Nogent-sur-Marne

  • 3 janvier 2015
Localisation

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Histoire

De par sa position au bord d’une rivière, la Marne, et de la forêt, Nogent-sur-Marne est un lieu propice à la création d’une agglomération, ainsi un peuplement de l’époque gallo-romaine est référencé à cet endroit.

Un palais mérovingien de Chilpéric Ier aurait été situé à Nogent-sur-Marne. En 581, Grégoire de Tours cite Novigentum comme résidence préférée du roi.

Clovis Ier habita Nogent en 692, et Childebert III, en 695.

Des domaines sont constitués au Moyen Âge :

Le château de Plaisance, construit au xiiie siècle, qui accueille Charles V et Jeanne de Bourbon en 1375. Le seul vestige qui en subsiste est un pavillon de l’actuelle maison de Santé, 30 rue de Plaisance, ainsi que le bas du mur d’enceinte des jardins.
Le château de Beauté-sur-Marne, du xive siècle, est un lieu de séjour royal. Au xve siècle, Charles VII l’offre à sa favorite Agnès Sorel, qui deviendra ainsi Dame de Beauté. C’est le cardinal de Richelieu qui le fera raser en 1626.
La seigneurie de Nogent appartint aux religieux de Saint-Maur-des-Fossés puis à des rois de France, mais les religieux et Charles VI affranchirent les habitants du droit de prise.

Une ordonnance du 14 février 1404 statua que les Nogentais faucheraient trois arpents d’une prairie royale, et en transporteraient le foin au château de Vincennes.

En mars 1475, par ses lettres patentes, Louis XI confirma les droits des habitants octroyés par ses prédécesseurs8.

Dès le xviie siècle, alors que la population rurale est composée d’une majorité de vignerons et d’agriculteurs, la bourgeoisie découvre les charmes du pays et s’installe à Nogent ; entre autres :

Jean-Antoine Watteau, le peintre qui vient passer chez M. Lefevre ses derniers instants et y meurt en 1721. (Sa résidence à la fin de sa vie à Nogent a donné lieu à un débat entre Pierre Champion et Émile Brisson à la fin du xixe siècle).
Les Coignard, imprimeurs du roi, avec Jean Baptiste II qui imprime la première édition du dictionnaire de l’Académie française, et son fils Jean Baptiste III qui reprend sa charge et devient secrétaire du Roi et conservateur des hypothèques.
L’abbé de Pomponne, abbé de Saint-Médard de Soissons, ambassadeur de Venise, aumônier du roi, conseiller d’État et créateur de la première compagnie de l’arc à Nogent en 1733.
Les Vandenywer, banquiers de la comtesse Dubarry, qui seront guillotinés avec elle.
La comtesse de l’Arboust, petite fille de la nourrice de Louis XV, qui sauva ce dernier d’empoisonnement en le nourrissant exclusivement au sein, le laissant seul héritier du trône, alors que l’on assista aux décès rapprochés de Louis, Grand Dauphin, fils de Louis XIV, de Louis, duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV, de son épouse Marie-Adélaïde de Savoie, et de Louis, duc de Bretagne, frère ainé de Louis XV.

Le viaduc de Nogent, qui marque le paysage de la ville, date de 1854.
Il permet aux lignes Paris - Mulhouse et de Grande Ceinture de franchir la vallée de la Marne.
La construction des deux lignes de chemin de fer de Paris à Mulhouse et de la Bastille à La Varenne dans les années 1850 accélère encore le processus. Le Viaduc de Nogent-sur-Marne, construit par les Auvergnats et les Belges est détruit une première fois le 15 septembre 1870. Ce sont les Italiens qui le reconstruisent.
1887 voit l’ouverture d’une ligne de tramways « ligne Vincennes - Ville-Evrard », des Chemins de fer nogentais avec traction à air comprimé, puis électrique à partir de 1900. En 1937, un réseau d’autobus prendra le relais.

