Adjudant ROUX par Bonin

Bonjour, je suis le commando Bonin.
Laissez-moi vous parler de Roux, merveilleux combattant, ancien du Corps Franc d’Afrique, dont les exploits restent légendaires dans l’Unité.
Il S’est emparé, le 15 Août 1944, au Canadel, d’une voiture allemande et a cherché à pénétrer avec cette voiture dans les lignes ennemies ; il a ramassé 69 prisonniers en exigeant leur capitulation.
Le 17 Octobre 1944, il a permis à son Colonel, dont le P.C était encerclé, de se dégager, en intimidant les Allemands par son insistance à exiger la reddition d’un effectif très supérieur au sien.
Etant ensuite fait prisonnier par un officier allemand, il a retourné la situation et capturé ledit officier. Enfin, sous le coup de l’annonce successive de la mort de son Fils martyrisé par les Allemands et de celle de son Gendre, (sous-officier très brave qu’il avait fait engager au Groupe des Commandos), il a réagi en se montrant encore plus brave, si possible, qu’à l’habitude.
Il a par sa féroce énergie, empêché des éléments amis voisins d’abandonner à Valdoie leur position de combat et s’est rué pour empêcher deux véhicules de combat du Groupe, complètement encerclés, de tomber aux mains de l’ennemi".
Tel est celui que les Commandos ont connu et aimé.
Engagé volontaire en 1918, il avait été gazé et en avait gardé des séquelles qui ne l’empêchèrent pas de répondre présent chaque fois que la Patrie était en danger : 1939, 1943, Algérie.
Ses exploits, "incroyables, mais pourtant vrais", au Corps Franc d’Afrique, aux Commandos, lui valurent nombre de décorations : Légion d’Honneur, Médaille Militaire 14-18 avec 2 Citations, Croix de Guerre 39/45 avec 5 Citations, la Croix de la Valeur Militaire, tout un tas de Commémoratives françaises et étrangères.
Sa vie civile aussi ne fût pas banale puisqu’elle lui valut les Palmes Académiques, la Médaille de la Jeunesse et des Sports, la Médaille de l’Aéronautique, etc...
Mais ce qui, à mes yeux, est le plus important, c’est son extrême bonté. Malgré, (ou peut-être grâce à) un aspect extérieur assez hâbleur, il cachait sous son dynamisme des qualités de coeur qui en faisait le type même du "chic type", cherchant toujours à faire plaisir, à dépanner ceux qui étaient dans le besoin (sans que bien souvent ils lui expriment la moindre gratitude !). Jamais il ne disait les souffrances morales que certains lui infligeaient, jamais il ne se plaignait. Sa gentillesse envers tous, les soins et l’amour donnés à sa femme au cours d’une terrible maladie, sa sollicitude envers ses enfants, son affection fidèle pour les Commandos, ses petits, restent des exemples admirables.
N’oublions jamais les leçons que Roux nous a données, sans même avoir l’air lui-même de s’en apercevoir. Oui, souvenons- nous de cet être vraiment exceptionnel.

