Marcelcave

  • 4 novembre 2014

Toponymie

En 1168, le premier nom relevé est Marchiel. Suivront en 1203, Marcellicavea (Marcelli Cavea), et en 1234, Marchellum, formes latinisées. Puis en 1301, Marchel en santhers et en 1633, Marchais suivi en 1648 de Saint Marcel et Marchez (1710).

Marcel-la-Cave est relevé ensuite avec Marche le Cave en 1720 pour aboutir à Marcelcave en 1750.

Une cave spacieuse, traversant tout le village aurait, selon certains, donné son nom à la localité. Un lien avec le dieu romain Mars ou avec saint Marcel est plus vraisemblable.

Histoire

Préhistoire

Des pierres polies ont été trouvées sur le territoire communal.

Au lieu-dit Le Chemin d’Ignaucourt, ont été mis au jour les vestiges d’un site occupé de la période de La Tène moyenne/finale (autour de 150 avant notre ère) à l’Antiquité tardive (fin du IVe siècle - début du Ve siècle de notre ère).

Ont été retrouvés un système d’enclos curvilignes dont la fonction n’est pas déterminée ainsi que trois groupes de tombes. Chacun des groupes se situant dans une parcelle délimitée par un fossé.

Une tombe se distinguait des autres par les objets qu’elle renfermait : deux chenets en fer à têtes de taureau, deux faisselles en terre cuite, un chaudron en métal avec sa crémaillère et un coffret contenant les restes incinérés du défunt. Il s’agissait là d’une tombe aristocratique comme celles retrouvées ailleurs en Picardie, en Normandie et dans le sud-est de l’Angleterre. Cette tombe a été reconstituée pour être exposée au Musée de Picardie, à Amiens.

Trois autres tombes datées de la fin de la période gauloise contenaient les restes incinérés des défunts. Enfin, une sépulture, d’époque gallo-romaine, enfermée dans un petit coffre de pierre monolithe a été également retrouvée.

Antiquité

Les fouilles archéologiques ont révélé qu’au Ier siècle de notre ère une organisation des parcelles agricoles quadrangulaires avait été mise en place jusqu’à l’abandon du site. Cette organisation du parcellaire est sans doute liée à la présence d’une villa romaine (grand établissement agricole) qui se trouvait plus au sud. Cette villa prospéra vers la fin du IIe siècle et le IIIe siècle. Des vestiges d’un bâtiment rectangulaire, reposant sur des fondations en craie, ont été mis au jour. Ce bâtiment fut détruit au IVe siècle et fut remplacé par un bâtiment sur poteaux.

Des poteries gallo-romaines ont été trouvées sur le territoire communal. Des traces de trois villas gallo-romaines ont été repérées.

Moyen Âge

Deux sarcophages mérovingiens ont été découverts en 1921 sur le site contenant les traces de trois villas gallo-romaines. Ces vestiges sont conservés dans le square Pierre-Marie-Saguez à Amiens.

Au xie siècle, la terre de Marcelcave fut donnée à l’abbaye Saint-Jean-des-Prémontrés d’Amiens par Guy de Vignacourt. En 1159, Altelme de Flessicourt fit don de l’église à la même abbaye.

En 1217, l’abbé de Corbie concéda, le fief de la Monnaie consistant en un manoir et 60 journaux de terres au chevalier Baudouin de Bonnay, avec droit de battre monnaie. Au XVe siècle, ce manoir appartenait à la famille Hannicque de Corbie.

En 1355 et 1372, Jean de Barbenchon était seigneur de Marchel-en-Santerre. Au XVe siècle, la seigneurie passa à la famille de Pas de Feuquières. Marcelcave passa ensuite par mariage à Nicolas de Fontaine6. Baugeois de Fontaines est cité comme seigneur de Marcelcave.

Époque moderne

En 1636, le village subit de lourdes épreuves : il est ravagé par les Espagnols et la peste sévit. Envoyé par Louis XIII, le comte de Soissons s’installe dans la localité3.