Sans doute attirée par les travaux de reconstruction, c’est la communauté italienne qui s’implante. Venus pour la majorité de la province de Plaisance, ils sont originaires du Val de Nure, pas moins de 40 % pour Ferriere, et plus précisément de la frazione de Rocca, de Bettola, ou du Val Ceno (Bardi), mais aussi de la province de Novare, ou encore du Sud-Tyrol, de Toscane ou du Frioul. L’histoire de cette immigration est immortalisée par François Cavanna dans son roman Les Ritals. L’immigration italienne a été importante jusque dans les années 1960.

Isolée depuis 1854 par la construction du viaduc de la ligne Paris-Mulhouse, la commune du Perreux voit le jour après une lutte de plus de 10 ans en 1887.

L’urbanisation et l’aménagement du réseau routier se poursuivent avec la construction d’écoles, d’immeubles et du pont de Nogent. Après la Seconde Guerre mondiale, une politique de rénovation est menée, et des îlots sont construits le long des grands axes routiers. Les bords de Marne sont réaménagés avec le comblement de son bras mort, la construction du centre nautique et du port de plaisance.

Lieux et monuments

La commune compte un site classé et cinq monuments24 inscrits à l’inventaire des monuments historiques

Le château Smith-Champion et son jardin anglais (lieu fermé au public, d’une surface de 9,2 hectares) 25 (site classé)
L’Hôtel des Coignard, construit au xviie siècle, fut occupé durant le xviiie siècle par une dynastie d’imprimeurs du roi, qui lui ont donné son nom. Cette demeure devint propriété communale en 1914. Le Conservatoire de musique et d’art dramatique Francis Poulenc y est installé depuis 2002. Au rez-de-chaussée, le « Carré des Coignard » accueille des expositions de peinture, de sculpture, ainsi que parfois des récitals de poésie ou des animations, comme le festival du développement durable26.
L’église Saint-Saturnin est une des plus grandes églises du département.

Église Saint-Saturnin.
Sa construction a été commencée au xiie siècle. De cette époque ne subsiste que le clocher qui est classé. Ensuite, jusqu’au début du xxe siècle, des aménagements et agrandissements lui ont été apportés pour aboutir à sa forme actuelle. Elle est de style gothique et abrite des peintures du Moyen Âge récemment mises au jour lors d’une rénovation.
Le cinéma Royal Palace : construit de 1919 à 1921, dont la façade est inscrite à l’Inventaire des monuments historiques en 1991, ce cinéma fut aussi un des lieux phares du music-hall parisien.
Le pavillon Baltard : en 1977, le maire Roland Nungesser inaugure le pavillon Baltard (ancien pavillon de la volaille et des œufs aux Halles de Paris), qu’il a acheté et fait installer dans la commune, le sauvant ainsi de la destruction. Il y installe l’orgue du Gaumont-Palace, vendu aux enchères à Drouot après la fermeture du cinéma en 1972, et le fait entièrement restaurer. Depuis, le pavillon reçoit manifestations, spectacles et émissions de télévision29.
La villa La Détente (propriété privée), construite en 1904 par l’architecte Georges Nachbaur, site au 3 boulevard de la République30. Inscrite à l’inventaire supplémentaire en juillet 2013.
On peut également citer :

58 lieux et monuments référencés à l’inventaire général du patrimoine culturel dont un riche patrimoine Art déco et Art nouveau, en particulier grâce aux architectes Nachbaur père et fils et à Georges Damotte
La kouba, au cimetière de Nogent : monument hommage aux combattants musulmans de la 1re guerre mondiale31. La kouba fut inaugurée le 16 juillet 1919. Peu entretenue, ses vestiges ont été détruits en 1962. Elle a été reconstruite en 201032.
Une isba, résidu du pavillon russe de l’exposition universelle de 1878 ; rue Henri Dunant (propriété privée).
Parcs et jardins ouverts au public : le parc Watteau ; l et huit squares (square d’Estienne d’Orves, square des Oulches, square d’Yverdon, square Walter, square Tino Rossi, square Dagobert, square Leclerc et square du Petit Vin Banc).
Le jardin tropical de Paris, édifié en 1899, et transformé en 1907 pour accueillir l’Exposition coloniale. En lisière de Nogent, il est situé à Paris dans le bois de Vincennes. Il est inscrit à l’inventaire.