Bar-le-Duc

  • 16 novembre 2014

Localisation

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Toponymie

Bar-le-Duc a connu plusieurs dénominations au cours de son histoire : Barrum, Barri-Villa, Barum Leucorum, Barum ducis, Barri-Dux ou Bar-sur-Ornain. Cette dernière étant le dernier changement de nom pendant la période révolutionnaire.

Certains affirment qu’elle aurait été fondée au xe siècle par Frédéric Ier, duc de la Lorraine Mosellane. Ce duc commença par faire bâtir en ce lieu une forteresse qu’il nomma Barrum ou Barra, c’est-à-dire Barre, à cause de sa situation sur les frontières de France et de Lorraine, et aussi parce que cette forteresse servait de barrière aux Lorrains contre les Champenois.

D’autres opinions plus modernes et très fondées feraient remonter Bar à l’époque où les invasions commencèrent à menacer du côté du Rhin. Peut-être était-ce un village ; peut-être était-ce le camp romain établi sur les hauteurs de Fains, et dont on voit encore des restes. Ce camp servit plus d’une fois de refuge aux habitants du pays fuyant les hordes dévastatrices des barbares, et qui lui donnèrent, en souvenir de la « barrière » opposée à leurs ennemis, le nom gaulois de Bar.

Selon d’autres opinions encore, la ville doit son nom de Bar à un poisson, le barbeau, très commun dans l’Ornain. Cette étymologie s’appuie au besoin sur la composition des armoiries de la ville. Ses armes sont « d’azur semé de croix recroisetées, au pied fiché d’or ; à deux bars adossés de même, dentés et allumés d’argent, brochant sur le semé ».

Histoire

Antiquité

Des vestiges archéologiques témoignent de l’occupation très ancienne du site. Les premières mentions d’une agglomération remontent au ier siècle de notre ère. Il s’agit alors d’un relais sur la route entre Reims et Toul qui porte le nom de Caturiges. Il en est par ailleurs fait mention sur la table de Peutinger. La petite bourgade, située sur les rives de l’Ornain, constitue le berceau de la ville actuelle.

Quoi qu’il en soit de ces questions étymologiques, on trouve des détails relatifs à l’histoire de Bar dans des temps assez reculés. Childéric, fils de Mérovée, ayant été obligé, par la révolte des Francs, de se retirer en Thuringe, chargea son confident Véomade de le prévenir du moment où il serait bon de revenir. Lorsqu’au bout de quelque temps il reçut de Véomade un avis favorable et reprit le chemin de la Gaule, c’est à Bar que Véomade vint le recevoir. Les habitants de Bar firent si bon accueil à Childéric que, pour leur en témoigner sa reconnaissance, il les exempta d’impôts et les autorisa à établir chez eux une sorte de municipalité ; il est vrai que l’esprit romain n’avait guère pénétré chez les Leuques, et, par conséquent, le municipe ne fut point constitué.

On a dit aussi, mais sans preuve bien certaine, que Clovis, en 496, après la victoire remportée sur les Alamans à Tolbiac, passa par Bar en se rendant de Toul à Reims. La chose n’est peut-être pas bien démontrée, mais elle est fort probable, attendu qu’il n’y avait à cette époque, en Gaule, d’autres moyens de communications que les voies romaines, et qu’il en existait justement une dans la direction citée plus haut.

Moyen Âge
L’histoire de Bar ne commence d’une manière suivie qu’à partir de l’époque où Frédéric Ier, duc de Haute-Lorraine, fait construire un château sur un promontoire dominant la vallée de l’Ornain peu avant l’an mil donnant ainsi un nouvel élan au développement de la cité.

Autour de cette forteresse se forma ce qu’on appelle aujourd’hui la Ville haute, qui est, par conséquent, moins ancienne que la Ville basse. Frédéric d’Ardenne échangea les domaines de sa femme contre des terres qui entouraient le château, et prit le nom de duc de Bar.

Au XIe siècle, Frédéric II, Duc de Bar, n’eut pour héritiers que deux filles : Sophie et Béatrix. Béatrix, mariée à Boniface, marquis de Montferrat, fut la mère de Mathilde, comtesse de Toscane, « la grande comtesse Mathilde », qui joua un grand rôle en Italie pendant les démêlés des Papes et des Empereurs d’Allemagne, et dont l’héritage fut pendant deux siècles l’objet d’une lutte ardente entre le Saint-Siège et l’Empire.

Quant à Sophie, elle épousa Louis de Montbelliard, comte de Mousson, homme de noblesse inférieure et de faible caractère, qui n’osa prendre le titre de duc, et qui abandonna toute l’autorité à sa femme, princesse remarquable d’ailleurs par son intelligence et sa fermeté. C’est donc à l’époque de Sophie (1033-1093) que remonte la lignée des comtes de Bar. À cette époque, deux nouveaux quartiers sont mis en place. En Ville haute, le Comte encourage l’installation de fonctionnaires et de familiers du château, tandis qu’en Ville basse, la Neuve Ville est aménagée. Ses successeurs réussissent à créer une importante principauté dont Bar-le-Duc devient la capitale dès le XIIIe siècle.

