Montdidier

  • 1er octobre 2013

Localisation

Histoire

Le site est occupé, au moins depuis, l’époque gauloise. Certains historiens pensent que la bourgade peut correspondre à celle nommée « Bratuspance ».

Moyen Age

Sous Charlemagne, un donjon s’élève au Nord-Ouest de la ville, sur l’éperon que forme la falaise calcaire (actuel emplacement du Prieuré). C’est là qu’en 774, le roi des Francs et futur empereur d’Occident aurait retenu prisonnier Didier, père de « Desiderada » (son épouse répudiée) et roi des Lombards. Cet épisode marqua si bien la population que le « mont » où séjourne de force « Didier » donne désormais son nom à la ville, « Montdidier ».
Au xe siècle, Heldwide (épouse de Hilduin 1er, comte de Montdidier, vivant vers 948 fait construire, à proximité du donjon, l’église Notre-Dame, afin qu’y puissent être vénérées des reliques des saints Lugle et Luglien. Des Augustins, puis des Bénédictins ont la charge de ce prieuré.

Le comte de Montdidier, Raoul de Crépy, veuf de la mère de ses 6 enfants, est excommunié pour avoir répudié sa seconde femme afin d’épouser la veuve du roi de France Henri Ier.
En 1074, il meurt et est inhumé dans le tombeau visible dans l’actuelle église Saint-Pierre17. Son fils, Simon, au bout de 3 ans à la tête du plus grand territoire du royaume, lassé de guerroyer contre le roi Philippe Ier, et après être allé consulter, à Rome, le pape Grégoire VII, se résout à céder Montdidier. Ne voulant pas y laisser les restes de son père, il fait vider le tombeau. Mais assister à cette exhumation le perturbe au point qu’il renonce au pouvoir et termine sa vie dans un couvent18.
En 1184, Philippe Auguste fait incendier les faubourgs de la ville, à l’occasion de sa rivalité avec Philippe d’Alsace, comte de Flandre, pour la possession de l’Amiénois et du Vermandois.
En 1195, les bourgeois obtiennent du roi l’octroi d’une charte communale.
En 1472, Montdidier est incendiée par les Bourguignons. Le duc Charles le Téméraire, présent, n’aurait pas fait obstacle à cette exaction et aurait alors dit : « Tel fruit porte l’arbre de la guerre ».
Le roi Louis XI est de passage dans la ville en 1471 ainsi que 1477.
Administrativement, sous l’Ancien Régime, Montdidier est, dans le Santerre (un des huit pays de Picardie), le siège d’un bailliage et d’une élection21. Le lieutenant-général (il y en a, alors, deux autres : un pour la Basse-Picardie et un pour la Haute-Picardie, dépendant tous trois du « lieutenant-général commandant en chef », lui-même relevant du gouverneur de Picardie) responsable du bailliage de Montdidier officie, à la fois, aussi, dans ceux de Péronne et de Roye. Militairement, la « place » de Montdidier est tenue par un gouverneur (La Picardie est alors défendue par 19 gouverneurs en comptant celui, particulier, du Boulonnais)22.

Temps modernes

En 1516, le bailliage de Montdidier est institué.
En 1527, c’est au tour de François Ier de venir à Montdidier.
1555, Michel de La Grange, envoyé de Jean Calvin est arrêté et brûlé vif sur la place du marché de Montdidier.
Par un édit de 1575, Henri III crée l’élection de Montdidier.
Le 15 février 1577, la ville de Montdidier se rallie à la Ligue.
En 1590, les troupes du roi, Henri IV menacent la ville, où il entre en 1594 pour y repasser en 1597.
La population a l’occasion d’assister, en 1625, à la visite de Marie de Médicis, Anne d’Autriche et Henriette, sœur de Louis XIII.

En 1636, Montdidier es assiégée par les Espagnols, commandés par Piccolomini et Jean de Werth. Les assaillants doivent lever le siège.
1652, pendant la Fronde, la ville se rend au Grand Condé, passé au service du roi d’Espagne.
À cinq reprises (en 1646, 1647, 1654, 1657 et 1676), Louis XIV est de passage dans la cité.

