Rexpoëde

  • 4 janvier 2015
Localisation

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Histoire
L’avant révolution

Le massacre du curé

Lors des guerres de Religion, le 25 janvier 1567, les gueux venus d’Hondschoote massacrent à l’autel, durant l’office, le curé Jean de la Fosse et son vicaire Jean de la Marlène, ainsi que le sacristain.

Période Révolutionnaire

Affres de la Révolution

Offrant une idée de ce que fut partout cette époque de dissension, de délation et de luttes, Rexpoëde paye son tribut à l’époque révolutionnaire : en 1791, trente hommes et un officier y sont délégués « pour assurer la tranquillité publique et protéger le sieur Colard, capitaine général des douanes, et sa brigade ». En mars 1792, les gendarmes durent intervenir et eurent fort à faire pour réprimer une émeute qui avait éclaté lors de la plantation de l’Arbre de la liberté. En 1793, le curé constitutionnel Vanden Heede, farouche patriote, dénonce et fait arrêter le conseil municipal ainsi que le sieur Verscheure et ses cinq sœurs, tous acheminés sur la prison de Béthune en attendant leur transfert à Arras pour pourvoir la guillotine de Jean Lebon et qui ne doivent leur salut qu’à la chute de Robespierre le IX Thermidor an III (27 juillet 1794).

La bataille d’Hondschoote

En cette même année 1793, le village fut le théâtre de deux combats : le 21 août, pour investir la place forte de Bergues, les Anglo-Hanovriens du maréchal Freytag, après avoir réduit Oost-Cappel, font irruption dans le village où les Sans-Culottes, aidés par le curé Vanden Heede à la tête d’une quinzaine de jeunes gens du village, résistèrent pendant trois heures à un contre dix ; les 6 et 7 septembre suivants, venant de Bambecque, l’armée républicaine, avec des fortunes diverses, occupe le village et, lors d’un engagement d’avant-garde, tint un moment entre ses mains le prince Adolphus, septième fils du roi d’Angleterre, et garda prisonnier, une partie de la nuit, le maréchal Freytag de l’armée hanovrienne, dans la « maison du potier ».

Du xixe siècle à nos jours

Empruntons, depuis Bergues, l’ex Nationale 16A qui, depuis 1963, est dénuée de ses grands arbres qui lui faisaient si belle parure. Dix kilomètres et voilà Rexpoëde, village important et bien bâti, offrant l’ordonnance continue de ses maisons avenantes, souvent à deux niveaux, s’alignant tout au long de ce qui fut, sous l’Ancien Régime, la chaussée royale de Bergues à Ypres et qui fut longtemps pour Dunkerque la route de Lille (pavée seulement au xviie siècle).

Dans la cour de Baudouin, comte de Flandre, sont identifiés trois Rexpoedois qui ont noms Jacquemart, Digue et Lotard.

Dans le contexte de l’industrie drapière qui prédomine à Hondschoote, en 1280, foulons et tisserands rexpoedois se joignent à la révolte contre la mainmise corporative d’Ypres. En 1328, à la bataille de Cassel contre le roi de France, Philippe VI de Valois, les milices flamandes vaincues accusèrent cinquante-six morts de Rexpoëde alors qu’Hondschoote, ville industrielle, en compte cent vingt-huit, ce qui est pour ce village indice d’une certaine concentration humaine.

La gare, sur la ligne Rexpoëde - Bergues-Gare exploitée par la Compagnie des chemins de fer des Flandres
Bien centré, Rexpoëde a toujours fait figure de bourg ; il n’est que d’évoquer ses deux marchés hebdomadaires, le chemin de fer d’intérêt local (à voie métrique, en activité de 1893 à 1957) le reliant tant à Dunkerque qu’à Hazebrouck lui ouvrant les communications sur Lille et, de là, sur Paris.

Ses quatre brasseries, dont deux dataient du xviie siècle, sa distillerie, qui naquit vers 1880 et fut très active jusqu’en 1954 où beaucoup fermèrent par dispositions gouvernementales. Une poterie où l’on fabriquait carreaux de terre vernissée, tuiles, tuyaux de drainage et qui était plus que séculaire lorsqu’elle ferma vers 1890 et dont la rue de la poterie nous rappelle l’existence. Émile Coornaert cite aussi une « fabrique » de tabac, mais il y existait encore une briqueterie et une tannerie. Le marché du jeudi devint si important que, en 1894, on décide de l’agrandir de 400 m2 et de paver une partie du cimetière qui devint ainsi la place actuelle.

Contribuant encore à l’animation, s’y tenaient deux neuvaines annuelles, les troisièmes dimanches de juillet et de septembre, dont nous sont restées les ducasses. Le marché aux bestiaux se tenait place Saint-Pierre qui était l’intersection de la rue principale avec celle de la poterie et la rue nouvelle qui était plus dégagée que maintenant. Il se tenait le dimanche matin.

L’actuelle société de Saint Sébastien est l’héritière ou la survivance de celle que, en 1650, Sanderus mentionne comme y existant depuis fort longtemps.

C’est en 1866 que fut fondée la première société de musique qui existe encore actuellement. Sapeurs-pompiers et carabiniers y étaient également présents jusqu’en 2000, et jusqu’en 1950, dans trois bourloires, on pratiquait la boule flamande.