Épernay

  • 7 novembre 2014

Localisation

Administration

Pays France
Région Champagne-Ardenne
Département Marne

Toponymie

Attestations anciennes

L’historien et archiviste Auguste Longnon a recensé les différentes attestations du nom de la ville au cours de l’histoire, sur des registres locaux et nationaux. Ainsi, Sparnacus apparait pour la première fois au vie siècle dans le testament de Saint Remi. Ensuite, aux XIe et XIIe siècles : Sparneacum, Sparniacum, Sparnai, Esparnaium et Esparnacum. Au XIIIe siècle, on retrouve des formes plus proches du nom actuel, comme Esparnai, Espernai, Esparnoi ou Espargnei. Le Es- initial a parfois disparu vers 1250 pour donner Pernascum puis Pernacum. Esparnay ou Espernay semblent s’imposer par la suite à la fin du XIIIe siècle et au début du XIVe siècle. On trouve plus tard les graphies Esparnaiz au XVIIe siècle et Epernai vers 1800.

Étymologie

L’origine du toponyme Épernay a donné lieu à de nombreuses conjectures basées sur des légendes ou des faits historiques pas forcément avérés. Ces explications sont rejetées aujourd’hui par l’ensemble des linguistes et des toponymistes.

La légende veut que la ville ait été fondée au ve siècle par deux frères tanneurs venus de Châlons et dont le nom était Nacus. Ceux-ci se seraient installés sur les rives du Cubry pleins d’espérances dans leur tannerie, car l’eau du ruisseau était propre à assouplir les peaux. On aurait donc donné à ce lieu le nom de « Spes Nacorum », qui serait devenu par la suite Sparnacum.

D’autres explications de l’étymologie du nom de la ville, qui confondent des faits historiques avec le fait avant tout linguistique que représente le toponyme, sans toujours tenir compte des formes anciennes citées ci-dessus, ont été proposées par la suite par des érudits.

Ainsi, pour Garnesson, le nom de la ville serait issu du nom d’un officier romain, appelé Sparcus ou Sparnacus, venu s’y implanter après la guerre des Goths. Selon Portelet, Sparnacum dériverait de sperno, spernĕre, « dédaigner », en raison de la calomnie et la médisance portée par les habitants de la ville. Une autre interprétation fait référence à Aquæ-Perennes qui serait devenu Aixperne puis Épernay. Au XIXe siècle éclot l’idée qu’Épernay proviendrait d’Ay, tout comme Avenay, selon la formule « Avant Aÿ ! Aÿ ! Après Aÿ ».

Les linguistes et les toponymistes modernes analysent Épernay sur la base des formes anciennes et en fonctions des règles de la phonétique historique. Ils considèrent les formes primitives Sparnacus, Sparnacum, comme un composé de deux éléments gaulois bien attesté sparno « épine » et le suffixe de localisation -aco(n), issu du celtique *-ako(n), généralement latinisé en -acum, d’où la signification globale de « lieu planté d’épines »25,26,24. En outre, l’homonymie avec d’autres Épernay, comme Épernay-sous-Gevrey (Côte-d’Or, Spernaco 830) renforce cette hypothèse. On rapproche également le vieux breton, le cornique spern « épine », les toponymes bretons du type Spernec « lieu planté d’épines », par exemple : Spernec qui remontent également à *Sparnāko(n).

L’équivalent gallo-roman est du type *SPINETU, basé sur le latin spina « épine » qui a évolué vers le français Épinay, toponyme encore plus commun.

Histoire

Origine

Il n’a pas été retrouvé de documents concernant la fondation de la ville, mais on sait qu’à l’époque gallo-romaine, la Marne sert de délimitation entre la Gaule Celtique et la Gaule Belgique. Épernay, étant sur la rive gauche, appartient à la Gaule Celtique. Elle apparaît dans certains écrits à partir du Ve siècle, date généralement considérée comme celle de la fondation de la ville. Il est généralement admis que la fondation d’Épernay date de 418 l’endroit étant déjà considérable en 445. Il semble pourtant que la fondation d’Épernay soit antérieure à l’installation des tanneurs comme le veut la légende. Des tombes datant du Ve siècle av. J.-C. y ont été retrouvées, notamment rue de Bernon.

