Finistère

  • 27 avril 2020

Histoire

Antiquité

À l’époque antique, le Finistère était habité par le peuple gaulois armoricain des Osismes (Celtes). Après la conquête romaine le territoire relevait de la province de Gaule lyonnaise. Le chef-lieu des Osismes fut installé à Vorgium (l’actuelle Carhaix). À la fin du iiie siècle fut construit à Brest un castrum pour se protéger des pirates scots, saxons et frisons. Un siècle plus tard, il fera partie du système de défense et de contrôle de la Manche mis en place par le gouvernement impérial, le Tractus Armoricanus et Nervicanus.

Moyen-Âge

Le territoire des Osismes aurait été concédé aux Bretons par l’empereur Maximus à la fin du ive siècle. Augmenté de celui des Coriosolites, il formera la Létavie, bientôt appelée Nouvelle Bretagne ou Petite Bretagne. Ce berceau de la Bretagne continentale fut divisé en deux royaumes, la Cornouaille et la Domnonée qui avaient leurs correspondants insulaires. Ces royaumes doubles d’un côté à l’autre de la Manche étaient vraisemblablement régis par les mêmes dynasties à l’origine. Le Broërec (l’actuel département du Morbihan) se détacha de la Cornouaille et le Léon se détacha du royaume de Domnonée.

Le royaume de Cornouaille devint un comté sous l’influence franque avant de se fondre dans le domaine ducal de Bretagne, lors de l’accession de la dynastie comtale au trône ducal en 1066.

Le Léon reste sous l’autorité de ses vicomtes, quoique fort écornée par les ducs Pierre Mauclerc et Jean le Roux. Les Rohan héritent du Léon par mariage. Le titre de prince de Léon est encore porté aujourd’hui par le fils de l’actuel duc Josselin de Rohan (c’est bien sûr un titre de courtoisie).

Révolution française

Le département est créé à la Révolution française, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir de la partie la plus occidentale de l’ancienne province de Bretagne. Il comprend l’ouest de l’évêché de Cornouaille, l’intégralité du Léon et le tiers ouest du Trégor, ainsi qu’un petit bout du Broërec ou Vannetais : communes de Rédené, Arzano et Guilligomarc’h situées à l’est de Quimperlé. Par ailleurs le département s’est agrandi en 1857, aux dépens du département voisin du Morbihan, en annexant la commune de Locunolé. Ce sera l’unique modification territoriale du département, après sa création, bien que d’autres communes réclameront en vain leur rattachement au Finistère pour des raisons à la fois géographiques, linguistiques et historiques. Ce sera notamment le cas des communes de l’ancienne sénéchaussée de Gourin : Gourin, Le Faouët, Guiscriff etc., qui dépendaient sous l’Ancien Régime de l’évêché de Cornouaille. La création du département ne s’est pas fait sans heurts, notamment pour le choix du chef-lieu, les deux villes de Landerneau et de Quimper s’étant toutes les deux portées candidates [réf. nécessaire]. À l’époque il portait le no 28 dans la liste des départements, les Alpes Maritimes n’existant pas.

Le xixe siècle

Le coup d’État du 2 décembre 1851 de Napoléon III est largement soutenu dans le Finistère, département catholique, conservateur et monarchiste ; il fait même partie des quatre départements où aucun opposant n’est arrêté7.

Le xxe siècle

L’émigration agricole de l’Entre-deux-guerres
Le "moratorium" décidé par la loi du 5 août 1914, et renouvelé tous les ans pendant la Première Guerre mondiale, prévoyait le prolongement des baux agricoles parvenant à échéance au profit des mobilisés et de leur famille ; il provoqua par contre-coup un manque de terres à louer lors de sa suppression en 1921, provoquant un exode rural important, notamment en Bretagne8. Hervé Budes de Guébriant, alors président de l’"Union des syndicats agricoles de Landerneau", charge alors François Tinevez, agriculteur à Plabennec, soutenu entre autres par Vincent Inizan, agriculteur, maire de Kernoues et député du Finistère, d’organiser L’émigration. Vincent Inizan déclare le 1er février 1921 à l’Assemblée nationale : « Dans maintes régions de France des terres agricoles sont en fiche. (...) Les campagnes se dépeuplent et la terre meurt, faute de bras. Dans une région cependant, la Bretagne, (...) le phénomène inverse se produit, causant une menace sociale des plus inquiétantes (...) ». Une étude alors lancée à travers toute la France par Auguste Puis, sous-secrétaire d’état à l’agriculture, et une autre effectuée par l’union des syndicats agricoles du Finistère, montrèrent que des terres étaient disponibles, notamment en Dordogne, dans le Gers et le Tarn-et-Garonne.

