Château d’If Marseille

Sentinelle allemande WWII regarde ND de La Garde terrasse château d'IF Marseille

Situé à environ un mille du port de Marseille, le Château d’If dresse sa silhouette imposante sur l’île éponyme depuis le XVIe siècle, époque à laquelle le roi François Ier décida de faire édifier une forteresse pour défendre la ville des invasions étrangères par voie de mer.

Le Château d’If fut construit avec quelques années de délai par rapport aux royales injonctions, les marseillais voient d’un mauvais œil cette forteresse emblématique du pouvoir royal français. En effet, la ville avait longtemps bénéficié de privilèges équivalant à ceux d’une cité autonome tant que la Provence n’avait pas été rattachée à la France, et notamment celui d’assurer elle-même sa défense. Cette résistance jalonnera d’ailleurs toute l’histoire du lieu.
L’édification participe de la politique de défense des côtes françaises mise en place à partir du XVIe siècle.
La construction de la forteresse propose un modèle architectural composite, situé à mi-chemin entre l’héritage médiéval avec tours rondes, donjon, fossé et pont-levis et la modernité de la forme bastionnée qui s’imposera dans les ouvrages militaires par la suite. Ce parti-pris correspondait à une volonté affirmée de dissuader les envahisseurs potentiels de s’attaquer à Marseille. La conjugaison de la puissance de feu alliée à la massivité de l’édifice a réellement montré son efficacité, la ville ayant été épargnée par la suite.
Le Château d’If fut également une prison d’Etat dès les années 1580 et jusqu’à l’épisode de la Commune de Marseille en 1871. On y incarcéra des prisonniers locaux, célèbres ou anonymes tels Mirabeau, en 1773. Les Protestants payèrent un lourd tribut quant aux motifs et conditions d’incarcération.
Victimes de l’abolition de l’Edit de Nantes, ils étaient nombreux à Marseille car systématiquement condamnés aux galères. Les révolutions de la fin du XVIIIe siècle et du XIXe amenèrent leur flot parfois conséquent des opposants au pouvoir royal ou impérial, les prisonniers de 1848 et 1871 laissant des traces de leur présence par les inscriptions-mémorial sur les murs du Château. Les conditions éprouvantes de l’emprisonnement à If alliées à l’isolement physique d’avec le continent contribuèrent à forger l’image d’un lieu épouvantable, terreau d’une légende universelle.
La Château d’If est en effet d’abord et surtout dans l’imaginaire collectif le lieu mythique de la prison d’Edmond Dantès, futur comte de Monte-Cristo, héros malheureux puis vengeur impitoyable du roman d’Alexandre Dumas. Depuis 1844 en effet, l’image de la forteresse-prison, « importune voisine » aux yeux des Marseillais, a laissé place à celle de la geôle-chrysalide d’un jeune homme innocent qui y rencontrera un mentor, second père et bonne fée : l’abbé Faria.

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