Grand-Fort-Philippe

  • 10 janvier 2015
Localisation

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Histoire

Malgré sa jeunesse communale, l’emplacement de cette petite ville a été très vite occupé, dès lors que les terres ont avancé vers la mer. C’est en 1635/38 que les Espagnols creusent un canal allant de Gravelines vers la mer du Nord. Et, à l’emplacement dit de la "Flaque aux Espagnols", ils construisent à l’ouest un ouvrage fortifié en forme de corne et à l’est un petit bastion, pour protéger l’écluse, l’ensemble prenant le nom de "Fort Saint-Philippe". Pendant l’hiver 1638, les Français détruisent l’écluse de la mer et la défense du chenal est abandonnée par les forces militaires. La protection naturelle de la digue contre les hautes marées à l’ouest et l’avancée des dunes permet l’apparition de quelques chaumières agricoles. Le fort Philippe est devenu français le 7 novembre 1659, par la signature du traité des Pyrénées, entre la France et l’Espagne.

En 1740, Louis XV décide de reprendre les travaux de creusement du canal. L’ensablement progressif à l’est provoque le départ de quelques marins pêcheurs "des Huttes", pour s’installer à l’ouest de "l’Habe" (comprendre : havre). C’est ainsi que naissent "les Huttes du Fort- Philippe". Tout au long du xviiie siècle, la population croît régulièrement, pour arriver en 1785 à 20 chefs de famille pratiquant la pêche : Agez, Creton, Daubercourt, Dollet (ou Daullé), Dubois, Fournier, Lamour, Lefebvre, Lemaire, Noyel, Plachaux, Potier, Wadoux.

Au début du xixe siècle, le problème de l’éducation est posé et Marc Finot ouvre une classe qui est officialisée en 1811. Le revenu des terres étant supprimé en 1864, l’école devient payante. Sur une initiative des maîtres de pêche, une collecte est organisée en janvier 1876 pour acquérir une maison permettant l’agrandissement de l’école. C’est aussi, à la suite d’une souscription des Fort-Philippois et grâce à la ténacité du Chanoine Jacques Masselis, que la première pierre de l’église est posée le 1er octobre 1860 et ouverte au culte deux ans plus tard. Les marins en feront don à la ville en 1865. La population se multiplie par 6 en 75 ans malgré deux épidémies de choléra en 1849 et 1866 qui donneront respectivement 59 et 75 décès.

L’autonomie de Grand-Fort-Philippe est réclamée à trois reprises en 1848 et 1862, mais c’est celle du 22 février 1881 qui est acceptée par approbation du conseil municipal de Gravelines, alors dirigé par le maire Demarle-Fétel, et par décret en date du 15 juillet 1883, et mis en application le 1er janvier 1884. Le 27 janvier, le conseil municipal, qui a été élu le 13, se réunit pour l’élection du premier maire de la commune ; c’est Charles Eugène Carney qui est désigné, alors que Joseph Leprêtre est élu Adjoint au Maire. Pour ces premiers élus tout est à faire. Les ressources municipales sont les taxes récoltées sur les entrées des marchandises dans le village (octroi), mais le problème le plus grave reste l’insalubrité. En effet, Grand-Fort-Philippe n’a échappé à aucune épidémies de choléra (en 1892 il y a encore 35 décès sur les 80 cas), et il faut attendre 2 à 3 années pour voir l’ouverture de travaux d’assainissement.

C’est à cette époque que l’identité locale de Grand-Fort-Philippe se forge à partir de son patois d’abord, un patois d’origine picarde matiné de termes maritimes, qui permet de se différencier des gens "del ville" (de Gravelines, ville flamande) mais aussi de ses coutumes et de ses pratiques alimentaires tournées vers la conservation du poisson.

Pour pallier l’effectif grandissant de l’école publique, l’abbé Haan, Curé de la paroisse, convainc quelques personnes charitables d’acheter l’ancienne salle de bal pour en faire deux salles de classes. En septembre 1889, l’école St Paul ouvre ses portes avec à sa direction les Sœurs de Saint Paul de Chartres. Toutes les municipalités qui vont se succéder pendant la première moitié du xxe siècle auront comme objectifs de développer la production de pêche, l’éducation des jeunes Philippois et l’assainissement des rues. Malgré les différents malheurs qui s’abattent sur ce bourg : 1888 et 1895 années noires pour les pêcheurs, la Grande Guerre qui fait 138 soldats morts pour la France et la crise des années 1930 qui élimine l’activité maritime des Islandais. Durant la seconde guerre mondiale, la ville est prise par les Allemands, après une journée de résistance au lieu-dit "Le Cochon Noir". Grand-Fort-Philippe est libérée le 7 septembre 1944 par les troupes canadiennes. Les gens du Grand-Fort ont toujours fait face avec courage et solidarité à toutes ces tourmentes.

Lieux et monuments

La maison du sauvetage
Église Notre-Dame de Grâce, construite en 1860
Maison du sauvetage, construite en 1937
Musée de la mer
Le calvaire des marins, une plaque commémorative y est apposée, voici le texte de celle-ci : « Le 7 septembre 1947 son Eminence Le Cardinal Liénart Évêque de Lille a inauguré et béni solennellement ce Calvaire des Marins et cette Grotte de N.D. de LOURDES érigés par souscription publique par la piété des habitants de Grand-Fort-Philippe en souvenir de leurs morts et en reconnaissance de la protection de leur patronne Notre Dame de Grâce durant la guerre 1939-1944. Passants respectez ce monument. Ne le dégradez pas. Architectes M.M. Delcourt Bruyant Entrepreneurs M.M. A Cuisiniers Fils ».