Orry-la-Ville

  • 20 janvier 2015
Localisation

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Histoire
Les origines

Orry-la-Ville existe depuis l’époque gallo-romaine, et la fondation du village semble liée aux gisements de grès d’excellente qualité à Montgrésin, exploité en carrière. L’organisation spatiale du village, qui repose sur le regroupement de maisons autour de cours avec un puits au centre, reflète encore la trame urbaine en échiquier des villes romaines. Au début du ixe siècle, le comté de Senlis fait son apparition, dans le domaine duquel est situé Orry. À la suite de l’élection de Hugues Capet comme roi des Francs en 987, le comté de Senlis rentre dans le domaine royal. Pendant tout le xie siècle, Orry appartient au domaine royal. La première mention concrète du bourg figure dans une charte de 1097 concernant le don de deux parts du moulin d’Orry au prieuré Saint-Martin-des-Champs (voir Lieux et monuments).

Orry passe pour être l’une des paroisses les plus anciennes du diocèse de Senlis. Elle a vraisemblablement été fondée quelques années ou décennies avant l’intégration d’Orry dans le domaine royal, considérant la période de construction de l’église, pouvant être située au xie siècle grâce à des constats archéologiques. Un lieu de culte avait déjà existé auparavant sous la forme de la chapelle Saint-Rieul près du cimetière, dont l’implantation en pleins champs entre le bourg et Montgrésin fut justement motivée par la localisation de la chapelle. On ne sait pas quand la chapelle Saint-Rieul a disparu, mais ce fut en tout cas avant le début du xvie siècle quand un document parle du lieu où s’était jadis trouvé le sanctuaire.

Par une charte de janvier 1137, Louis le Gros donne la terre de Commelles, rachetée au préalable de Guillaume de Mello, à l’abbaye naissante de Chaalis. C’est l’origine de la grange cistercienne de Commelles, qui est établie vers 1151, et deviendra un troisième pôle d’activités sur l’actuelle commune d’Orry-la-Ville, en plus du bourg et du hameau de Montgrésin. À la même époque, probablement après la mort de son époux en date du 1er août 1137, la reine Adèle de Savoie donne la maison royale d’Orry à l’abbaye bénédictine Saint-Remy de Senlis. Cet acte de générosité permet le redressement de l’abbaye.

Le xiiie siècle

Pas toute la commune actuelle n’appartient au domaine royal et respectivement à l’abbaye Saint-Remy. L’église est rattachée au prieuré clunisien de Saint-Nicolas-d’Acy, qui nomme les curés. L’église du village voisin de Géni dépend quant à elle de l’abbaye Saint-Remy. Comme Géni se dépeuple successivement pendant la première moitié du xiiie siècle, la paroisse est rattachée à celle d’Orry en 1246, et l’abbesse de Saint-Remy obtient ainsi certains droits sur Orry. Ainsi, elle nomme le curé une fois sur trois14. À la suite du rattachement de la paroisse voisine de Géni, dépendant de Saint-Remy, à celle d’Orry en 1246, l’abbesse de Saint-Remy nomme désormais le curé d’Orry une fois sur trois. Le chapitre Notre-Dame de Senlis et la famille de Gonesse possédaient des terres et se partageaient la propriété du moulin d’Orry dès le xie siècle.

En 1208, Renaud de Gonesse, chevalier, est pour la première fois mentionné comme Renaud de Montgrésin. Une petite seigneurie a été constituée à Montgrésin, probablement à la suite d’un échange de terres avec le chapitre en 1188. Le chapitre se sépara de ses terres au nord de la Thève en faveur de celles entre la Thève et le village. L’hôtel seigneurial était sise impasse Saint-Louis, et des vestiges de ses fondations subsistent dans le jardin d’une des maisons, construite à la fin du xixe siècle avec les pierres du manoir démoli. Entre temps, la famille des Bouteiller de Senlis, très liée à la cour royale, était également entrée en possession de terres à Orry, puisque Guy III le Bouteiller pouvait les donner au chapitre Notre-Dame vers 1185. Par contre, il n’est plus question de l’abbaye Saint-Remy, qui pourtant ne fut dissoute qu’en 1634. Elle a dû procéder à une échange de biens avec les Bouteiller, qui furent très généreux avec les établissements religieux de la région. Le chapitre Notre-Dame devient le propriétaire terrien le plus important à Orry, devant l’abbaye de Chaalis, et elle prend également la fonction d’un seigneur local, détenant la haute, moyenne et basse justice sur le village et ses terres. Ceci en reste ainsi jusqu’à la Révolution française.