Après les invasions germaniques, la ville passe sous la domination des Francs et c’est Euloge, un officier de Clovis, qui se la voit attribuer. Il est, selon la tradition, le premier seigneur d’Épernay. Euloge se rend coupable d’un crime pour lequel Clovis le condamne à mort. C’est alors qu’il demande l’aide de saint Remi, qui réussit à convaincre le roi de Francs de le gracier. La légende raconte que pour remercier l’évêque de Reims, Euloge lui cède la ville. Remi, qui refuse ce don, achète la cité pour 5 000 livres d’argent. Il semblerait néanmoins qu’en réalité Remi désirait posséder le château d’Épernay et qu’Euloge ne put lui refuser. Saint Remi confirmera dans son testament l’appropriation d’Épernay à l’Église de Reims.

La position de la ville sur les bords de Marne fait qu’elle s’est souvent trouvée prise dans des batailles : ainsi, en 533, Childebert Ier l’envahit et fait passer tous les habitants au fil de l’épée. Puis, en 562, Chilpéric Ier l’assiège, et à partir de 565, exige des impôts si importants sur les vignes pour financer ses guerres incessantes que les habitants préfèrent fuir en abandonnant leurs terres. Ensuite en 593 ou 595, c’est Frédégonde qui la fait piller. Enfin, en 720 et en 765, la région souffre des guerres de Charles Martel qui investit la ville en 765. Épernay fut restituée à l’Église de Reims en 846, à la sollicitation de l’archevêque Hincmar.

Bas Moyen Âge

En 1024, la ville entre dans le domaine des comtes de Champagne à la suite d’un traité entre l’archevêque de Reims Eble de Roucy et Eudes II, comte de Champagne. Elle reste sous leur influence jusqu’en 1284 où Jeanne Ire de Navarre, dernière comtesse de Champagne, épouse le roi Philippe IV le Bel, lui apportant la seigneurie d’Épernay. Durant cette période, le comte Eudes II fait reconstruire le château, à proximité du Cubry.

Vers 1145, Hermentorix, un riche habitant de la ville, finance la construction d’un premier hôpital alors appelé « léproserie » ou « maladrerie », bien que l’on n’y soignât pas seulement la lèpre. En 1166, Henri le Large, comte de Champagne, établit en franchise la « foire de la Madeleine ». Quant au comte Thibault IV, il accorde à la ville une charte communale en 1231 ainsi que le droit d’organiser une compagnie d’archers qui a par la suite donné son nom à la rue des Archers. En 1229, la ville est incendiée lors du conflit qui oppose le comte Thibault IV et Hugues de Lusignan au sujet des droits revendiquées par Alix, reine de Chypre au comté de Champagne. Lors de la guerre de Cent Ans, Épernay est plusieurs fois pillée : par Édouard III d’Angleterre en 1359, puis par le fils de celui-ci en 1366.

Bien que revenue à la Couronne, la ville change encore de mains en 1388 quand le roi Charles VI donne la seigneurie d’Épernay à son frère, Louis d’Orléans. Son souvenir subsiste dans les noms de certains lieux-dits et bois environnants, comme l’étang d’Orléans ou la forêt d’Enghien, du nom de sa maîtresse Mariette d’Enghien. En 1398, Louis Ier d’Orléans, comte de Château-Thierry, de Vertus et seigneur de nombreux lieux dont Épernay, y reçoit le roi des Romains Venceslas.