Les seigneurs de Bar ne se qualifièrent plus dès lors que du titre de comtes. En 1354, le comté est élevé en duché et Robert Ier (1352-1411) prend le titre de Duc de Bar. Les réclamations ultérieures de la France sur le Barrois mouvant, c’est-à-dire dépendant, d’après les lois féodales, n’ont pas eu d’autre origine. L’Empire eut plus tard, lui aussi, des prétentions à la suzeraineté du Barrois, et voici sur quoi les historiens allemands fondent ces prétentions. Un arrière-petit-fils de la Comtesse Sophie, Renaud Ier, qui fit la guerre au comte de Luxembourg, à l’évêque de Verdun et à l’empereur lui-même, fut assiégé par ce dernier dans son château, fait prisonnier et emmené en cette qualité.

On retrouve des seigneurs de Bar aux Croisades, et ils s’y font même remarquer par leur bravoure. Sous Thibaut II, personnage habile et guerrier à la fois, le Barrois se consolide et exerce une véritable influence dans les affaires de la Lorraine et de la Champagne. Henri III, comte de Bar et gendre d’Édouard Ier, roi d’Angleterre, ayant pris parti contre Philippe le Bel, ravagea la Champagne et brûla l’abbaye de Beaulieu, mais fut vaincu et fait prisonnier par Gaucher de Précy, connétable de Champagne. On le conduisit à Bruges ; il ne sortit de captivité qu’au bout de deux ans, et encore ce fut pour signer un traité désastreux (1301). Il s’obligeait, pour lui et ses héritiers, à faire hommage lige au roi de France et à ses successeurs, de sa ville et châtellenie de Bar, et de tout ce qu’il tenait en franc-aleu en deçà de la Meuse ; à réparer, dans un très bref délai, les ravages faits par lui et ses gens à l’abbaye de Beaulieu ; à faire la guerre en Chypre, et à y résider jusqu’à ce qu’il plût au roi de le rappeler. La noblesse du Barrois eut beau protester contre cette aliénation d’une souveraineté qui avait été indépendante de tout temps, la France passa outre et l’indépendance du duché de Bar fut ébranlée par le traité de 1301 ; quant au duc Henri, il mourut en allant à l’île de Chypre.

Des démembrements, des donations, des fondations religieuses, les ravages des grandes compagnies, des guerres continuelles avec la Lorraine, continuent l’affaiblissement et l’appauvrissement du pays pendant le xive siècle. Édouard III, duc de Bar, périt à Azincourt en 1415. Un de ses frères, Louis de Bar, évêque de Verdun et cardinal, profita de cette mort pour s’emparer du Barrois. Mais l’héritage ne tarda pas à lui être disputé par sa sœur aînée Marie, femme du Duc de Mont, attendu que la loi salique n’était pas reconnue dans le Barrois. Comme le Duc de Mont avait des forces respectables, le cardinal de Bar, pour sortir d’embarras sans céder à son rival, se démit du duché, à Saint-Mihiel, en faveur de René d’Anjou, comte de Guise, son petit-neveu.

En 1420, René d’Anjou (1419-1480), duc de Bar, épouse Isabelle, fille du duc de Lorraine. L’union des deux duchés de Bar et de Lorraine, alors en germe, ne se fera que soixante ans plus tard, lorsque René II, petit-fils de René d’Anjou et d’Isabelle, et Duc de Lorraine depuis 1473, recueille l’héritage de son aïeul en 1480. Désormais, les deux duchés, quoique distincts, relèvent d’un même souverain. Le principat de René II (1480-1508) ouvre la plus brillante période de l’histoire de la cité. Elle durera environ un siècle et demi. Bar-le-Duc bénéficie d’une conjoncture économique favorable, confortée par l’habile politique des ducs qui bénéficient tour à tour de la bienveillance des Rois de France et de l’Empire.

Le château, dans lequel les ducs résident épisodiquement, est le théâtre de naissances princières et de fêtes somptueuses. Les ducs s’entourent d’une cour fastueuse qui attire les artistes et les hommes de lettres. Durant cette période, la ville haute et la rue du Bourg se parent d’un ensemble d’édifices en pierre de taille ornés de remarquables éléments décoratifs.

En 1474, le Roi de France Louis XI, craignant ou plutôt prétextant la crainte que Charles le Téméraire ne fît passer son armée par le Barrois pour pénétrer en Champagne, se rendit maître de Bar, et en fit réparer les murs et fortifier les portes, sur lesquelles on mit les armes de France. À la mort du Roi, la Régente Anne de Beaujeu rendit le Barrois au duc René. Mais l’occupation avait duré onze années, et pendant ce temps l’esprit français avait pénétré dans le pays : la preuve en est que le peuple, qui s’était accoutumé à appeler des sentences de la justice de Bar aux présidiaux de Vitry, de Sens, de Châlons et de Chaumont, quelquefois même au Châtelet de Paris, ne perdit pas cette habitude, même après la restitution du Barrois, et préféra la juridiction des tribunaux du roi à celle des Grands-Jours de Saint-Mihiel.

