Adjudant-chef Martial DUCAY
par Raymond Romary

Bonjour je suis Raymond Romary.
A mon arrivée aux Commandos d’Afrique, j’étais affecté aux Mortiers de 81, comme sous-Officier adjoint au Chef de Section, l’Adjudant-chef Ducay.
La prise de contact fut essentiellement militaire. Ducay, issu de la Gendarmerie Mobile était très strict. Moi-même, Sergent-Chef engagé de la "vieille coloniale", j’étais assez fier de mon métier. Tout se passa très bien. Dès le départ j’ai apprécié ses façons.
Il savait couvrir le personnel sous ses ordres. Je cite au passage un dégagement clandestin (janvier 1944) en Jeep avec les Sergents Sens et Azemard avec retour en catastrophe : il n’y eût pas de punition.
Une autre fois, à Saint-Florent, un dégagement plus important avec un Dodge à six roues, accidenté en cours de sortie. Ducay, Président de la popote du C.A a invité le Colonel Bouvet au repas. Et c’est à table que la question fut réglée. Lemaitre, alors Sergent, doit s’en souvenir.
A L’entraînement ? Ducay étant sobre nous tenait à tous la dragée haute.
Ducay au combat ? Je citerai un fait qui s’est passé après la prise du Coudon... Il a fait mettre en batterie la section des Mortiers, avec mise en parallélisme sur une batterie hippomobile allemande, avec une telle célérité qu’elle fut détruite.
Pour lui, il effectuait ce travail comme à la parade. Nous étions tous galvanisés.
La dernière fois que je l’ai vu au combat, c’est le 15 octobre 1944 au Col du Morbieu, dans les Vosges et, comme d’habitude, il était calme et lucide.
Je ne l’ai pas connu Officier d’active. Mais, comme retraité, il voulait que je le tutoie je n’ai jamais pu. Je lui ai toujours conservé le respect qu’il m’a inspiré dès notre contact.
J’aimais beaucoup Ducay.