Du XVe siècle à la Révolution française

Charles VI en fera cadeau à son frère Louis Ier d’Orléans. Son fils Charles en hérite mais étant prisonniers en Angleterre pendant vingt-cinq ans la donne à son frère Jean et en 1467 elle revient à Charles de Valois-Angoûlème puis en 1496 à François. En 1508, François y institue la Compagnie des chevaliers de l’arquebuse, alors que règne Louis XII, elle est constituée de notables sparnaciens afin de leur permettre de s’exercer à utiliser cette arme, alors nouvelle, pour défendre la commune. Cette compagnie laisse son nom à la rue de l’Arquebuse. Sacré roi, la seigneurie d’Épernay est donnée à Louise de Savoie en 1515 ; elle fait bâtir de nouvelles fortifications car son fils est en guerre contre Charles Quint et la ville est une porte d’entrée en France, ces constructions obligent à détourner le cours du ruisseau Le Cubry de son lit originel vers celui qu’il a encore aujourd’hui, mais il sert ainsi à baigner les remparts. Elle fait aussi paver la rue centrale, de Châlons à Paris, en 1522 fit confirmer par édit royal trois foires franches à la mi-carème, la sainte-Croix et la Toussaint.

Louise de Savoie meurt en 1532 et la ville se trouve réunie à la couronne jusqu’en 1536, qui la donne en usufruit à Claude de Lorraine, duc de Guise. Celui-ci meurt en 1550 et la ville revient en usufruit à Pierre Strozzi qui meurt en 1558 ; elle passe alors à Philippe Strozi, puis Diane de Castro, François de Montmorency.

Malgré la protection de ces remparts et arquebusiers, la ville subit les ravages des guerres. Ainsi en septembre 1544, François Ier, alors en guerre contre Charles Quint, fera incendier la ville pour retarder la marche de ce dernier qui, après avoir brûlé Vitry-en-Perthois, essaye de prendre Épernay pour menacer Paris. Pierre de Ronsard fait allusion à ces faits militaires dans L’Hymne de Henri II :

Car tu es bien adroit, et de vaillant courage :
Tesmoing est de ton cœur cette jeune fureur
Dont tu voulus pres Marne assaillir l’Empereur,
Lequel ayant passé les bornes de la Meuse
Menassoit ton Paris, ta grand’ Cité fameuse

Pourtant, la technique de la « terre brûlée » de François Ier force Charles Quint à signer la paix et le roi aide à la reconstruction de la ville, notamment en exemptant les habitants d’impôts et en leur permettant de vendre les marais autour de la ville.

Des querelles religieuses tournent en véritables guerres de religion vers 1560 alors que la ville est sous la protection de Marie Ire d’Écosse. Le 14 septembre 1567, le prince de Condé s’empare d’Epernay et les huguenots renversent les fonts baptismaux, qui sont relevés en 1583 par les habitants, et brisent orgues, cloches et statues. Ils ne se retirent de la ville qu’après l’avoir désarmée et contre une rançon de 10 500 livres.

En 1591, la ville tombe aux mains du baron de Rosne ; Henri IV décide alors de la reprendre et le maréchal de Biron, fidèle du roi, meurt lors du siège de la ville, le 26 juillet 1592. La ville est finalement reprise par Henri IV, le 9 août 1592.

Le 1er octobre 1615, le prince de Condé s’empare de la ville. Il l’obtient finalement par traité en 1616. Il cède la ville à Henri II d’Orléans-Longueville, comte de Saint-Pol, qui la conserve jusqu’à sa mort en 1631.

Étant sur le trajet de nombreuses invasions, la ville a longtemps et régulièrement servi de garnison. C’est ainsi qu’en 1629, fatigués de loger des troupes en raison des incessantes guerres prenant Épernay à partie, les habitants de la ville jettent de nombreux cavaliers du régiment Saint-Simon dans les puits publics ; la commune dut verser une amende sur 80 ans en réparation.

En 1634, c’est la révolte nobiliaire contre Richelieu, menée par le comte de Soissons, qui s’empare d’Épernay. En 1635, Louis XIII se présente devant la ville et la somme de se rendre, ce qu’elle fait le 1er septembre 1635. À la fin de l’année, c’est la peste qui frappe la ville et la laisse ruinée.

Sous la minorité de Louis XIV, en 1646, Épernay et d’autres domaines tels Château-Thierry ou Évreux sont échangés au duc de Bouillon avec Sedan, Rocroi et Raucourt, afin de conforter les marches du Nord-Est. La ville demeure aux mains des ducs de Bouillon jusqu’en 1789. Cette période de calme relatif, pendant laquelle Hercule-Meriadec, prince de Rohan-Soubise est gouverneur de Champagne, permet des aménagements et des évolutions technologiques. Ainsi en 1725, des travaux sont entrepris pour ouvrir la montagne de Mardeuil et y faire passer la route de Châlons-sur-Marne à Paris. En 1750, les rues de la ville sont pavées pour la première fois et en 1790, Thomas-Isidore Paroissien établit la première imprimerie de la ville.

