Bailleul (Nord)

  • 10 janvier 2015
Localisation

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Histoire
Histoire ancienne

Les origines de la ville de Bailleul remontent à la plus haute Antiquité : Mayer et Grammaye disent qu’elle a été fondée par une colonie de Belges chassés de Bavay au moment où Jules César vint livrer bataille aux Nerviens. La situation de cette ville sur la voie que les romains avaient tracée entre Cassel et Wervik paraît donner à cette légende un fond de vérité ; on a, du reste, trouvé, lors de fouilles au Ravensberg, des traces de fortifications et des médailles à l’effigie des empereurs Nerva, Trajan et Domitien. D’autres historiens pensent que le fondateur de Bailleul est un capitaine des Cattes, tribu germanique, s’appelant Bellem. C’est lui qui aurait donné son nom à la ville.

La ville fut détruite par les Francs en 420 et demeura inhabitée pendant deux siècles, jusqu’au moment où, en 621, Lydéric, nommé par Dagobert grand "forestier" de Flandre (en fait gouverneur, -ce vocable utilisé par les historiens serait dû à une erreur de traduction-), "détruisit les bêtes féroces et repeupla le pays".

Bailleul était déjà connue du temps des Morins, l’histoire de la fondation de la chapelle de Ravensberg contenant ces mots : "SACELLUM IN MONTE COMITIS JUXTA BALLIOLUM IN TERRA MORINENSI".

Il est à croire que ce pays a été habité par les Cattes dont le Katsberg (mont des Cats) et le mont Cassel ont retenu le nom. Une bataille donnée par Godoald, capitaine des Cattes, eu lieu à un endroit maintenant appelé Godewaersvelde, de Godoaldsveld, soit en français "le champ de Godoald".

Il semble que les premiers Seigneurs de Bailleul aient été les premiers comtes de Flandre. Lydéric, puis ses successeurs Engelrand et Odoacer.

Au ixe siècle, Charles II le Chauve fit fortifier les villes de Flandre par le Comte Baudouin Ier Bras de Fer, qui construisit le château-fort de Bailleul. Les Normands furent dans un premier temps repoussés par la foule galvanisée par Baudouin ayant pris la tête des combats, mais les Normands revinrent plus nombreux et détruisirent le château en 882.

La paix signée en 912 à Saint-Clair-sur-Epte entre Rollon et Charles le Simple ramena la tranquillité dans notre région : la ville fut rebâtie, de tous côtés on vit s’élever des constructions et l’agriculture devint florissante.

Baudouin le Jeune en 948, Arnould le Vieux et Robert le Frison en 1072, comtes de Flandre, fortifièrent Bailleul, l’entourèrent de palissades et de fossés nommés stadgrachten. Ces fossés commençaient, d’une part, à la rue de Cassel, entre la rue du Collège et la rue d’Occident et allaient en ligne droite jusqu’à l’actuelle Place du Cardinal Liénart, en passant par l’impasse Saint Amand. L’actuelle rue de l’ancienne poste aux chevaux est également un ancien stadtgracht.

On voit apparaître vers l’an mille, alors que le comte Baudouin IV Belle-Barbe organise les châtellenies, la famille Van Belle (ou de Bailleul), seigneurs de Bailleul qui avaient le titre et exerçaient la juridiction de vicomtes.

Arnould de Gramines qui vivait en 980 épousa Plectrude, fille d’Eripand, sire de Fauquemberg, de laquelle il eut deux fils : Hubert et Simon. Ce dernier fut châtelain de Bailleul et prit le nom de sa châtellenie. Il vivait en 1062. Simon eu de sa femme, la fille de Geoffroy, sire de Melvalle, deux fils : Beaudouin I de Bailleul, châtelain, et Albert. Tous deux partirent à la première croisade en 1096, Albert mourut en Palestine en 1098.

En 1187, Baudouin III de Bailleul, sur le point de partir pour la Terre Sainte fit don aux lépreux d’Ypres de dix razières de froment. Ensuite, il leur en donna dix autres à prendre sur le revenu du moulin qu’il possédait à Bailleul. Lorsqu’il prit la croix pour se rendre en Terre Sainte, il était le capitaine de la garde du corps du Comte de Flandre. Il mourut la même année.