Au cours du xiiie siècle, la famille de Montgrésin, en dépit de la fondation récente de sa seigneurie, vend à plusieurs reprises des terres à l’abbaye de Chaalis : en 1208, 1228, 1233 et 1270. À Commelles, elle exploite une tuilerie avec une gamme de production variée, des fours à chaux, un four à verre ainsi que les carrières de grès. - En 1280, Jean de Montgrésin vend des terres à Renaud de Nanteuil, évêque de Beauvais, qui venait de racheter le château de Thiers-sur-Thève. L’on ignore le destin de la famille pendant le siècle qui suit, mais le 22 novembre 1396, Jehan de Montgrésin, dit le Borgne, vend tout ce qui reste encore de sa seigneurie à Pierre II d’Orgemont, évêque de Paris et frère d’Amaury d’Orgemont, seigneur de Chantilly. Ce dernier entreprend immédiatement des travaux de remise en état de l’étang du moulin d’Orry, fait construire une chaussée, et donne suite aux réclamations du chapitre Notre-Dame, copropriétaire du moulin : De toute évidence, la famille de Montgrésin n’avait plus entretenu correctement son domaine. Le manoir ou « château » de Montgrésin est convertie en ferme.

L’histoire du bourg d’Orry pour la même période n’est également connue qu’à travers des contrats de vente et des actes de donation, souvent en faveur du chapitre Notre-Dame ou de l’abbaye de Chaalis, et par des documents juridiques relatifs à des litiges concernant des droits de pâturage et d’autres problèmes de la vie quotidienne. L’on peut penser qu’Orry fut un village prospère, comme toute la région, bénéficiant de la proximité avec les lieux de pouvoir du royaume. Elle permit à nombre d’habitants d’accéder à des fonctions officielles importantes. À partir de 1223 toutefois, l’intérêt du roi Louis VIII s’oriente davantage vers l’expansion du royaume au sud de la France, et son fils Louis IX sera pendant longtemps le dernier roi à s’intéresser au Valois.

Les xive et xve siècles

Les familles issues de la région perdent successivement leur influence à la cour, et celle des Bouteiller de Senlis en est une bonne illustration. La prospérité diminue lentement, jusqu’à la crise agricole de 1305/17 motivée par un changement climatique durable, occasionnant une famine. Des épidémies de peste touchent la région entre 1323/44 ainsi qu’entre 1348/50. Puis surviennent les instabilités constantes de la guerre de Cent Ans, qui se manifeste dans la région avec l’installation des Anglais à Creil en 1358. La rive gauche de l’Oise, dont Orry, reste française, mais l’augmentation des taxes et impôts rend la vie dure. Une conséquence immédiate est la Grande Jacquerie en 1358, qui part de la ville proche de Saint-Leu-d’Esserent.

Orry n’est pas la scène de batailles ou combats durant la guerre de Cent Ans, mais subit des pillages et des épidémies de peste à maintes reprises, et souffre de la crise permanente, de sorte que le nombre d’habitants diminue d’un tiers jusqu’en 1420. Mais comparé à d’autres contrées, le Sud de l’Oise est un havre de paix au xve siècle. Le duc de Huntingdon, commandant militaire des Anglais et neveu du roi Henri IV, se sente attaché à la région, du fait que son ancêtre Simon Ier de Senlis, de la famille des Bouteiller, en était originaire. Huntingdon permet donc des trêves aux moments des semailles et récoltes, lève des impôts raisonnables et tente de maintenir l’ordre. De ce fait, les habitants préfèrent la protection des Anglais aux troupes françaises reconquérant la France aux côtés de Jeanne d’Arc. Cependant, les conséquences de la guerre mettront jusqu’à la fin du siècle pour s’effacer. Avec la population diminuée, nombre de champs restent en friche, et les carrières de Montgrésin ne sont plus exploitées. Les églises et châteaux détruits sont progressivement reconstruits, mais la plupart des villes et villages pillés ne retrouveront plus la splendeur, la beauté et l’importance qu’ils avaient au xiiie siècle.