De la Révolution française à nos jours

Lors de la Révolution, l’histoire de France se confond avec celle d’Épernay quand le 23 juin 1791, Louis XVI, arrêté lors de sa tentative d’évasion à Varennes-en-Argonne, fait une halte dans la ville sur le trajet du retour à Paris. La famille royale descend à l’hôtel de Rohan où elle prend un dîner et reste environ une heure avant de poursuivre sa route vers Dormans. Trois Sparnaciens sont victimes de dénonciations révolutionnaires pendant la Terreur. La fin du siècle est cependant calme et permet de nouveaux aménagements à la ville.

Le 23 mai 1797, la municipalité arrête les dispositions concernant la bibliothèque de la ville dont notamment, pour la première fois, son caractère public. En 1806, une compagnie de sapeurs-pompiers est créée.

Lors de la Campagne de France la ville subit les ravages des armées coalisées. Après la chute de l’Empire, Épernay s’installe dans une période d’accalmie qui lui permet de se consacrer à son organisation (en 1837, les rues de la ville sont nommées et ses habitations numérotées) et ses équipements. Le 26 décembre 1846, c’est l’éclairage public au gaz qui est installé. La section Meaux-Épernay de la ligne ferroviaire Paris-Strasbourg est inaugurée le 2 septembre 1849 par le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte, futur empereur. La totalité de la ligne est ouverte le 12 août 1852. En 1849, une épidémie de choléra pousse à agrandir le cimetière. Cinq ans plus tard, la ligne ferroviaire Épernay-Reims est mise en service.

Avec la guerre de 1870, le territoire est occupé par les Prussiens le 8 septembre et de multiples contraintes sont mise en place comme la suppression de la chasse. Entre temps, la ligne de chemin de fer entre Épernay et Romilly-sur-Seine est inaugurée. Le 1er novembre 1872 marque la fin de l’occupation de l’état intégré depuis à l’Empire allemand.

Malgré ces tourments, la ville s’agrandit et, en 1900, est construite la première usine électrique, modernisée en 1912 pour fournir le courant alternatif ; elle n’est plus suffisante pour la demande dès 1934.

En 1878, le 26e bataillon de chasseurs quitte la ville. Pourtant, la ville réclame rapidement une nouvelle présence militaire pour la protéger mais malgré son insistance, le 31e régiment de dragons ne s’installe que le 15 avril 1896 sur des terrains au lieu-dit les terres rouges. En 1907, c’est le 9e régiment de dragons qui s’installe jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Se sont ensuite succédé le 8e bataillon de chasseurs portés, une unité d’artillerie spéciale (7e régiment d’artillerie), deux régiments de génie (34e régiment du génie puis après la dissolution de celui-ci, le 13e régiment du génie) avant que les terrains ne soient attribués à la communauté de commune du fait de la compression des effectifs militaires.

Le 27 juillet 1903 la ville est reliée à Montmirail par le train des C.B.R, puis à Ambonnay le 8 avril 1904 pour pouvoir aller à Reims ou Châlons.

Au XXe siècle, Épernay est durement touchée par les deux guerres mondiales. Lors de la Première Guerre mondiale, la ville est détruite aux deux-tiers. Elle est occupée, pendant la retraite de la Marne, du 4 au 11 septembre 1914 par l’armée allemande qui fait sauter le pont de la Marne lors de sa retraite.
Elle devient par la suite une ville d’arrière-front, le front s’étant stabilisé de fin 1914 à mai 1918 vers Reims, à 35 km au nord. À ce titre, elle est un point de passage des troupes qui y stationnent en grand nombre ; ainsi Épernay devient un important centre hospitalier. Sa proximité avec le front lui fait subir de nombreux bombardements, surtout à partir de 1917, et lui fait craindre de tomber aux mains ennemies lors de l’offensive allemande de mai 1918.
Deux offensives allemandes provoquent des bombardements meurtriers, d’une part du 30 mai jusqu’au 18 juin 191853 et d’autre part du 14 au 25 juillet. L’offensive de juillet détruit une grande partie de la rue du Commerce (actuelle avenue de Champagne) : les bâtiments des maisons de champagne Chanoine Frères, Mercier, Moët & Chandon et Raoul Chandon sont ravagés. La rue du Paulmier et l’église Notre-Dame sont également gravement endommagées.
Entre 1916 et 1918, ce sont 1 422 obus ou bombes qui tombent sur la ville, tuant 63 Sparnaciens et en blessant 84 autres.