En 1287, Gui de Dampierre, comte de Flandre, acheta la seigneurie de Bailleul pour son fils Jean2.

Depuis le xve siècle/xvie siècle, il y eut, à Bailleul, plusieurs chambres de rhétorique opérant en langue néerlandaise, dont Jonc van herten, les Spaderyke sous l’invocation de Sainte Catherine, et les Gelsenders ou les Adrianisten. Selon les « kostuimen » (coutumes) de la ville et de la châtellenie de Belle, de 1632, la ville comptait à cette époque cinq rhétoriques (vijf rethorike)3,4.

La ville a été annexée à la France après le Traité de Nimègue en 1678 qui a été confirmé par la Paix d’Utrecht en 1713.

La ville de Bailleul était le siège d’une des 17 subdélégations de la généralité de Lille faisant initialement partie des Pays-Bas catholiques dans le comté de Flandre. En 1789, pour la rédaction des Cahiers de Doléances, le Gouvernement de cette cité forma un bailliage électoral principal de la Flandre, sans bailliage secondaire.

L’enseignement primaire à Bailleul

Bailleul possédait plusieurs écoles de charité pour les garçons ; le local d’une d’elle était occupé en 1878 par l’école des frères.

L’école dominicale des pauvres garçons
Cette école fut fondée par Thomas De Swarte (époux en 1re noce de Françoise de Coussemaker) 2e échevin de la ville. Par testament du 10 novembre 1635, il créa cette école à l’instar de celle qui existait à Ypres et donna 75 livres de gros de Flandre, au denier seize, de rente annuelle. Les enfants (d’après Sanderus et le registre aux délibérations du magistrat de Bailleul) portaient une veste bleue, un pantalon blanc et un bonnet noir.
L’École dominicale des pauvres filles
Cette école fut fondée par Anna Swingedon. Elle fut autorisée, le 12 avril 1669, par Charles II, roi d’Espagne ; elle était placée sous la protection du magistrat et la direction d’un ecclésiastique, chargé de commettre une maîtresse. La donation consistait en 2 fonds, avec maisons, granges, étables, situés à Bailleul, rue Neuve (d’après ""Acte de fondation rédigé en flamand. Commission historique, voir tome V).
Le pauvre catéchisme
Cette école existait avant 1635. À cette époque Thomas De Swarte porte à 15 livres de gros par an la rente qu’il avait fondée pour l’enseignement donnée par les Pères jésuites. Presque toutes les familles de Bailleul se firent un devoir de contribuer à la prospérité de cette œuvre, qui avait un receveur. Chaque année, on distribuait, aux enfants pauvres des deux sexes, du linge et des vêtements (les archives municipales possédaient (en 1878) les comptes de 1681 à 1792.
Dans plusieurs écoles, les filles apprenaient à coudre et à faire de la dentelle.

Bailleul possédait, à la fin du xixe siècle, une école dominicale fondée par Lelle Van Der Meersh. Dirigée par les Filles de l’Enfant-Jésus, elle recevait plus de 600 filles, qui, pour la plupart faisant de la dentelle, ne suivent les leçons qu’une heure par jour. 100 d’entre elles étaient exercées aux travaux à l’aiguille et 70 apprenaient l’état de dentellière. Vers les années 1875 on y apprenait la langue française.

Dans le hameau de Outtersteene, il y avait une école de garçons.

