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Batterie de Mauvanne

La batterie de Mauvanne au début du XXe siècle

La rade d’Hyères, permettant d’abriter une escadre navale ou bien un débarquement de troupes hostiles, devait en ce début de siècle être protégée par un certain nombre de positions défensives devant battre à la fois le large et les abords de la côte. Dans ce but plusieurs batteries vont ainsi voir le jour dans les îles d’Hyères et dans la presqu’île de Giens. La batterie de Mauvanne, érigée à la fin du XIXe siècle, fut de celle-là. Cette batterie, d’une centaine de mètres de longueur sur cinquante mètres de large, abritait en 1904 trois mortiers de 270 mm Mle 1889 montés sur des plates-formes. Entre la première et la deuxième pièce un puits de monte charge permet d’alimenter les canons en munitions provenant du magasin inférieur. Ce dernier, dont l’entrée est située en arrière des emplacements de tir, comporte une galerie centrale desservant quatre salles voûtées en maçonnerie affectée en tant que magasin aux amorces, magasin aux détonateurs, d’atelier de chargement et magasin à poudre. Entre la deuxième et la troisième pièce se tient le magasin de combat bétonné ménagé dans la traverse, puis un peu plus loin se dresse une citerne, un second magasin et le poste de conduite de tir. Enfin une enceinte maçonnée en front de gorge assure la protection extérieure de la batterie. A la fin du premier conflit mondial la batterie de mortiers de 270 mm de Mauvanne à complètement été désarmée.

La marine allemande s’installe à Mauvanne

Le Détachement d’Artillerie de Marine n° 627 Marine-Artillerie-Abteilung 627 est constitué le 16 décembre 1943 sur la côte d’Azur, puis subordonné au "commandant de la défense maritime de la Riviera française". Le PC de l’état-major du groupe s’installe alors dans la presqu’île de Giens, mais au printemps 1944 ce dernier est transféré à San Salvadour sur le mont des Oiseaux (code : Tor 051).
Cette formation, qui est chargée à la fois de la protection lointaine de la rade et des îles d’Hyères, du Golf de Giens et par delà même de Toulon, dispose pour se faire de cinq batteries regroupées au sein du Untergruppe "Hyère".
Ce dispositif comporte alors les positions d’artillerie suivantes réparties comme suit : A l’ouest une batterie de 13,8 cm SKC/10 KL/40, provenant de Giens, a été réinstallée près de San Salvadour, au centre une batterie de 12 cm C/78-16 (f) se dresse à la Badine près de Giens, au nord l’ancienne batterie de Mauvanne est réarmée par des canons de 15 cm TbKC/36 et à l’est sur le Cap Bénat s’échelonne une batterie de 10,5 cm K445 (f). Enfin la MAA 627 a détachée sa cinquième batterie au cap Dramont près de St-Raphaël.

La batterie de Mauvanne 3./MAA 627 est dirigée par l’Oberleutnant MA d.R Ernst Gfrörer en poste du 16 décembre 1943 au 28 août 1944 date de sa captivité ; en outre il aura pour adjoint le Leutnant MA d.R Hubert Kirchner en place du 20/6/44 au 28/8/44. Sur place les Allemands édifient un important poste de conduite de tir type M262 avec observatoire inférieur et salle de télémétrie à l’étage, quatre casemates type M 272 abritant les pièces de 15 cm TbKC/36, une soute à munitions bétonnée réalisée près de l’éperon ouest, une plate-forme pour canon antiaérien de 2 cm Flak, ainsi qu’une plate-forme d’artillerie installée dans l’enceinte même de l’ancienne batterie française permettant d’extirper une des pièces de 15 cm hors de sa casemate. En outre en dehors du fort, servant au logement des artilleurs de marine, certains locaux ex-français sont aussi réemployés comme par exemple le magasin de combat ou la citerne alimentant toujours la batterie en eau potable.

Du coté du plan de feu la batterie est axées en direction des îles d’Hyères pour battre la totalité de la rade de Gien au Lavandou, hormis bien sur la possibilité de tir sur tout l’horizon pour la seule pièce pouvant être positionnée sur la sellette de sa plate-forme. Comme chacun peu le constater cette batterie tardive n’est pas proprement dit un point d’appui important de par sa conception même, mais un maillon défensif muni de canons modernes, qui va jouer un rôle primordial dans la défense de Toulon, car sa présence à l’est protège le principal nœud routier permettant d’accéder à la ville.

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