La ville est décorée de la croix de guerre le 8 février 1920, par le président de la République Raymond Poincaré, pour sa résistance aux souffrances de la guerre. Il en profite pour inaugurer le nouvel hôtel de ville, ancien hôtel Auban-Moët.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, Épernay est évacué le 12 juin 1940 à l’aide de convois ferroviaires. Elle subit l’arrivée des allemands à partir du 14 juin dans une ville morte où seuls quelques rares habitants ont demeuré malgré les mises en garde. La prise fût sans bombardement massif, à l’exception du pont routier sur la Marne rapidement remplacé par un pont de bois.
Épernay est libérée le 28 août 1944 par la 7th Armored Division, conduite par le général Silvester, de la 3e armée du général Patton. Lors de cette guerre, la ville déplore la perte de 34 fusillés, 88 déportés morts dans les camps et 137 victimes diverses et décorée de la Croix de Guerre 39/45.

Histoire vinicole

« Épernay, c’est la ville du vin de Champagne. Rien de plus, rien de moins. »

— Victor Hugo, Le Rhin, 21 juillet 1842.
L’histoire d’Épernay est étroitement liée à celle du vin de Champagne. Son vin est connu dès l’époque gallo-romaine sous l’appellation « vin de rivière ». Cependant cette économie fondée sur la vigne est régulièrement et durement frappée lorsque les récoltes ne permettent pas de vendre le vin pour acheter des denrées alimentaires. En 1698, la ville est frappée par la famine, puis en 1709 et 1740, à la suite de gelées en mai. En 1725, la pluie qui débute en avril et ne cesse presque pas pendant dix mois cause d’importants dégâts outre la disette ; en 1816, le mauvais temps et les inondations empêchent les récoltes.

En 1730, les frères Chanoine fondent la première maison de champagne de la ville, un an après Ruinart à Reims. En 1778, dans son Almanach général des marchands, négociants, armateurs et fabricants de la France et de l’Europe, l’éditeur parisien Grangé recense parmi les principaux négociants en vin de la ville « Marc, Germon (veuve), De Parté (l’aîné), Gillet, Dautez, Lochet du Chênet, Lochet de Vaudidon, Moette l’aîné, Villème », ce qui fait sept maisons de champagne importantes. Cette production donne un fort essor économique à Épernay. De nombreux hôtels particuliers abritant les grandes maisons de champagne sont construits entre la seconde moitié du XVIIIe siècle et la fin du XIXe siècle, dotant la ville d’un patrimoine riche.

En 1911 se déclenche la révolte des « Cossiers ». Les vignerons durement touchés par les ravages du phylloxéra et les fluctuations du marché assistent impuissants à l’importation frauduleuse par les négociants de vins venus d’autres régions. Des mesures complémentaires pour lutter contre cette fraude tardent à se mettre en place. Dans une région où la vigne est une activité essentielle, la crise mobilise les populations. Le 19 janvier 1911, les vignerons se révoltent contre les négociants, le vignoble de la vallée de la Marne est en état de siège. La crise ne s’arrête qu’après l’occupation militaire de la région et une forte répression. Le 31e régiment de dragons, en garnison à Epernay, et des éléments de renfort de quatre autres régiments, dont un bataillon des 132e et 106e régiments d’infanterie de ligne, interdisent l’accès d’Épernay et, montant la garde à la gare et chez des négociants, se répartissent entre Ay, Cumières, Damery, Hautvillers et Venteuil.

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