Les premiers paysans bretons à émigrer, à l’instigation d’Hervé Budes de Guébriant, vers le sud-ouest de la France, et qui souvent ne parlaient que le breton, partirent le 13 juin 1921 des gares de Landerneau, Châteaulin, Quimper et Quimperlé et parvinrent le lendemain à Périgueux. Ils étaient accompagnés de trois "pilotes" : François Tinevez (alors maire de Plabennec), Pierre Le Bihan (du hameau de Gwarem-Vraz en Scaër) et l’abbé François Lanchès9, vicaire au Relecq-Kerhuon. Les Léonards partirent s’installer dans le nord-est du département de la Dordogne, particulièrement dans le canton de Lanouaille ; ceux du sud du Finistère se dirigèrent vers le nord-ouest du même département, entre Nontron et Ribérac ; ceux du centre du Finistère allèrent dans le centre-ouest, dans la région de Saint-Astier ; certains des paysans étaient contraints de prendre des terres en métayage à leur corps défendant, car ils auraient préféré le fermage auquel ils étaient habitués10.

Trois autres convois de paysans bretons partirent successivement les 6 février 1922, 6 juin 1922 et 6 novembre 1922 en direction de la Dordogne. Par exemple le couplé Yves Cadalen - Marie-Jeanne Jaouen (mariés le 14 janvier 1904 à Lampaul-Ploudalmézeau), qui exploitaient précédemment une petite exploitation de 3 à 4 ha, au lieu-dit "Pen ar Guéar" en Lampaul-Ploudalmézeau, trop petite pour nourrir leur famille qui comptait alors 9 enfants, partit le 6 février 1922 ; ils louèrent d’abord une ferme de 30 ha, appartenant au comté de la Verrie de Vivans, à Gageac-et-Rouillac, puis en 1927 à Beylive et en 1932 au Vaudou, dans les deux cas dans la commune de Bergerac.

Le 25 août 1925 l’abbé François Lanchès est nommé "aumônier des Bretons du Périgord".

Une autre colonie bretonne s’installa dans le Lot-et-Garonne, des familles originaires entre autres de Plabennec et Guipavas s’installèrent dès 1921 dans la région de Marmande et, en 1926, 11 familles originaires du Cloître-Pleyben s’installèrent dans les environs de Gontaud, Saint-Pierre-de-Nogaret, Verteuil-d’Agenais et Hautesvignes ; d’autres les années suivantes dans les environs de Seyches, Clairac et Lévignac-de-Guyenne.

Dans la deuxième moitié de la décennie 1920, 21 familles de Gouézec, 8 familles de Pleyben, 8 de Brasparts et 6 de Lennon, ainsi que d’autres familles venant des Côtes-du-Nord (notamment de Locarn), s’installent dans le canton de Seyches ; d’autres familles bretonnes s’installent dans la région de Monflanquin ; des familles venant de Guiscriff, du Faouët, des environs de Châteauneuf-du-Faou, de Theix, etc.. s’installèrent dans la région de Nérac et des familles cornouaillaises autour de Lévignac ; certaines familles émigrèrent dans le Gers11.

Des paysans du Pays glazik s’installèrent pendant la décennie 1930 autour de Lanouaille en Dordogne ; d’autres, de la région de Quimperlé, dans la région de Mussidan ; un groupe de la région d’Elliant-Saint-Évarzec-Saint-Yvi entre Beaumont-du-Périgord et Villaréal (Lot-et-Garonne) ; etc..11

En Dordogne en 1934, sur 1 200 familles bretonnes immigrées, 350 sont propriétaires de leur exploitation agricole, 500 fermiers et 350 métayers11.

Le premier Congrès des Bretons d’Aquitaine se tint le 18 mai 1938 à Bergerac en présence d’Hervé Budes de Guébriant. Un second congrès se tint le 10 mai 1953 à Bergerac et un autre à Tonneins en 1955.

Le journal "Breiz Nevez" ("Nouvelle Bretagne") est distribué en 1950 à 522 familles de Dordogne, 761 du Lot-et-Garonne et 385 d’autres départements du sud-ouest français (Tarn-et-Garonne, Gers, Gironde, Charente, Haute-Vienne, Creuse, Corrèze)11.

Portfolio