L’époque moderne jusqu’à la Révolution

Les maisons construites au xvie siècle sont en pierre, alors que les maisons médiévales étaient probablement à colombages pour leur majeure partie. Nombre de maisons au centre-bourg ancien conservent des caves en anse de panier du xvie siècle. Bien que les traces de l’architecture de cette époque se soient pratiquement perdues sur les façades, à la suite des multiples remaniements, l’épaisseur des murs extérieurs et quelques autres caractéristiques permettent de dater plusieurs maisons d’Orry du xvie siècle également. Elles sont orientées de sorte qu’aucune façade ne donne directement sur le nord et souvent organisées autour de cours communes avec un puits au centre. En opposition aux villages habituels de la région, ces maisons sont à étage, ce qui permet de confirmer le caractère d’Orry comme bourg rural, avec un artisanat bien développé. Le centre est densément construit et les jardins sont situés en dehors du village. La qualité des pierres utilisées, parfois du liais de Senlis réservée généralement aux bâtiments nobles, ainsi que l’appareil de moellons taillés, sont révélateurs de la prospérité des habitants. Depuis 1515, les carrières de Montgrésin fonctionnent de nouveau, et depuis 1520, les fours à chaux également : la vie économique a repris.

Dès le milieu du xive siècle, l’abbaye de Chaalis avait mis en bail au moins une partie de son domaine de Commelles. Le rare nombre de contrats conservés ne permet pas de dire quels furent encore les fours, carrières, terres et bois que l’abbaye continuait d’exploiter directement avec des moines convers, puis avec des ouvriers. Autant est-il que la ferme de Commelles avec étables, cour, grange, colombier, bergeries, prés, terres labourables etc. est louée à Sébastien Ganneron pour une durée de neuf ans, à compter du 30 novembre 1551. Ganneron, laboureur, demeure à la grange de Vaulerent. Ce bail n’exclut que le logis abbatial de Commelles. Au milieu du siècle suivant, des bois sont désormais inclus dans le bail, mais l’on voit que l’abbaye continue de pêcher les étangs une fois par an. Elle se réserve l’usage d’une chambre et d’une écurie pour en disposer quand bon lui semble, ce qui indique qu’elle ne dispose plus de personnel permanent sur place.

Dans les années 1660, le Grand Condé, seigneur de Chantilly, poursuit l’agrandissement de son domaine et veut devenir l’unique propriétaire de la forêt. Sachant que l’abbaye de Chaalis ne peut vendre, il acquiert la seigneurie de Longperrier et la propose à l’abbaye en échange de ses parcelles de forêt autour de Commelles. Au bout d’un an de négociations, l’affaire est finalement conclue par acte du 4 octobre 1866. L’état des lieux qui s’ensuit parle d’un état déplorable de la ferme de Commelles, et parle d’une grande cour presque remplie de ruines. La maison elle-même, qui existe toujours, n’a plus portes ni fenêtres, et les poutres sont à moitié pourries. Les parcelles de forêt sont également mal entretenues ; il n’y a que des taillis de huit ans maximum. Les étangs sont a moitié remplis de terre. Le prince de Condé installe aussitôt une faisanderie à Commelles, et met en affermage les étangs, la Thève, les carrières, terres et prés. Les baux se renouvellent tous les neuf ans et passent de père en fils, parfois jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. L’état des lieux de 1736 montre que tout le domaine de Commelles est désormais en bon état. Le tout sera vendu par les administrateurs du district de Senlis en février 1795.

En l’absence d’études scientifiques sur l’histoire du bourg d’Orry-la-Ville à l’époque moderne, il n’est pour le moment pas possible de présenter un résumé succinct de son histoire, et les nombreux événements ayant marqué le quotidien des habitants ne peuvent être évoqués. Le présent chapitre demeure donc incomplet.

Du xixe siècle jusqu’à aujourd’hui

Grâce à Louis Graves, quelques indications statistiques intéressantes sur ce que fut la commune d’Orry-la-Ville dans les années 1840 ont été transmises. Les six cent quatre-vingt-deux habitants se répartissent sur cent-quarante ménages (feux fiscaux), ce qui correspond à un peu moins de cinq personnes par ménage. Le nombre de maisons est de cent-soixante-deux : quelques-unes sont habitées par des personnes non imposables, d’autres sont des annexes d’un autre ménage, et d’autres vacantes. Les habitants travaillent dans la forêt (les métiers ne sont pas précisés davantage) ou fabriquent des balais. L’agriculture est évidemment aussi présente, 38,7 % du territoire communal étant des terres labourables, mais le sol est décrit comme étant de mauvaise qualité. 3,9 % du territoire sont des prés et pâturages, et 5,9 % sont des vergers ou pépinières. Il n’y a pas de bureau de poste sur place (il faut se rendre à celui de La Chapelle-en-Serval) ni de marché hebdomadaire, mais quand même une école, une fontaine, un lavoir et un bureau de bienfaisance9.