Époque contemporaine

1814-1815, les cosaques et les Prussiens stationnent à Montdidier.
Le 9 septembre 1849, Victor Hugo, part de Compiègne à midi, arrive à 13 heures à Montdidier, qu’il visite rapidement puisqu’il fait une halte à Moreuil, à 18 heures. Il note alors dans son journal : « Vus les églises, le jacquemart. Statue de Parmentier, en habit de l’Institut, une pomme de terre à la main, le tout en bronze y compris la pomme de terre. Décidément pour n’être pas ridicule en bronze, il faut avoir pensé ou combattu ».
En 1870-1871, les Prussiens cantonnent dans la ville et soumettent les habitants à de lourdes contributions de guerre. Trois Montdidiérains sont tués et cinq sont blessés au cours de cette guerre.
À la fin du XIXe siècle, la ville dispose du téléphone et de l’éclairage public électrique.
Lors de la Première Guerre mondiale, Montdidier, comme toutes les localités de l’Est du département, déplore une destruction presque totale, n’épargnant nullement ses édifices les plus anciens et les plus remarquables.

Lieux et monuments

Églises

Église Saint-Pierre
De style gothique flamboyant, Logo monument historique Classé MH (1920).

Église du Saint-Sépulcre
De style gothique flamboyant, Logo monument historique Classé MH (1920). Édifiée de 1510 à 1519, elle renferme une mise au tombeau du xvie siècle, en pierre polychrome, ainsi que des fonts baptismaux, eux aussi du XVIe. Un ensemble de six tapisseries flamandes, du milieu du xviie siècle, est exposé dans la nef. Ces tapisseries de Bruxelles, œuvres de Reydams et classées Monuments historiques, représentent l’histoire de Moïse et des Hébreux24. Vitraux de Jacques Gruber.

Ruines de l’église Saint-Martin

Hôtel de ville

L’hôtel de ville est un édifice de brique décoré de pignons à redents et de dessins de briques surcuites. Il est construit en 1928, sur les plans des architectes Charles Duval et Emmanuel Gonse, en style néo-régionaliste flamand. Les fondations descendent jusqu’à dix huit mètres de profondeur. Les sculptures en béton de la façade, dues à Raymond Couvègnes, lui donnent un aspect contemporain. Le beffroi culmine à 48 mètres de hauteur, il abrite des jacquemarts. La salle d’honneur es décorée dans le style art déco, par le peintre Maurice Pico. Un lustre en fer forgé, de plus d’une tonne, y est placé. L’escalier d’honneur est orné d’une rampe en fer forgé. Maurice Picot peint un motif en arabesques ton sur ton qui sert de fond à des compositions qui traitent du symbole de la ville, du thème de l’eau autour de Montdidier, du caractère rural de la région et d’une allégorie de la famille sur le mortier ocre jaune des murs et du plafond. La Marianne, trônant sur la cheminée imposante de la salle du conseil et des mariages, est due à Raymond Couvègnes. "Jean Duquesne", le jaquemart en bois, sculpté en 1875, placé dans le beffroi détruit en 1918, est déposé à l’entrée de la salle du conseil.
Le huitième hôtel de ville de Montdidier est Inscrit MH (2003).

Autres monuments

Le Prieuré (autrefois Salle du Roy) : l’édifice d’origine, qui est détruit lors de la Première Guerre mondiale, est reconstruit vers 1930. Le bâtiment actuel, qui avait fonction de Palais de Justice, est devenu le Centre des Impôts en 196525 ;
La Caisse d’Épargne, élégant petit édifice (xixe siècle) rénové en 2008.

Statue et monuments commémoratifs

La statue d’Antoine Augustin Parmentier est érigée sur la Place Parmentier (entre l’Hôtel-de-ville et l’église Saint-Pierre) et non dans la Rue Parmentier (qui prolonge dans l’autre sens la Rue Gambetta). Elle remplace une première statue érigée en juin 1848, œuvre de Dominique Molknecht qui est détruite lors du bombardement du 10 août 1918. La statue actuelle, en bronze, due à Albert Roze, est inaugurée en 1931. Elle mesure 2,50 mètre de haut et pèse 800 kg ;
Le Monument aux morts, édifié en 1923, situé place de la République, de forme pyramidale, est l’œuvre des architectes parisiens André Japy et Albert Tord. Les deux statues, "Les deux générations", qui encadrent le monument, sont l’œuvre d’Albert Roze ;
Le Monument aux 212 aviateurs français tombés dans le ciel de Picardie en mai-juin 1940.

Cimetière militaire allemand

Lieux touristiques

Promenade du Prieuré : elle est aménagée à l’emplacement du jardin des moines. Flanquée de six rangée de marronniers, elle domine la vallée des Trois Doms. À son extrémité, est placée, en 1931, une table d’orientation, don du Touring club de France.

Administration

Pays France
Région Picardie
Département Somme (sous-préfecture)

Portfolio