Au xviiie siècle, la paroisse de Marcelcave comptait 800 communiants. Le revenu de la cure était de 826 livres en 17287.

Depuis la fin du xvie siècle, la seigneurie de Marcelcave avait pour titulaire la famille d’Aumale, branche d’Haucourt, branche protestante de la famille d’Aumale, qui la conserva jusqu’à Suzanne d’Aumale, épouse de Frédéric de Schomberg (1615-1690), maréchal de France en 1675.

Après la mort de la maréchale de Schomberg, ses héritiers vendent en 1708 la seigneurie de Marcelcave à Pierre du Fresne, seigneur de La Motte en Santerre, commissaire et receveur général aux saisies réelles du Bailliage d’Amiens (1656-1729). Marié en 1679 avec Catherine Fournier, Pierre du Fresne a pour successeur à Marcelcave, son fils, Alexandre du Fresne, conseiller-secrétaire du Roi, maire d’Amiens en 1749 (1692-1763), marié en 1718 avec Marie-Françoise Morel.

Les du Fresne font édifier après leur acquisition le château de Marcelcave, en brique et pierre, un étage sur rez-de-chaussée, comportant un corps de logis prolongé à chacune de ses extrémités par une aile en retour, celle de gauche peu saillante, celle de droite assez longue et formant comme un second logis.

Sur la gauche, se trouvait une cour de dépendances comportant un colombier entouré de communs.

À Alexandre du Fresne, succède son fils aîné, Pierre François du Fresne, lieutenant général au Bailliage d’Amiens, mort en 1794 sans postérité, puis le neveu de celui-ci, Charles Firmin Alexandre du Fresne de Beaucourt, conseiller au Bailliage d’Amiens, puis maire de Marcelcave (1761-1846).

Époque contemporaine

xixe siècle
En 1801, l’église et 78 maisons du village furent ravagées par un incendie.

En 1820, Charles Firmin Alexandre du Fresne de Beaucourt, maire de Marcelcave (1761-1846), vend le domaine de Marcelcave à Omer Jérosme, négociant à Amiens, dont la descendance conserve le château jusqu’à sa destruction8.

En 1847, la famille Jérosme fit installer face au château de Marcelcave l’ancienne grille du potager du château d’Heilly, beau travail exécuté dans les années 1770 par le ferronnier d’art Jean Veyren, dit Le Vivarais.

En 1867, la ligne de chemin de fer d’Amiens à Laon est mise en service, Marcelcave est dotée d’une gare.

A la fin du xixe siècle, l’industrie de la bonneterie (fabrication de bas, chaussettes, tricots, gilets de chasse…) employait la moitié de la population active de la commune. Une fabrique de sucre employait une centaine d’ouvriers de novembre à décembre. En outre, étaient en activité : une carrière d’argile, deux carrières de craie et une carrière de silex.

Tout au long du XIXe siècle, la commune connut une croissance démographique qui culmina en 1891 avec 1698 habitants.

Première Guerre mondiale

Pendant la Première Guerre mondiale, la commune était située à l’arrière du front. Il existait à Marcelcave un hôpital militaire et un dépôt de munitions et de matériels militaires.

Pendant la Bataille de la Somme, en 1916, l’église, le château, les usines (textile et sucrerie) et la grande majorité des habitations furent détruits.
En 1918, au cours de l’Opération Michaël, dernière grand offensive allemande, Marcelcave occupée par l’armée allemande. Le village fut repris par les troupes canadiennes, le 8 août 1918.

Entre-deux-guerres

Le village, le château, l’église ayant été détruits au cours de la Grande Guerre, la reconstruction s’effectua dans les années 1920 et 1930. Le château ne fut pas reconstruit.

Seconde Guerre mondiale

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le village fut libéré le 31 août 1944.

Administration

Pays Drapeau de la France France
Région Picardie
Département Somme

Localisation