propriétaires royaux. Lorsque Louis d’Orléans est assassiné en 1407 au cours de la guerre entre les Bourguignons et les Armagnacs, son petit-fils, le futur Louis XII, hérite du château, qui rejoint le domaine royal. Par la suite, huit rois de France acquièrent le titre de seigneur de Coucy à leur avènement et certains font même des aménagements : François Ier transforme le château en rendez-vous de chasse et y fait construire un logis Renaissance ; Henri II adapte la
place forte de Coucy à l’artillerie ; Henri IV y fait quelques séjours. Au début du XVIIe siècle, le château de Coucy devient une place forte de repli. Par un décret royal de1652 est décidé le démantèlement des fortifications, confié à l’architecte Métezeau par Mazarin : sont détruites les portes d’entrée de la basse-cour
et du château ainsi que la chemise du donjon qui résiste malgré tout. Le château se dégrade, les tours d’angle sont inhabitables. Le site devient une véritable carrière de pierres. Pendant la Révolution française, le château est quelque peu préservé : l’admiration qu’inspire la tour maîtresse empêche les démolitions massives. Le château devient ensuite un Bien National.
Au XIXe siècle, en pleine période romantique, le château de Coucy est de nouveau au centre des attentions. En 1829, il est racheté par le duc d’Orléans Louis-Philippe. Il fait appel à l’architecte Malpièce pour limiter le délabrement des ruines : les lézardes du donjon sont colmatées. En 1856, le château devient propriété de
l’Etat. La Commission des Monuments Historiques, sous la direction de Prosper Mérimée, déclare que le sauvetage des ruines du château de Coucy est une priorité. C’est l’architecte Eugène Viollet-le-Duc qui est chargé de la préservation et de la restauration du monument : le donjon est alors entouré par deux cercles
de fer et recouvert d’une charpente.
Au tout début du XXe siècle, le château de Coucy et son donjon le plus haut d’Europe est un monument français extrêmement visité. En 1917, lors de la Première Guerre mondiale, l’armée allemande lors de son repli stratégique décide de détruire les fortifications : 28 tonnes d’explosif sont déposées dans le donjon et les 4 tours. Le site est détruit. En 1925, l’architecte Jean Trouvelot est chargé de la restauration de Coucy qui s’étale sur 20 ans. Son travail consiste à réparer les vestiges en conservant l’amas de décombres de la tour maîtresse à titre de mémoire des destructions de la Grande Guerre.