La ligne directe Saint-Denis - Creil via Orry-la-Ville fut ouverte le 10 mai 1859 après six ans d’études, puis quadruplée entre Paris et la bifurcation de La Chapelle-en-Serval, à 4 km au sud de la gare d’Orry-la-Ville - Coye, le 15 avril 190521. Ce quadruplement signifie une séparation des flux grandes lignes et banlieue, et apporte pour la commune des trains sans arrêts jusqu’à Paris, avec une réduction significative du temps de voyage. Les premières extensions urbaines en sont la conséquence, avec la construction de quelques villas, et le nombre d’habitants est passé de 790 en 1855 à 850 en 1892. Autour de 1900, en plus de l’activité de fabrication de balais toujours importante, plusieurs ateliers et manufactures sont actifs à Orry : fabrique de chaussures (jusqu’en 1930) ; fabrique d’éclisses ; fabrique de perles pour costumes de théâtre ; fabrique de boutons ; dentellerie. Dans les anciennes carrières de Montgrésin se sont installées des champignonnières, et à Montgrésin également, vingt-cinq sources alimentent des cressonnières d’une superficie de 5 ha de bassins. Ces deux dernières activités subsistent jusqu’à la fin du xxe siècle, fait exceptionnel pour la région.

Lieux et monuments
Monuments historiques

Orry-la-Ville compte deux monuments historiques sur son territoire, dont un en dehors du village. Le « carrefour de la Table de Montgrésin », dont l’appellation évoque le hameau de Montgrésin et donc l’appartenance à la commune d’Orry-la-Ville, se situe en réalité sur Chantilly et Avilly-Saint-Léonard. Il est inscrit monument historique depuis 197030.