Statistiques des conjoints et conjointes signant leur acte de mariage à Cassel5
de 1750 à 1790 : sur 2430 mariages : 1533 conjoints signant et 1377 conjointes signant
en 1789 : sur 44 mariages : 29 conjoints signant et 25 conjointes signant
Les incendies, le Belle-Brantmodifier
La ville fut maintes fois détruites par le passé, notamment par les Francs, les Vikings et en 1213, le prince Louis (le futur Louis VIII). Elle subit de nombreux incendies parmi lesquels le fameux Belle-Brant (littéralement Bailleul-brûle). C’est le dernier incendie qui toucha Bailleul, le 8 mai 1681 : il détruisit la ville presque tout entière : le beffroi, l’Hôtel-de-Ville, les églises Saint-Vaast et des Jésuites, les couvents des Sœurs Noires, des Sœurs Grises, des Capucins et des Jésuites, 488 maisons, 14 brasseries, 8 métiers à filer et d’énormes quantités de marchandises de toutes sortes : il y eut vingt-trois victimes. Cet incendie, de cause accidentelle, commença dans une brasserie de la rue d’Ypres, est décrit dans la poésie flamande de Despringer (« le sauteur »), intitulée Den Belle-Brand. Après ce sinistre, le Magistrat de Bailleul, pour remédier aux fréquents incendies, favorisés par les couvertures en chaume, fit allouer une prime à ceux qui couvraient leurs maisons en ardoise ou en tuile, et qui construisaient en dur.

Histoire contemporaine

Bailleul, situé non loin de Cassel où Foch avait établi son quartier général, fut complètement détruit en 1918 par les alliés, avec l’appui de l’aviation britannique qui cherchait à chasser l’ennemi qui avait pris la ville. C’est pourquoi, comme une grande partie du département elle était classée en zone rouge. En novembre 1918, une seule maison était encore debout, et aujourd’hui seule la salle gothique à la base du beffroi subsiste de cette époque. L’actuelle Caisse d’épargne est la copie conforme de la plus ancienne habitation de Bailleul, du xvie siècle, au moment de la destruction. Parmi les séquelles de guerre, de dizaines de milliers de munitions non explosées ou non tirées ont dû être extraites du sol de la ville et des environs, avant d’être par les artificiers anglais détruites sur place ou éloignées pour destruction ultérieure à fin de permettre la reconstruction et la mise en culture. Ces munitions ont été et sont encore une source importante de pollution (mercure des amorces, acide picrique, et autres nitrates entrant dans leur composition), c’est avec le manque de charbon et de papier et carton bitumé, le premier problème cité par les maires fin 1918 et début 1919 lors du début de la reconstruction qui prendra plus de 10 années.

Lieux et monuments

La salle gothique (à la base du beffroi) et le Présidial des Flandre (ancienne province française), ancienne prison, sont classés « monument historique » depuis 192210. Le Beffroi de Bailleul construit par Louis Marie Cordonnier fait également partie de la liste des 23 beffrois français admis au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco en 2005. Du haut de ce symbole de la cité, les traditionnelles ritournelles des 35 cloches du carillon accueillent en musique et offrent une vue imprenable sur la ville néo-flamande.
Musée Benoît-De-Puydt (art flamand, meubles anciens, porcelaines, faïences, peintures d’artistes flamands…)
Conservatoire botanique national de Bailleul.
L’ancien palais de Justice, datant de 1776, est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 197911.
Une motte féodale, située dans le hameau de Outtersteene, est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 196912.
Le monument aux Anglais, obélisque commémorative.
Le monument aux Français, monument aux morts des dernières guerres, sous forme d’une ruine symbolisant le socle du beffroi et ce qui restait de l’église Saint-Waast après la destruction de 1918. Il se situe sur l’ancien site de l’église Saint-Amand.
Église Saint-Vaast construite en 1935 par l’architecte Louis Marie Cordonnier. De style romano-byzantin avec une statue de la Vierge du xviie siècle dans le presbytère.
La Médiathèque Municipale Danièle et François Mitterrand.
Cimetières Militaires du Commonwealth :
Bailleul Communal Cemetery And Extension
Outtersteene Communal Cemetery Extension
EPSM des Flandres (Établissement Public de Santé Mentale) est implanté à Bailleul depuis le xixe siècle. Auparavant à Lille, il est transféré sur le site d’une ancienne abbaye, en bordure de la ville et dédié initialement aux femmes. Bombardé et reconstruit deux fois (durant les conflits mondiaux), sa forme actuelle date des années 195013.