Armand Jean du Plessis de Richelieu

Armand Jean du Plessis de Richelieu, dit le cardinal de Richelieu, cardinal (1622), duc de Richelieu (1631) et duc de Fronsac (1634), est un ecclésiastique et homme d’État français, né le 9 septembre 1585 à Paris et mort le 4 décembre 1642 dans cette même ville. Pair de France, il fut le principal ministre du roi Louis XIII.
Initialement destiné au métier des armes, il est contraint d’entrer dans les ordres afin de conserver à sa famille le bénéfice de l’évêché de Luçon. Temporairement ministre des Affaires étrangères en 1616, il est nommé cardinal en 1622 et devient principal ministre d’État de Louis XIII en 1624. Il reste en fonction jusqu’à sa mort, en 1642, date à laquelle le cardinal Mazarin lui succède.
La fonction exercée par Richelieu auprès de Louis XIII est souvent désignée par l’expression de « Premier ministre », bien que le titre ne soit utilisé à l’époque que de façon officieuse pour désigner le ministre principal du roi dont l’action englobe aussi bien des dimensions politiques, diplomatiques, militaires et coloniales que culturelles et religieuses.
Réputé pour son habileté voire pour son caractère jugé retors, souvent critiqué pour sa fermeté intransigeante, il rénove la vision de la raison d’État et en fait la clef de voûte de ses méthodes de gouvernement et de sa conception de la diplomatie et de la politique. En lutte à l’extérieur contre les Habsbourg, et à l’intérieur contre la noblesse et les protestants, il réprime sévèrement tant les duels meurtriers que les révoltes antifiscales paysannes. Il s’illustre également dans des affaires demeurées fameuses, telle l’Affaire des démons de Loudun.
Richelieu est considéré comme l’un des fondateurs majeurs de l’État moderne en France. Son action est un long combat pour un renforcement du pouvoir royal.
Par son action, la monarchie s’affirme sous une nouvelle forme qui sera plus tard désignée par le terme d’absolutisme, et ce, de manière triomphante sous le gouvernement personnel de Louis XIV (1661 – 1715), puis de manière plus apaisée sous celui du cardinal de Fleury (1726 – 1743).
Œuvre architecturale
Sorbonne
Docteur de la Sorbonne en 160684, élu le 29 août 1622 proviseur de la Maison et Société de Sorbonne, Richelieu entreprend un ambitieux programme de rénovation du collège et de sa chapelle pour lequel il a dépensé 500 000 livres85 et où il est enterré.
Palais cardinal (actuel Palais-royal)
En 1624, Richelieu achète l’hôtel Forget de Fresnes (ancien hôtel de la famille d’Angennes de Rambouillet) qui présente pour lui le double avantage d’être proche du Louvre et d’être bordé par un fragment de l’enceinte de Charles V qui peut, s’il est démoli, fournir un grand espace en pleine ville derrière son hôtel. C’est le cas en 1633, un brevet royal lui donnant la propriété des terrains. Il entreprend alors, en faisant appel à l’architecte Jacques Lemercier à partir de 1627, la transformation de l’hôtel en un véritable palais, le Palais-Cardinal, avec des appartements somptueux et une salle de théâtre qui demeurera longtemps la plus belle de Paris. Sauval86 a laissé des témoignages précis sur les décors du palais, en particulier la célèbre galerie des Hommes Illustres qui comportait, accompagnés de quatre statues et trente-huit bustes de marbres antiques, vingt-cinq portraits (dont celui de Louis XIII et le sien) peints par Philippe de Champaigne et Simon Vouet.
Cité de Richelieu
En 1631, au faîte de sa puissance, il obtient du roi l’autorisation de construire en Touraine le château et la cité fortifiée de Richelieu, en lieu et place du domaine de ses ancêtres où il vécut sa prime enfance. Il en confie la réalisation à son architecte favori Jacques Lemercier et y fait travailler les plus grands artistes de son temps. Si le château, très admiré de ses contemporains, a en grande partie disparu, la ville, conçue comme une cité idéale à deux foyers, est considérée aujourd’hui comme l’un des chefs-d’œuvre de l’urbanisme occidental du xviie siècle.
Château du Val à Rueil
En 1633, Richelieu acquiert à Rueil le château du Val, qu’il aménage à grand frais pendant des années pour en faire un véritable palais et qui devient sa résidence favorite. Loin des cabales et du bruit de la ville, il est idéalement placé sur la route entre Paris et Saint-Germain-en-Laye, où le roi aime aller chasser.