Église Notre-Dame de la Nativité, place de l’abbé Clin (inscrite monument historique par arrêté du 21 mai 197031) : Aucun document ne permet d’affirmer qu’Orry-la-Ville possédait une église au même endroit avant la construction de l’église actuelle, que l’analyse stylistique permet de situer entre 1160 et 1170 environ. Avant, il y avait déjà une chapelle dédiée à saint Rieul, près du cimetière, ainsi que l’église paroissiale du village de Géni, noyau historique de l’actuelle commune, qui s’est dépeuplé pendant la première moitié du xiiie siècle. La suppression de sa paroisse par réunion à celle d’Orry-la-Ville en 1246 conduit en même temps à la naissance de celle de La Chapelle-en-Serval, ancienne dépendance d’Orry. — La sculpture et la modénature du chœur de l’église Notre-Dame montre une influence par la cathédrale Notre-Dame de Senlis, ce qui permet un rattachement à l’architecture gothique, alors que l’extérieur de l’abside en hémicycle est encore placé sous l’influence de l’architecture romane. La nef a été bâtie après le chœur, et était initialement non voûtée et dépourvue de bas-côtés. Le bas-côté sud a été ajouté au début du xvie siècle au plus tard. Par la suite, la nef a été voûtée d’ogives dans le style gothique flamboyant, et chapelle de la Vierge du même style a été ajoutée au nord de la dernière travée de la nef et de la première travée du chœur. Le clocher ne date que du début du xiiie siècle. Dans son ensemble, l’église Notre-Dame est un édifice modeste d’un aspect sobre, voire pauvre, les éléments sculptés se limitant au portail occidental et à l’intérieur du chœur. Dans sa simplicité, le chœur montre néanmoins une architecture de qualité des débuts de l’époque gothique32. L’église fait aujourd’hui partie de la paroisse du Saint-Esprit du Serval, et accueille toujours une messe dominicale hebdomadaire, qui a alternativement lieu le samedi soir ou le dimanche.
La « Lanterne de Commelles », chemin rural no 18 ou route Manon, à l’extrémité est des étangs de Commelles (classée monument historique par arrêté du 18 avril 191433) : cheminée gothique d’une ancienne tuilerie de l’abbaye de Chaalis du xiie siècle, encore appelée « Lanterne des morts » par erreur d’interprétation de sa fonction. Avec les bâtiments d’habitation qui restent de l’ancienne grange monastique, la « maison de Commelles », elle appartient à l’Institut de France comme partie de son domaine de Chantilly. Après la restauration des bâtiments commencée en 1969, le site fut un temps ouvert au public, mais les dégradations constatées y ont mis un terme34. Le clos de Commelles est aujourd’hui loué à des particuliers, et la maison médiévale sert toujours d’habitation. Le four de la tuilerie n’est pratiquement pas visible depuis le domaine public, et la maison de Commelles ne peut être aperçu que de loin.
Autres éléments du patrimoinemodifier
Château de la Borne Blanche : appelé initialement « le Castelet », il a été construit en 1884 pour un riche pharmacien parisien comme résidence secondaire. Quand le banquier Mayerboral racheta la propriété en 1912, il fit transformer la maison dans le petit château que nous pouvons voir aujourd’hui ; travaux qui continuèrent après l’éclatement de la Première Guerre mondiale. Le parc fut aménagé en 1915. Le domaine resta dans la famille jusqu’en 1941, connut ensuite une succession de différents propriétaires avant d’être acquis par la société HLM-Picardie en 1958, pour être loué à la SNCF un an plus tard. La société nationale y créa un centre de formation qui fonctionna jusqu’en 2003. À la recherche d’un domicile définitif pour ses services, le parc naturel régional Oise-Pays de France racheta le château et son parc en 200635. C’est devenu depuis la « Maison du Parc », où le public intéressé peut venir se renseigner sur les activités de l’organisme et se procurer de la documentation. Le site est ouvert à la visite du lundi au vendredi, de 8 h 30 à 18 h 0036. Dans le parc, on peut découvrir un pavillon rustique et les anciens communs avec leur château d’eau. Reste à mentionner que le château a donné son nom à l’arrêt du RER D situé juste à côté.
Salle « Jean-Mermoz » - cinéma « Cinedori », rue des Fraisiers : rare exemple de cinéma villageois des années 1950 à toujours fonctionner, avec des façades et une salle récemment restaurée proches de leur état d’origine. La salle principale inaugurée en 1952 comporte un balcon et propose 188 places assises. L’écran de projection mesure sept mètres de large et trois mètres de haut. Grâce à une association loi 1901 « Jeanne d’Arc Orry-la-Ville / La Chapelle-en-Serval » qui gère le cinéma, les habitants peuvent bénéficier d’une programmation variée, alternant films, spectacles et concerts. Il n’y a pas d’horaires réguliers, mais un programme différent est en principe proposé chaque week-end, souvent aussi le vendredi et le mercredi37.
Calvaire, rue de Montgrésin
Lavoir « Fontaine d’Orry » : situé en dehors du village (à 1 150 m de l’église) sur la route de Montgrésin, ce lavoir construit en 1828 a été intégralement restauré en 1994 par des bénévoles38. Alimenté par une source, il comprend un bassin en son centre, situé en dessous du niveau du sol ; des murs de clôture tout autour ; un escalier d’accès ; et des toits en appentis sur trois côtés du bassin. Au lavoir part le chemin rural dit du petit Riot pour Pontarmé.