Du XVIe au XVIIIE siècle
En 1589, au moment de l’assassinat d’Henri III, roi de France, Bar fut pris et maltraité par les bandes protestantes du prince palatin Casimir, qui venait au secours d’Henri IV. Le duc Charles IV, dès le début de son règne, essaya de se soustraire à l’influence française, et fit quelques tentatives et manœuvres qui fournirent à Richelieu un prétexte pour envahir ses États. Louis XIII prit en personne la ville de Bar, qui reçut garnison française. Les Ducs de Lorraine y rentrèrent rarement pendant cette occupation ; elle eut, du reste, pour bon résultat de préserver la ville des ravages dont la Lorraine fut affligée pendant le long règne de Charles IV, prince brouillon et remuant, que rien ne pouvait corriger de sa légèreté et de son irréflexion.

Le XVIIe siècle est une période tragique pour la cité. Touchée par la famine et la guerre de Trente Ans, elle subit surtout les conséquences désastreuses de la politique anti-française du duc Charles IV. Pendant les premières années du règne de Louis XIV, la ville fut prise et reprise par les uns et par les autres. Le roi de France s’en empara définitivement en 1670, et fit démolir les dix-sept tours des remparts de la ville ; on ne conserva que la tour de l’Horloge pour servir de beffroi. Le traité de Ryswick restitua Bar au duc Léopold, second successeur de Charles IV, et ce fut dans la ville de Bar que ce prince, en 1698, épousa Mademoiselle de Chartres, fille du duc d’Orléans. Sous le règne heureux et tranquille de Léopold Ier, Bar put réparer une partie de ses désastres. La mainmise française s’accroît encore lorsqu’en 1737, les duchés de Bar et de Lorraine échoient à Stanislas Leszczynski, beau-père de Louis XV.

Sous le règne de ce dernier duc, Bar-le-Duc connaît une nouvelle période de prospérité : des bâtiments sont construits, les anciennes portes de ville sont remaniées et des boulevards sont percés. À la mort de Stanislas en 1766, le duché est définitivement rattaché à la France avec tout le Barrois.

Révolution et Empire

À la Révolution, la ville prend le nom de Bar-sur-Ornain, plus républicain. Elle devient également le chef-lieu du département.

La Révolution puis l’Empire verra un natif de la ville s’illustrer. Nicolas Oudinot né le 25 avril 1767 à Bar-le-Duc. Premier Duc de Reggio, Grand chancelier de la Légion d’honneur et Maréchal d’Empire, il s’illustra par ses faits d’armes. De ses états de service à sa mort en 1840, on lui attribue pas moins de 24 blessures. Élu député de la Meuse en 1803, il entame une brillante carrière politique. Le Maréchal Oudinot est nommé commandant en chef de la garde nationale parisienne, major-général de la Garde royale, Pair de France, ministre d’État, grand-croix de l’ordre royal de Saint-Louis, et enfin chevalier du Saint-Esprit. Il meurt dans l’exercice de ses fonctions le 13 septembre 1847.

Révolution industrielle

La ville est desservie par le chemin de fer depuis 1851.
Au milieu du XIXe siècle, Bar-le-Duc bénéficie de deux axes de développement et de communication : le canal de la Marne au Rhin et la ligne de chemin de fer entre Paris et Strasbourg. Sur le plan industriel, les forges font de la cité un important pôle métallurgique et les brasseries sont prospères et réputées. Si les manufactures textiles disparaissent peu à peu, concurrencées par des entreprises plus modernes, Bergère de France s’impose dans le secteur du fil à tricoter.

Première Guerre mondiale

Devenue ville frontière au lendemain de la défaite de 1870, Bar-le-Duc n’est que peu touchée par les combats de la Première Guerre mondiale. Toutefois, elle joue un rôle stratégique important car c’est d’elle que part la voie ferrée locale, la Varinot, et la Voie sacrée, qui ravitaillaient Verdun.

Raymond Poincaré, né à Bar-le-Duc le 20 août 1860, grande figure politique de la IIIe République sera le président de la République pendant toute la durée du conflit.

Entre-deux-guerres et Seconde Guerre mondiale

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Pendant toute l’occupation, l’ancienne école normale de filles est transformé en prison et fut le siège de nombreuses exécutions, une plaque le commémore sur le mur ouest. La ville est libérée en Août 1944.

De l’après guerre à aujourd’hui

Dans les années 1960, un programme de réhabilitation s’amorce au cours duquel est notamment aménagé le secteur de la Côte Sainte-Catherine. Aujourd’hui, la Ville redécouvre avec fierté son riche patrimoine et, tout particulièrement le quartier de la Ville haute, classé secteur sauvegardé en 1973. Depuis 2003, Bar-le-Duc a rejoint le réseau national des « Villes et Pays d’Art et d’Histoire ». Attribuée aux collectivités locales qui s’engagent à valoriser et animer leur patrimoine, cette appellation garantit la compétence des guides conférenciers et des animateurs du patrimoine, ainsi que la qualité de leurs actions.