Stèle commémorative pour deux FFI, sur la RD 118 à mi-chemin entre Orry-la-Ville et La Chapelle-en-Serval : l’une des deux victimes sauvagement assassinées en août 1944, peu avant la Libération, est une jeune femme découverte morte le 31 août, tuée par balles de révolver deux jours auparavant pour avoir porté un foulard avec une croix de Lorraine. Elle n’a jamais été identifiée, et repose sur le cimetière de La Chapelle-en-Serval. L’autre victime est Auguste Dewaele, né le 19 février 1909 à Coudekerque, VRP à Stains, sergent du mouvement « Ceux de la Résistance ». Il avait été sévèrement blessé lors des combats de libération de Stains, puis arrêté et torturé à Orry, où il a été laissé pour mort le 29 août39.
Cimetière d’honneur militaire néerlandais (nl) sur la RD 1017 à mi-chemin entre La Chapelle-en-Serval et Pontarmé : Cent-quatorze victimes de la Seconde Guerre mondiale, soldats et civils, reposent dans ce cimetière. Il a été aménagé en 1958 par la fondation des sépultures de guerre des Pays-Bas (Oorlogsgraven Stichting), en étroite collaboration avec les autorités françaises, qui ont offert le terrain de 5,9 ha et le portique d’honneur. Les stèles ont été confectionnées aux Pays-Bas. Le portique d’honneur contient quatre plaques commémoratives, dont trois donnent la liste de morts restés sans sépulture, notamment des victimes du naufrage du bateau « Pavon », coulé par des bombardements près de Dunkerque. Au centre du cimetière, une sculpture en bronze de Cor Van Kralingen représente un homme tombant. Chaque année, une cérémonie de mémoire est organisée le 4 mai par l’ambassade des Pays-Bas en France, en coopération avec la commune d’Orry-la-Ville. L’entretien courant du cimetière est pris en charge par le ministère français de la Défense40.
Moulin d’Orry, rue de Commelles (au départ du bourg) / rue du Moulin (au départ du hameau de Montgrésin) : cet ancien moulin à eau sur la Thève est attesté dès 1097, quand sa propriété était partagée entre le chapitre de Notre-Dame de Senlis et Eudes de Gonesse. Tous les deux donnèrent ensuite un tiers de leur part au prieuré Saint-Martin-des-Champs. Dans les chartes anciennes, le moulin figure souvent en tant que « moulin de l’église de Senlis. » Le 22 novembre 1396, la part du seigneur de Montgrésin (de la famille de Gonesse) est rachetée avec toute la seigneurie par Amaury d’Orgemont, seigneur de Chantilly. En 1795, le moulin est acquis par les nouveaux propriétaires du clos de Commelles, la famille Langlois. Il est vendu une nouvelle fois en 1829, à la famille Lecerf, qui le conserva jusqu’en 1920, mais le mit en fermage en 1851 à la suite d’un partage. L’activité du moulin cessa à la fin du xixe siècle, et ne restait ensuite qu’une exploitation agricole. Le moulin proprement dit fut de surcroît ravagé par un incendie en 1917, si bien que la propriété actuelle, quoique figurant toujours sur les plans en tant que « moulin d’Orry », n’évoque plus un ancien moulin. Jusqu’en 1955, le lait produit par les vaches de la ferme a été livré directement aux Orrigeois chaque matin41.
Ancienne chapelle Saint-Louis, 13 place des Fêtes Henri-Delaunay, au hameau de Montgrésin : Seule la façade orientale au chevet plat subsiste de cette chapelle, englobée dans une maison particulière au sud de la place des Fêtes. Tout ce qui distingue cette façade des murs des autres maisons du hameau sont les deux contreforts et une baie plein cintre. La chapelle avait été fondée par saint-Louis et servit aux baptêmes et mariages jusqu’à la Révolution, peut-être encore une nouvelle fois jusqu’au début du xixe siècle. Malgré l’existence de cette chapelle, Montgrésin n’a jamais été une paroisse. Entre 1869 et 1920, l’ancienne chapelle servit d’école aux élèves de Montgrésin, puis a été vendu à des particuliers par la commune42.
Moulin de Montgrésin, RD 924a, au hameau de Montgrésin : Pratiquement rien n’est connu du premier moulin en ce lieu, qui avait déjà disparu depuis longtemps quand Pierre d’Orgemont, seigneur de Chantilly, vendit son terrain au meunier Jean Bocquillon, du hameau de Villemétrie à Senlis, par acte du 28 avril 1482. Bocquillon avait dû s’engager auprès du seigneur de faire construire un moulin, mais ses moyens furent insuffisants et il dut se faire prêter de l’argent. Les affaires ne marchant pas bien, il mit le moulin en bail en 1497 et le vend finalement à Guillaume de Montmorency en date du 31 mai 1499. Ensuite, le moulin resta la propriété des seigneurs de Chantilly jusqu’en 1772, quand il fut cédé à la veuve Fasquel. Par le mariage de sa fille Marie-Louise avec Jean Baptiste Jules Dupuis, le moulin entra dans la famille Dupuis en 1774, propriétaire également du nouveau moulin de Pontarmé terminé en 1787. La famille Dupuis garda le moulin jusqu’en 1867, et quatre changements de propriétaires se succédèrent jusqu’en 1920, alors que le moulin avait cessé de fonctionner en 1915. Le remplacement de la roue à aubes par une turbine hydraulique en 1898, puis de cette dernière par une machine à vapeur en 1900, avait pourtant permis de moderniser l’établissement. Ce fut sans doute le départ en guerre de tous les ouvriers sauf un qui porta le coup fatal à son exploitation.

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